Node n°4 ™ (Là où l'oeil est regard…)

La photo a ceci d’intéressant qu’elle permet une gamme créative immense. Les séries de photos, exposées comme dans une galerie, les images qui se succèdent selon un rythme saccadé, tel un film en noir et blanc dont la projection sur l’écran provoque des tressaillements, voilà ce que représente pour moi la photo, une sorte de dynamique dans le mouvement.
Morceaux venus d’un peu partout. Continue reading “Node n°4 ™ (Là où l'oeil est regard…)”

Todd Hido

Todd Hido fait partie de ces gens que la fioriture embarrasse, que le détail ennuie profondément et que les histoires ne passionnent pas.
Repéré il y a quelques temps chez VVork, je me suis décidé à en savoir plus sur cet homme qui traîte des sujets aussi déroutants que divers et pour qui la question du design de son site n’a pas l’air cruciale.
Né dans l’Ohio en 1968, il est diplomé depuis 1991 de la School of the Museum of Fine Arts de Houston et depuis 1996 du California College of Arts. Consacré par l’exposition de ses photographies au Guggenheim, il est un digne successeur de Stephen Shore, avec ceci en plus que ces sujets se tiennent malgré leur diversité.
Femmes déprimées dans des chambres glauques, racontant peut-être des histoires sordides de prostituées dans des motels miteux, intérieurs vides et sans vie, extérieurs de nuit dans les banlieues pauvres d’une Californie mal connue, maisons habitées uniquement éclairées de l’intérieur, paysages délavés et brumeux, Hido joue avec la lumière, les halos et les ambiances particulières liées aux caprices de la météo, des photos dans lesquelles le soleil ne joue jamais aucun rôle, acteur subalterne de la vie quotidienne.
Il joue avec notre côté obscur, se déplace dans la ville en n’ayant rien de particulier à nous dire, photographie les femmes en ne nous disant rien de leur histoire, laquelle ne peut même pas se lire dans leurs yeux vides et leur expression neutre.

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Post-modernisme et histoire

Drugs

Day off #1 + Day off #2 + Day off #3 + Day off #4

Nous ne connaissons qu’une seule science, celle de l’histoire. L’histoire peut être examinée sous deux aspects. On peut la scinder en histoire de la nature et histoire des hommes. Les deux aspects cependant ne sont pas séparables ; aussi longtemps qu’existent des hommes, leur histoire et celle de la nature se conditionnent réciproquement. L’histoire de la nature, ce qu’on désigne par science de la nature, ne nous intéresse pas ici ; par contre, il nous faudra nous occuper en détail de l’histoire des hommes : en effet, presque toute l’idéologie se réduit ou bien à une conception fausse de cette histoire, ou bien à en faire totalement abstraction. L’idéologie elle-même n’est qu’un des aspects de cette histoire.

Karl Marx & Friedrich Engels
L’idéologie allemande

La rhétorique de la seconde néo-avant-garde est plus situationniste que située et fait écho aux déclarations visionnaires et souvent machistes des modernistes. Notre époque est dépourvue d’un sentiment d’imminence de la révolution ; elle a été suffisamment tancée par les critiques que les féministes adressent au langage révolutionnaire et par les arguments post-coloniaux ; elle a été suffisamment mise en garde conte le caractère exclusif non seulement des institutions artistiques, mais aussi des discours critiques.
L’art postmoderniste est allégorique non seulement pour sa prédilection pour les espaces en ruines et les images fragmentaires (comme lorsqu’il s’approprie des fragments tant de l’histoire de l’art que des mass média) , mais surtout pour son besoin impulsif de bouleverser les normes stylistiques, de redéfinir les catégories conceptuelles, de remettre en question l’idéal moderniste de la totalité symbolique – bref, par son désir d’exploiter l’écart entre le signifiant et le signifié.

Hal Foster
Le retour du réel

Citations en exergue du livre de Jordi Vidal,
Servitude et simulacre en temps réel et flux constant

Parallèle

En attendant Godot, et la suite…
Pour faire patienter, un sofa posé en plein milieu de la rue Dussoubs, face au passage du Grand Cerf.
Une histoire à rester enfermer dedans.

