Broadway the hard way

Les Etats-Unis, tels qu’on a l’habitude de se représenter ce grand pays, revêtent des multitudes de caractères au travers d’une iconographie récurrente projetant des significations qui restent généralement assez éloignées de la réalité de ce pays, confinant souvent au cliché, rarement au questionnement.

Pourtant, au travers de sa courte histoire, on y décèle des traces d’une mentalité qui se révèle être aussi intelligente et traversière qu’altière et bornée. Roland Barthes, au cœur de son Empire des signes, parle de sa vision de Tokyo et de son centre, qui à l’opposé des villes occidentales n’est pas le cœur de la vie, mais un centre vide habité par l’Empereur. La ville américaine fonctionne encore sur un autre mode.

Le cœur de la ville américaine n’est pas réellement un centre-ville tel qu’on le voit ici, où la manifestation de la vie se fait au café (lieu de paroles), place de la mairie (lieu de reconnaissance sociale), magasins de proximité (lieu d’échange et de commerce) mais le centre-ville pousse ses propres lignes jusqu’à remplir tout l’espace disponible (ce qui ne veut en rien dire que le centre du pays ne soit pas vide).

La construction de New-York est en cela un cas d’école.
La Nouvelle-Amsterdam des premiers colons néerlandais est un port donnant sur l’est. A l’ouest, la terre infinie. Plutôt que s’étendre vers les terres, la concentration se fait sur cette langue de terre qui s’inscrit comme un appendice, luette dardée de môles coincée entre deux bras de mer.

Ville de tous les pays, plus cosmopolite que n’importe quelle autre ville, New-York a créé un modèle de ville nouvelle qui s’est étendu à tout le nord-est du territoire par contagion.

Liens :

  1. http://wirednewyork.com/forum/showthread.php?t=5010
  2. http://wirednewyork.com/forum/showthread.php?t=3595
  3. http://www.skyscrapercity.com/showthread.php?t=34300&page=2
  4. http://www.timefreezephotos.com
  5. Explorer http://wirednewyork.com/forum/

2 Replies to “Broadway the hard way”

  1. Il me semble que le centre-ville à l’américaine est resté plutôt le coeur des affaires et du commerce (en tous genres) et que la vie sociale des habitants s’est organisée par quartiers en périphérie. C’est seulement depuis une ou deux décennies que certaines villes américaines font renaître leur centre-ville (downtown) après la fermeture des bureaux, en y réintroduisant des lieux de vie (cinémas, théâtres, cafés, restaurants, galeries, etc.) propices aux échanges humains. Ainsi, ce sont les banlieues tranquilles du citoyen moyen, avec leurs milliers de maisonnettes identiques, qui sont aujourd’hui victimes d’un certain abandon, tandis que les downtowns renaissent.

    En cela, les villes américaines ont évolué et évoluent encore à l’inverse de nos bonnes vieilles villes européennes où le centre-ville a toujours été le lieu de rencontre, le point de ralliement des habitants. Chez nous, justement, on constate depuis quelques années une tendance à “l’américanisation” des villes, avec la création de grands centres commerciaux en périphérie qui, parce qu’ils regroupent commerces, cafés et proposent beaucoup d’activités de loisirs, cherchent à créer de nouveaux centres-villes, mais excentrés; ainsi, on voit que beaucoup de centres-villes doivent lutter pour rester vivants et attractifs – et il faut pour ça une mobilisation de tous ses acteurs (habitants, commerçants et politiques), ce qui fait parfois défaut.

    Quoi qu’il en soit, la ville est un organisme vivant, qui se contracte et se dilate à intervalles réguliers et qui ne cesse de se transformer et de se réinventer.

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