Un récit qui donne un beau visage

Ce n’est pas pour rien que ce billet porte le titre d’un conte de Jorn Riel, un auteur qui a bercé certaines de mes nuits difficiles et qui m’a transporté sur les rives caillasseuses et enneigées du Groenland. Un récit qui donne un beau visage est un billet dédié à la collecte des plus beaux textes qu’il m’ait été donné de lire. Généralement courts, lus récemment, ce sont des oeuvres marquantes, des textes rares et refermant une puissance liée à la simplicité des mots et à la beauté objective des histoires. C’est ici que je veux partager ces lectures qui ne laissent pas indifférent.

Tout a commencé le jour où j’ai ouvert un livre de Jorge Luis Borges, un livre préfacé par l’auteur lui-même, El informe de Brodie. Sans avoir persévéré dans la lecture de ce recueil de nouvelles, je me suis plongé dans la préface (que je n’aime pas lire en règle générale, pour me plonger tout de suite dans la lecture), un texte court et dont la tournure m’a tout de suite interpelé. Voici un extrait de ces mots:

Les derniers contes de Kipling ne sont pas moins labyrinthiques et angoissants que ceux de Kafka ou ceux de James et leur sont, sans aucun doute, supérieurs; mais en 1885, à Lahore, Kipling avait commencé à écrire une série de récits brefs, d’une langue et d’une forme très simples, qu’il rassemblerait dans un recueil en 1890. Beaucoup d’entres eux – In the House of Suddhoo, Beyond the Pale, The Gate of the Hundred Sorrows – sont des chefs-d’oeuvres laconiques; je me suis dit un jour que ce qu’avait imaginé et réussi un jeune homme de génie pouvait, sans outrecuidance, être imité par un homme de métier, au seuil de la vieillesse. Le présent volume, que mes lecteurs jugeront, est le fruit de cette réflexion.

Je recommande chaleureusement la lecture de ce livre, et surtout de la préface. C’est une mine d’or dans un salon. Ces mots, je le disais, m’ont interpelé, pour la simple et bonne raison que j’ai lu les contes de Kipling dont Borges parle. Rassemblés en France et de manière très parcellaire dans un volume nommée L’homme qui voulut être roi (au Royaume-Uni augmenté et nommé Indian tales), ce recueil fait selon moi partie des plus beaux ouvrages qu’il m’ait été donné de lire. J’en veux pour preuve ce magnifique poème, L’Envoi:

And they were stronger hands than mine
That digged the Ruby from the earth
More cunning brains that made it worth
The large desire of a King;
And bolder hearts that through the brine
Went down the Perfect Pearl to bring.

Lo, I have wrought in common clay
Rude figures of a rough-hewn race;
For Pearls strew not the market-place
In this my town of banishment,
Where with the shifting dust I play
And eat the bread of Discontent.
Yet is there life in that I make,
Oh, Thou who knowest, turn and see.
As Thou hast power over me,
So have I power over these,
Because I wrought them for Thy sake,
And breathe in them mine agonies.

Small mirth was in the making. Now
I lift the cloth that cloaks the clay,
And, wearied, at Thy feet I lay
My wares ere I go forth to sell.
The long bazar will praise but Thou
Heart of my heart, have I done well?

Borges, un visionnaire ayant perdu la vue. J’ai retouvé sa trace un peu plus loin, dans un livre que j’ai acheté il y a bien longtemps uniquement parce que je trouvais la couverture aussi intrigante que le nom de l’auteur. Il s’agit de L’invention de Morel d’Adolfo Bioy Casares. Raconter cette histoire sera faire insulte à son auteur, car il s’agit réellement d’un texte exceptionnel. Borges y est encore présent car il est l’auteur de la préface, une autre préface étonnante.

Stevenson, vers 1882, observait que les lecteurs britanniques dédaignaient un peu les péripéties romanesques et pensaient qu’il était plus habile d’écrire un roman sans sujet, ou avec un sujet infime, atrophié. (…) Telle est, sans doute, l’opinion commune en 1882, en 1925 et même en 1940. Quelques écrivains (parmi lesquels il me plaît de compter Adolfo Bioy Casares) croient raisonnable de n’être pas d’accord. (…) En espagnol, les oeuvres d’imagination raisonnée sont peu fréquentes et même très rares. Nos classiques pratiquèrent l’allégorie, les exagérations de la satire ou bien, parfois, la pure incohérence verbale; parmi les oeuvres récentes, et je n’en vois pas, sinon tel conte des Forces étranges ou tel autre de Santiago Dabove: tombé dans un injuste oubli. L’invention de Morel (dont le titre fait filialement allusion à un autre inventeur insulaire, à Moreau) acclimate sur nos terres et dans notre langue un genre nouveau.

