Beach house

C’est parfois difficile de dire à quel point certaines choses nous manquent ; le chant des goélands qui tournoient autour des chalutiers d’un petit port de pêche, l’odeur âcre de l’eau qui clapote sur les coques en bois verni ou la lumière crue qui émane du sable blanc en plein après-midi. Tout ceci fait partie du domaine du rêve et des réminiscences, mais lorsqu’il s’agit d’habitudes, difficile d’y renoncer. Plus difficile encore l’aveu saugrenu qui consiste à dire qu’on n’écrit plus et que c’est compliqué de s’y remettre sérieusement, parce que la vie est là, que la fatigue est de plus en plus présente au fur et à mesure que la journée avance, la journée avec son stress et ses vexations ou ses petits bonheurs si rares qu’il faut savoir les attraper avant qu’ils ne fuient comme des pinsons sous un tir nourri de caillasses, et que le sommeil nous accroche sans prévenir et déjà, il est temps d’aller se coucher.
Aujourd’hui, je ne me sens pas encore faire partie de ceux qui baissent les bras facilement et qui se passent à autre chose de moins intéressant, parce que c’est plus facile de se laisser tirer vers le bas que de… enfin voilà. J’ai encore des choses à dire, des brindilles d’arc-en-ciel à décrocher et à faire partager.
Un disque dur grillé plus tard (la chaleur a eu raison de ses secteurs), des milliers de photos errant dans les limbes tels des petits enfants morts sans baptême, quelques films culte désormais voués au culte des morts, je trouve que je prends plutôt bien les choses, ce qui me fait dire que je ne suis pas non plus complètement éteint et socialement défaillant. Je crois qu’il reste encore pas mal de choses à faire dans les parages

6 Replies to “Beach house”

  1. Je dirais même plus, c’est une bonne nouvelle! 😉
    Belle photo… et belle maison. Quoique j’ai toujours un peu de réticence avec les maisons situées en front de mer, comme un message subliminal d’élitisme. Les belles maisons peuvent être à la portée de (presque) tous, mais une maison au bord de la mer, même moche, non.

  2. Fabienne, totucacafexactement !
    Lorran, ce n’est pas tant d’avoir une maison au bord de la mer qui est un signe d’élitisme, c’est d’être tout simplement au bord de la mer, c’est un réel privilège…

  3. Ravie de voir que l’aventure se poursuit…dépitée il y a qq mois à l’idée que ça pouvait s’achever… Je ne devrais pas rester “silent reader”, c’est pas bien…

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