L'âme des guerriers

Sous la peau de la poitrine, il y a un coeur froid, une forteresse imprenable en apparence, et sous l’armure de cuir épais ou de métal, un corps qui palpite, une chair pantelante… Les guerriers du petit matin sont ceux qui ne laissent pas attendrir, font de leur corps une machine de guerre rendue folle par la solitude, à l’image de ces berserkers des temps anciens… Mais au bout du monde, par delà les frontières fictives, il y a forcément quelque chose, quelqu’un capable de remédier à cela. Ça porte forcément un nom et ça appelle à se battre pour autre chose que la simple victoire des armes de métal…

Hall of fame

Autobiographie d'une future icône ringarde

Merluchons

Conversation entre deux amis, devisant sur mon futur et l’image de l’icône ringarde que je pourrais devenir si toutefois je devais mourir un jour sans avoir écrit un seul livre (comme quoi je me prends vraiment rarement au sérieux, sauf quand il s’agit de choses sérieuses) :

Elle: un truc qui serait bien, c’est que tu sois un écrivain MIT livre avant de mourater.
The Romuald FULL FRONTAL SHOW, ça s’appellera…
Et en prime dans le livre, y aura un DVD avec tes vidéos…

Moi: ah ouais !

Elle: Et tes meilleurs gags à 2 balles sur MSN.
Et on viendra par bus entier fleurir ta tombe…
Imagine 150 Japonais se faisant prendre en photo…
Putain, je vais me faire un de ces pognons, moi…

Moi: Je serais une sorte d’icône pour les losers, les ringards, les bikers, les ex-fans de Jim Morrisson, les gonzos et même les lecteurs de Bill Bryson…
Et puis tous les ans, on fera un grand méchoui à Plougrescant, sur la plage, on fera des feux de camps et on mangera du mouton en croûte… en récitant mes vers pourris de quand j’avais 14 ans.

Elle: Je vendrai des stickers à ton effigie et des pin’s parlants !
On appuiera dessus et ça fera BOURDELLE A QUEUE !

Moi: Et tout le monde chantera en choeur, complètement bourré et vomissant “C’EST LE PLUS GRANDS DES BRANQUIGNOLS !”

Je vous jure, il faut vraiment que je me mette au travail… On n’arrête pas de me le dire…

Dannensuru

Je suis un écrivain sans écrits, un homme sans jambes.
Des tonnes de papier que j’ai noircies, il ne reste au bout du compte que quelques fragments réellement dignes d’intérêt. Quelle calamité pour moi de faire ce constat, de me rendre compte que tout ceci n’a certainement servi à rien, sinon à me donner plus avant le goût de l’écriture, la volonté de lire toujours plus pour enrichir ma culture, mon vocabulaire, et percer les secrets de la composition. Au bout du compte, aujourd’hui, alors que j’ai 32 ans, rien n’a bougé.
Fidèle à moi-même, terriblement constant et dramatiquement immuable, je n’ai toujours rien écrit alors que je passe mon temps libre à griffonner.
Il n’y a rien, je continue à ne laisser aucune trace de mon passage, comme si les déplacements de mon corps dans l’espace quotidien n’étaient décidément que fortuits, torpides, inconsistants. Alors, je continue d’écrire dans l’espoir de quelque chose que je n’arrive même pas à définir… Et à force de continuer et de continuer encore, il apparait que la seule décision sage est d’arrêter.
Pour l’instant, je n’ai plus envie d’écrire… ailleurs…

Codes

Une journée ensoleillée comme je les aime tant, l’air est encore frais… L’espace d’un instant je ferme les yeux en marchant et je repense à tout ce qui s’est passé ce matin, à l’intensité, la chaleur, les mots qui embrasent… Je frémis doucement, taisant un instant la conversation des filles, je ne suis plus là, je me plais tout à coup à flâner dans d’autres lieux, et… je me sens bien, vraiment bien. Ce n’est pas normal, il se passe quelque chose…

Comme une fleur qui s’ouvre, je garde près de moi quelques mots qui encore m’intriguent… Les nuages ne sont pas tous menaçants…

Ce soir, sur le chemin du retour, j’ai entendu les cloches de l’église sonner, une mouette perdue crier dans l’air silencieux, et j’ai croisé mon regard dans la vitre d’une maison ; je me suis arrêté une minute pour n’y voir qu’un visage qui n’était pas le mien, je n’arrive jamais à me reconnaître.

J’ai respiré, encore fermé les yeux et j’ai rêvé, j’avais sur les lèvres la morsure d’un baiser interdit au goût de l’été enflammé…

Dans le métro

Sur le départ, Magnus Mills (All quiet on the Orient Express)

Je les ai lus dans le désordre, les trois livres de Magnus Mills, mais ce n’est pas grave. Il n’en reste plus. Le titre anglais de celui-ci ne se comprend qu’à la lecture du livre et c’est tant mieux; il est des livres qu’il faut lire, se laisser bercer, et la force de celui-ci réside dans le fait qu’on reste du début à la fin dans une sorte de tension portée par le fait que le narrateur doive partir.