Quelle audace de sa part quand il finit par:

J’ai discuté avec sont auteur les détails de la trame, je l’ai relue: il ne me semble pas que ce soit une inexactitude ou une hyperbole de la qualifier de parfaite.

A la lecture de l’invention de Morel, on tombe dans un monde étrange, une île moite et solitaire, sur laquelle s’ébat (ou plutôt tente de survivre) un homme en fuite, seul, arpentant des endroits autrefois somptueux mais désormais à l’abandon. J’avoue que suivre le fil de l’aventure ne m’a pas été facile, car l’auteur brouille les cartes du début à la fin.

Je montai l’escalier: c’était le silence, le bruit solitaire de la mer, une immobilité traversée de fuites de mille-pattes. J’eus peur d’une invasion de fantômes, une invasion de policiers étant moins vraisemblable. Je passai des heures, ou peut-être des minutes, derrière les rideaux, affolé à l’idée de la cachette que j’avais choisie (…). Puis, je me risquai à visiter soigneusement la maison, mais mon inquiétude persistait: n’avais-je pas entendu, tout autour de moi, ces pas clairs qui se déplaçaient à différentes hauteurs ?

Le décor est planté, il s’y passe quelque chose de totalement irréel, dans une ambiance terriblement tendue alors qu’un seul personnage évolue dans un décor situé entre Shining et Apocalypse now.

C’est dans ces moments d’extrême angoisse que j’ai imaginé ces explications vaines et injustifiables. L’homme et le coït ne supportent pas de trop longues intensités.

Yukio Mishima

yukio mishima

Parmi les écrivains japonais les plus marquants, Yukio Mishima est un personnage complètement atypique, décalé. Dans un Japon en pleine mutation, Mishima (dont le vrai nom est Kimitake Hiraoka), dont la jeunesse n’a été qu’une succession de déceptions et de faiblesses, décide de prendre sa revanche en s’adonnant au culturisme et se bâtit un corps d’athlète. Et dans ce Japon qu’il considère comme une société rétrograde et liberticide, il passe pour un dandy, occidentalisé et jet-seteur. Son oeuvre est sensible, profondément marquée par les déceptions dont il se sent victime au quotidien dans une société qu’il n’arrivera jamais à accepter, et tombera finalement dans un nationalisme inquiétant. On le retrouvera également dans plusieurs films à la fin de sa vie. Parmi ses plus beaux livres, on peut retenir Une matinée d’amour pur, Le pavillon d’or et L’école de la chair. Un jour de 1970, il termine son ultime oeuvre, La mer de la fertilité puis se donne la mort (seppuku) devant les caméras de la télévision lors d’une rocambolesque prise d’otage.

La philo pour les nuls (et même les très nuls)

La philosophie, diront certains, c’est un art qui consiste à compliquer les choses simples. J’adore ce genre de lieu commun qui dénote une envie patente de ne pas vouloir comprendre ce qui vu de l’extérieur est de toute façon compliqué. La philo n’est pas quelque chose qu’on a en soi de manière innée, c’est un travail de la pensée, une difficile discipline qui nécessite des pré-requis. Sachez qu’on n’est pas philosophe, mais qu’on y tend… Et dire d’un vieil homme qu’il est philosophe parce qu’il est sage, c’est un contresens total. Bref, quelques pistes pour se lancer…

La philosophie vient de la Grèce antique et a pris ses racines dans un contexte géographique, culturel, politique et social très particulier. Ces 4 données sont centrales pour comprendre la philosophie contemporaine, étrangement, qui reprend cette scène pour fonder une pensée nouvelle. La philosophie donc, naît avec les pré-socratiques, les logiciens, les mathématiciens et Socrate. Tout vient de là et se prolonge jusqu’à aujourd’hui.

Les pré-requis sont:

  1. Avoir à disposition un dictionnaire pour les termes compliqués, afin d’éviter les ambigüités.
  2. Ne pas se servir de ce dictionnaire pour éviter de lire les fondamentaux.
  3. Ne pas se contenter de lire les définitions, sinon, tout est à refaire.
  4. Ne pas commencer à lire Heidegger en ayant à l’esprit que l‘essence dont il parle est celle que l’on trouve chez Descartes ou Leibniz ! Chacun part sur des bases qu’il juge bon de développer.
  5. Dieu n’est pas mort, n’ayez crainte, mais il n’est pas non plus barbu. C’est un outil méthodologique.
  6. Ne pas se servir de la philo pour épater en soirée, c’est naze.
  7. La philo rend fou, le tout est de savoir à quel moment il faut en sortir.
  8. Ne faîtes pas comme les étudiants en psycho ou ceux qui suivent une psychanalyse, tout n’est pas philo et la philo ne sert pas forcément dans la vie de tous les jours.
  9. La philo, c’est bon, mangez-en.
  10. Eviter de citer Heidegger, il passe pour un nazi aux yeux du public, ainsi qu’Abélard qui passe pour un castrat. Evitez également de parler de la critique de la raison pure de Kant à un prof de philo ou à un étudiant, car personne n’a fini ce livre, trop compliqué. Bref, la philo, c’est pour soi.