Sofa

Less than zero, Bret Easton Ellis

Je ne comprenais pas trop pourquoi on faisait tout un foin autour de cet auteur apparu au début des années 80, et surtout, je ne comprenais qu’on le considère comme un des plus grands écrivains des temps modernes et pourquoi on le comparait tant aux auteurs de la Beat Generation. Désormais, après avoir terminé Less than zero son premier roman que je me ferai un plaisir de lire dans le texte, je comprends un peu mieux. Tout l’art de Bret Easton Ellis tient dans son style. L’histoire, après tout, on s’en tape, elle est récursive, on tourne en rond, on n’avance pas beaucoup pendant les trois quarts du bouquin, mais ce n’est pas grave, le style nous entraîne jusqu’au bout, il nous tient en haleine avec ses phrases courtes, ses transitions simples, ses petits paragraphes ; on passe du dialogue à un style direct au présent, dans une narration impeccable, les phrases sont courtes mais il s’y passe beaucoup de choses.
Même les dialogues hachés sont généralement introduits par le narrateur lui-même, ce qui donne au texte une force incroyable. Un style pour le moins lumineux. Continue reading “Less than zero, Bret Easton Ellis”

Un de plus

Désolé mais il faudra vous y faire. Je viens de renouveler mon hébergement pour une année complète. J’ai attendu le dernier moment parce que je ne savais ce que j’allais faire. La tentation a été vive de faire complètement autre chose, ouvrir un compte sur MySpace pour avoir 2700 amis d’un seul coup – je veux dire des vrais amis, dans le monde entier -, Touitter un bon coup histoire de faire comme tous ces gens qui n’ont strictement rien d’autre à dire que… que rien en fait – enfin si, si on considère que “I Get No Sleep” (ce qui ne veut aucunement dire que je n’ai pas de slip) ou 宿題が終わらないのですよー sont des prédicats à la substance universelle. Soupir. J’ai même pensé, seulement l’espace d’un instant suffisamment court pour ne pas succomber, que j’allais continuer de bloguer. Nan, je déconne. Continue reading “Un de plus”

Les doigts dans la porte

Highway

Il fait lourd. Une énorme chape de béton au-dessus de la tête. D’un gris sombre et menaçant.
Je n’ai pas réussi à me plonger dans mon livre. Quelque chose me retenait. Une sombre pensée. Les vitres sales. Mal assis. L’esprit qui vagabonde. Lorsque je sors de la gare, quelques gouttes fines et sans conséquences me tombent dessus. Il fait chaud.
Je fais prendre le bain à mon fils et je m’assieds à côté de lui, mais je ne suis pas vraiment là. Je le regarde, ses petites joues roses et ses cheveux mouillés en bataille. Le menton posé dans le creux de la main, je regarde le carrelage derrière lui. Je ne pense plus. Fatigué. Continue reading “Les doigts dans la porte”

David Vetter, l'enfant bulle

En regardant distraitement d’un oeil endormi la télévision, je suis tombé hier soir sur un documentaire de Barak Goodman concernant David Vetter, l’enfant bulle. Son cas n’est pas très connu en France, mais aux Etats-Unis, il a profondément marqué la conscience collective et provoqué des débats éthiques pour le moins houleux. Né le 21 septembre 1971 dans un isolateur, il était atteint d’un SCIDS* et a passé en tout les seules douze années de son existence enfermé dans cette bulle à l’atmosphère stérile. Continue reading “David Vetter, l'enfant bulle”

Jeanneke Pis

Tout le monde connait le Manneken Pis, ce petit bonhomme en bronze, haut comme trois pommes et ayant pris pour habitude de porter des accoutrements absolument incongrus (voir la liste complète ici), parce qu’il est un des symboles de Bruxelles, comme en France la Tour Eiffel. Son histoire, elle, est moins connue et on retrouve des traces sur Wikipédia:

La statuette aurait été commandée en 1619 à Jérôme Duquesnoy. Celle-ci fut protégée par les Bruxellois lors du siège de la ville par les Français en 1695. La statue actuelle serait une réplique, l’original ayant disparu dans les années 1960. Continue reading “Jeanneke Pis”