Gimli, ou la métaphore douteuse

Il est court, lourdaud et épais comme un nain des mines de la Moria, mais il est aussi d’une précision et d’un confort que je connaissais pas. Gimli, c’est ainsi que j’ai surnommé mon nouvel objectif, un Sigma 10-20mm pour mon Canon EOS 350D.
Il se trouve qu’après avoir visionné et revisionné mes photos de vacances – il me faut toujours un temps de maturation -, je me suis aperçu que la plupart de mes clichés avaient été pris en grand angle (18 mm), non pas par choix mais par contrainte, une contrainte que je me suis donnée afin de simuler un travail avec une focale fixe, ce qui impose de travailler le cadrage et la position. Une fois revenu, je me suis dit que j’allais conserver le 18-55mm pour les photos prises à la volée, mais que désormais, je devais travailler avec une focale fixe. Et c’est pour cette raison que finalement, je ne me suis pas décidé pour une focale fixe, mais pour un zoom extra grand angulaire.
Ici, avec un 10-20mm, je me trouve dans une dimension que je ne connaissais pas. Le premier réflexe lorsque j’ai introduit la baïonnette dans le boitier, a été de tester la vue en 20mm et de tourner la bague pour me retrouver en 10mm. Un monde magique, étonnant… Tout à coup, je me suis retrouvé avec un angle de vue impossible à percevoir pour un humain. En effet, le champs de vision humain correspond plus ou moins à une focale de 43mm, l’angle d’observation étant d’à peu près de 60°. Ici, l’angle maximal est de 102.4°, autant dire, une aberration, mais c’est précisément là que c’est intéressant, même si je n’ai pas encore mesuré l’étendue de toutes ses possibilités.

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Blackle is black

Je me souviens d’avoir vu un jour un billet sur un blog qui prétendait que Google pouvait faire économiser au monde 750 MégaWatts-Heure par an, le plus simplement du monde. Alors oui, dit comme ça, ça peut faire sourire. Seulement, comme dirait l’autre, c’est pas faux.
Google, presque tout le monde le sait, est d’un design tellement épuré qu’il en frise l’insulte au bon goût, mais surtout, il a un fond blanc, et le blanc, s’en doutait-on, fait consommer plus d’électricité qu’un écran noir.

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C’est sur cette base que des gens tout à fait sérieux ont créé Blackle, qui n’est plus ni moins que le Yang de Google. Basé sur une customisation, il rend exactement les mêmes résultats que le colosse de Mountain View. Forcément, c’est un peu moins sympathique que le blanc, mais pensez-y, comme le dit la petite plaquette sur la devanture du site, la simple utilisation de Blackle a déjà fait économiser 181,539.980 Watts-Heure.
Ça fait réfléchir non ? (Surtout que c’est directement votre facture d’électricité qui est concernée).

Jeanneke Pis

Tout le monde connait le Manneken Pis, ce petit bonhomme en bronze, haut comme trois pommes et ayant pris pour habitude de porter des accoutrements absolument incongrus (voir la liste complète ici), parce qu’il est un des symboles de Bruxelles, comme en France la Tour Eiffel. Son histoire, elle, est moins connue et on retrouve des traces sur Wikipédia:

La statuette aurait été commandée en 1619 à Jérôme Duquesnoy. Celle-ci fut protégée par les Bruxellois lors du siège de la ville par les Français en 1695. La statue actuelle serait une réplique, l’original ayant disparu dans les années 1960. Continue reading “Jeanneke Pis”

C'est pas faux

– Romuald, je ne pensais que tu pouvais être un tel suiveur et faire la même chose que tout le monde.
– Parfois pour se distinguer, il faut savoir se fondre dans la masse.

Notez que ça fonctionne aussi dans l’autre sens.

Delerm du temps

Delerm est une feignasse. Il écrit un livre de 94 pages tous les cinq ans. Le genre de livre qu’on ne met pas plus d’une semaine à écrire tant les pages sont aérées, traversées par d’immenses courants d’air typographiques. Aussi, je me dis que quand on ne fait que ça de sa vie, quand on a tout son temps pour écrire, peut-être peut-on se fouler un peu plus. Je m’étais mis dans l’idée de ne lire pendant une certaine période que des petits livres, voire des fascicules. M’en voilà revenu. Delerm est une feignasse, je répète, d’une flemme molle et d’une écriture qui l’est tout autant. C’est un livre sur les petits riens (Enregistrements pirates) sur tous ces signes qui font sens, volés à la vie du quotidien. C’est mou et sans difficulté, et sans beaucoup d’émotions non plus, rien n’accroche. Parfois, on éprouve un soubresaut, mais ça ne dure pas, ce n’est pas non plus une révolution. C’est dommage parce que ça commençait bien avec cette femme qui promène son chien, les mains dans les poches. Continue reading “Delerm du temps”

La casserole

Trouvée sur Internet, une preuve accablante contre ma pauvre personne. Je n’arrive pas à assumer.

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1ère A3, 1992-1993, Lycée Romain Rolland, Argenteuil

Pétasse

Construit sur le latin pedere, péter. Dans sa préhistoire, cette injure s’adressait à une femme que l’on cherche à déconsidérer en l’assimilant à une prostituée ; aujourd’hui, “une pétasse” désigne de manière plus vague une femme dont le comportement et la faculté de raisonnement paraissent dignes de mépris.

Variantes: grognasse, pouffiasse, roulure.

Registre courant: idiote, femme de mauvaise vie.
Registre soutenu: sirène de fond, Vénus de grande surface.

Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à vous procurer le petit livre des gros mots, écrit joyeusement par le professeur de lettres modernes Gilles Guilleron, le tout pour la modique somme de 2.90€. Je vous rassure, les représentants de la gent masculine en prennent tout autant pour leur grade. Rien de tel pour passer un bon moment dans les transports en commun en souriant bêtement.

Comme le dit l’auteur dire un gros mot contient un certaine charge émotive libératoire. Faites le test vous-même en disant “maison de tolérance, matière fécale” puis “bordel de merde”. Ben oui, ça change tout.

Yonaguni, Arakawa Point

En navigant paisiblement sur Internet, je me suis arrêté sur le titre de ce billet. Que faire d’autre qu’être interpelé par un tel titre ? Un parfum d’Atlantide à la japonaise. En lecteur souvent confidentiel qui ne laisse de traces nulle part, je n’ai fait que m’arrêter, suivre le chemin et j’ai lu, j’ai parcouru les longues lignes. Et j’ai découvert cet endroit étrange situé à l’extrémité sud de l’archipel du Japon, au large de Taïwan et juste au sud de la petite île de Yonaguni. En soi, la petite île est déjà marquée par le fait qu’on y parle une langue endémique, le yonaguni.

Arakawa Point, est un endroit qui laisse songeur. A quelques mètres de profondeur, un plongeur a un jour découvert un ensemble de terrasses reliées par des marches, dans un ordre tel qu’on peut imaginer d’emblée une circulation possible et une route bordée d’un muret. Jusque là, rien de tellement surprenant si ce n’est qu’on est certainement face à une découverte archéologique majeure.

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