Mes conseils et mes dé-conseils sont les suivants:

Surtout, ne pas lire Platon en premier. Platon vit dans un monde très particulier et met en scène un Socrate vieux, presque déjà empoisonné, qui parle de maïeutique, du monde de Idées, de l’opinion et de la caverne. En bref, c’est un peu de la haute voltige qui risque de décourager dès la première page. Si vous voulez persévérer, à éviter donc.

Toutefois, vous pouvez visiter les philosophes grecs en abordant Aristote (précepteur d’Alexandre le Grand). Aristote a inventé la logique formelle, ce qui est passionnant et également décisif dans la philosophie et l’épistémologie, mais je vous déconseille également les écrits logiques d’Aristote, c’est à vous donner envie de devenir moine. La ‘Poétique, la Métaphysique, Ethique à Nicomaque et la Politique” sont de bons ouvrages accessibles. Par contre, évitez la Rhétorique et les Petits Traités D’Histoire Naturelle, ce n’est pas franchement intéressant, et ça fait perdre beaucoup de temps.

On ne va pas s’attarder sur le philosophie médiévale, à part peut-être sur les Confessions de Saint-Augustin, qui reste un classique toujours bon à prendre. Et on peut directement aller voir René Descartes, avec les Méditations Métaphysiques et le Discours de la Méthode. Les Méditations sont des textes courts, denses, un tantinet mystique, mais très bien construits et lorsque vous aurez lu ça, vous aurez fait la moitié du chemin.

La philosophie politique est très intéressante. Lisez donc le Contrat Social de Rousseau, ce texte est magnifique et très clair. Il fonde tout notre système politique. Celui qui n’a pas non plus lu le Prince de Machiavel ne peut prétendre parler de philosophie politique.

On continue avec Baruch Spinoza et son Ethique qui reste un texte central, un peu compliqué, mais qui met en lumière tout un pan de la philosophie moderne, ainsi que son Traité de la réforme de l’entendement. Comme je le dis plus haut, Kant est inabordable, parce qu’il a passé sa vie à écrire comme un moine. Pour le lire, il faut avoir le même style de vie, alors Kant, oubliez. Par contre, ne passez pas à côté de la Monadologie de Leibniz, ce serait une faute lourde qui risquerait de vous coûter cher.

Celui qu’il ne faut pas manquer, c’est Hegel et sa Phénoménologie de l’Esprit, mais tous les textes sont intéressants. Hegel est limpide et créé un système de pensée très rationnel, bien huilé, qui donne vraiment l’impression de tout comprendre. Une grande oeuvre indispensable.

Si vous avez envie de vous suicider, lisez Kierkegaard. Si vous voulez devenir fou, lisez Nietzsche. Tout ses textes sont admirables, le plus dense étant la Naissance de la Tragédie, le plus hermétique Ainsi parlait Zarathoustra, toute son oeuvre est passionnante.

Chez les contemporains, il faut passer par Husserl pour comprendre tout ce qui s’est passé après. Il reste tout de même très compliqué à lire, à moins d’être sous l’emprise d’une drogue puissante. Si vous voulez tout de même vous y frotter, ne lisez qu’une seule chose: Die Krisis der europischen Wissenschaften und die transzentale Phäenomenologie: Eine Einleitung in die phäenomenologische Philosophie (La Crise des sciences européennes). Vous serez prévenus.

Heidegger est celui qui m’a tout appris et je ne vous donnerai aucun conseil de lecture le concernant, car mon parti-pris risquerait de vous faire perdre de vue sa pensée, mais Etre et Temps reste pour les universitaires l’ouvrage de référence. Evitez tout de même le Discours du Rectorat qui a fait date et laisse planer sur la philosophie une tache relative à son engagement dans la doctrine du IIIè Reich.

On a le droit de dire que la philosophie s’arrête avec Kant, ou qu’elle trouve son point d’orgue avec Heidegger, mais la suite est également intéressante et ne laisse pas indifférent.