Photo © Iraklis

L’action se situe dans une campagne qu’on présume anglaise, verte, luxuriante, froide et touffue. Notre homme a un projet : partir en Inde, mais auparavant, il décide de passer quelques jours dans un camping au bord d’un lac.
Afin de gagner quelques jours de location, il accepte de rendre un service au propriétaire.
Finalement, son séjour s’allonge, il rend d’autres services contre un hébergement plus long et l’on voit se mettre en place une sorte d’économie basée sur le tric, le service rendu.
Le narrateur se prend au jeu, et l’on sent qu’il se sent bien ici, il trouve sa place, c’est du moins ce que les autres personnages lui laissent croire.
Au fur et à mesure, on voit s’installer une spirale dans laquelle il finit par ne plus pouvoir, ou plutôt par ne plus vouloir dire non.
On lui en demande toujours plus, on le loue, on se l’approprie tel une marchandise et, personnellement, j’y vois là la thématique utilisée dans les deux autres livres: l’aliénation.
Jusqu’à la fin, on se demande s’il finira par partir un jour de ce pays duquel il est devenu citoyen. De l’humour et de la terreur, un style simple et enjoué, frisant souvent avec la noirceur à la manière de ses concitoyens anglais.

Le temps d’arriver assez loin pour installer le mouillage, M. Parker commençait à avoir l’air très malheureux. Il s’était agrippé des deux mains à l’ancre, et il examinait les flots noirs sous ses pieds. Pendant ce temps, Deakin continuait de bricoler la chaîne, l’enroulant en boucles et apportant je ne sais quelles améliorations à la bouée de mouillage.
– Très bien, dis-je. Reculez, Deakin. Nous allons jeter l’ancre.
Avec l’aide de M. Parker, je poussais l’ancre par-dessus bord. Elle coula à pic dans les profondeurs, suivie par la longue chaîne qui cliquetait, et elle disparut en un instant.
Ainsi que Deakin.

137 rue Danton

Je m’étais toujours dit qu’un jour il fallait que je m’arrête à cette adresse. Coincés dans la ville, entre des bâtiments de brique rouge d’une autre époque, il y a cette petite cour intérieure dans laquelle trône un bouleau. Quelques lumières dessinent ses ombres sur les murs.

137

Le 137 rue Danton, c’est un peu comme ces boutiques de douceurs devant lesquelles on passe tous les jours en se disant qu’un jour, on aimerait bien goûter ces pâtisseries qui narguent derrière la vitrine; et finalement, on se rend compte que ce n’est pas grand chose, que ça ne valait certainement pas le coup qu’on rompe le charme.

137

Finalement, je suis content de l’avoir fait, je prends ça comme un acte symbolique, comme une étape sur la route d’un pèlerinage, et je continue ma route tout doucement et j’essaie de capter mon reflet dans les vitres des grands bâtiments des quais de Seine.

Reflets

La route est toujours la même, la chanson aussi… Je tape du pied en écoutant Carmen McRae en passant aux mêmes endroits que tous les jours, mais décidément, la lumière, elle, change tous les jours et j’essaie de capter ces petits changements, au jour le jour…

The song remains the same

Une bibliothèque infinie

Du pain sur la planche, je n’ai pas de temps à perdre… Je compte bien lire tout cela avant la fin de l’année, sans compter quelques autres qui n’y figurent pas parce qu’ils se trouvent dans les starting-blocks et c’est sans compter également ceux qui sont en cours de lecture. Je vous le dis comme je le pense, la lecture est un pêché mortel à cause duquel je me fouette tous les jours avec des orties fraichement coupées. La lecture c’est mal. Continue reading “Une bibliothèque infinie”

Guitar effects

Red Studio

Postée par Romuald L, le 9th May, 2006.

Pandora, le désormais célèbre site qui se propose de vous faire aimer la musique que vous ne connaissez pas encore (personnellement, je trouve que ce site reste une des plus belles inventions de ces derniers temps), propose une série de podcasts aussi rares que riches. Les derniers en dates explique comment certains musiciens utilisent leur guitare. On apprend ainsi tout ce qu’il faut savoir sur le tremolo, le chorus et autres wah-wah. Un article agrémenté de photos et d’exemples musicaux. Très instructif.

Clare Torry, the Great Gig in the Sky

The Dark Side of the Moon

Son nom ne dit rien à personne et pourtant sa voix est un mythe. Son visage est encore plus inconnu, sa carrière confidentielle et son existence relève quasiment du silence absolu. Pourtant, Clare Torry, nous l’avons tous entendu au moins une fois dans notre vie, nous avons tous écouté religieusement sa voix et pour ceux qui connaissent bien Pink Floyd et en particulier l’album The Dark Side of the Moon, elle reste celle qui a chanté cette envolée lyrique absolument superbe sur The Great Gig in the Sky.

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/The_Great_Gig_In_The_Sky.mp3]

La légende veut qu’il n’y ait eu qu’une seule prise et que la choriste soit sortie du studio d’enregistrement avec 30£ en poche, la mine défaite car elle pensait avoir complètement raté son improvisation. Pourtant, aujourd’hui, le morceau reste un des meilleurs et des plus représentatifs des années 70 (1973 exactement) sur un des albums les plus vendus au monde. Je me souviens que je l’écoutais, entre 1979 et 1984, les yeux fermés sur le canapé vert de ma mère, et rien ne vient effacer cela.