La philosophie de Sartre est comme celle d’Husserl, elle nécessite de la drogue, et très honnêtement, on peut ne pas s’y arrêter, par contre, passer à côté de Merleau-Ponty serait un crime. L’oeil et l’esprit et le visible et l’invisible sont deux oeuvres majeures qui tissent une théorie de la chair réellement révolutionnaire dont je ne me suis pas encore remis. Le chiasme est une expérience inédite qu’il faut connaître.

En dernier lieu, je vous invite à vous diriger vers Gilles Deleuze et sa collaboration avec Felix Guattari dans l’Anti-Oedipe et Mille Plateaux. Je conseille également toute l’oeuvre de Deleuze, qui marque un pas dans la sortie de la philosophie.

Vous remarquerez que depuis, rien n’a été fait, ou si peu que c’en est décevant. J’oublie tout de même Alain Badiou, le dernier des derniers, mais en dehors de cela, vous ne trouverez rien de vraiment intéressant.

Maintenant, c’est à vous de faire vos propres armes et n’oubliez qu’il faut savoir sortir de la philosophie, parce qu’elle rend vraiment fou.

Benjamin Biolay

Benjamin Biolay

Pour bien commencer cette année qui s’annonce pleine de charmes, je vais distribuer mes premiers bonbons à une personne pour qui je nourris une haine acérée: Benjamin Biolay, mais auparavant, il faut que je vous parle du prochain portrait que je compte dresser, celui de Philippe Djian. Parce qu’en fait, je détestais sans vraiment de raison cet écrivain que je trouvais constamment plongé dans un pathos énervant, et finalement j’ai revu ma copie.

En ce qui concerne Benjamin Biolay, ça risque d’être compliqué de faire marche arrière. Voici l’archétype du type qui se prend pour un artiste… Parce que les artistes se doivent d’être mal coiffés et mal rasés comme Vincent Delerm, parce que l’artiste se doit de surprendre, de faire tout ce qui lui passe par la tête sans censure et surtout de ne pas être compris. Ce qui signifie souvent faire n’importe quoi. Je suis confus de dire que je déteste ce qu’il fait. Pas besoin de disserter des heures, il suffit d’écouter une de ses chansons qu’il interprète et on a tout de suite un aperçu de l’étendue du sujet. Il chante mal, ce n’est pas bon, et surtout, ça n’émeut pas (oh si bien sur, je conçois que cela puisse émouvoir les jeunettes qui se pavanent devant un beau ténébreux certainement de bonne famille, mais bon). Certes, il fait certainement de bonnes choses par ailleurs, mais ce jeu constant de la discrétion, de la présence backstage contribue à envelopper son personnage d’un mystère qui semble n’avoir rien de mystérieux… C’est énervant à force.

Benjamin, si tu nous regardes, arrêtes, je t’en prie…

The earth died screaming

En 1999, j’ai écrit ce texte d’un seul trait, une nuit un peu désespérée en écoutant The earth died screaming de Tom Waits . Des années plus tard, je redécouvrais cette chanson du groupe America, une de ces chansons que l’on a entendu par le passé et qui reste dans la tête pour se réveiller des années plus tard. En relisant ce texte et en écoutant cette chanson, je me dis que j’étais vraiment inspiré.

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/America%20-%20A%20Horse%20With%20No%20Name.mp3]
Je me suis pris pour un oiseau l’espace d’un instant. Je volais avec mes compagnons, serrés en rangs alignés, en formation naturelle. Le grand V que nous dessinions attiraient ceux qui tout en bas avaient le bonheur de croire que nous étions quelque chose comme… un vol d’oies sauvages retournant vers les terres australes au climat plus clément. Nous les avons certainement bernés, car le mois d’août commençait à peine, charriant avec lui son cortège d’orages et de tourbillons de poussière. Le redouté mois d’août… celui qui souvent nous est fatal parce que l’eau du désert vient à manquer.

La course devient une course pour la vie. Le premier qui trouve le point d’eau est béni des dieux et son esprit de solidarité le pousse à partager son butin avec les autres. Ici, tout le monde est dans le même bain… un bain de sueur et de soif. Nous poussons encore plus avant sur les terres arides, chacun gardant avec lui l’espoir secret de trouver ce qui s’appelle la mer… celle qui rafraîchit les corps et délasse les esprits… jusqu’au prochain départ. Je croyais que nous volions, mais nos pas martelaient bel et bien le sol sec, caillouteux à loisir… éreintant. Je savais qu’en continuant vers l’est, nous pourrions trouver un endroit frais pour nous reposer jusqu’à l’aube. Peut-être faudrait-il dès à présent songer à ne voyager que la nuit et nous reposer la journée… Pour cela, il faut être certain qu’à la fin de la nuit, un abri ombragé nous attend.

oregon

Emilio, le bandana plaqué sur le front comme une tâche de sang autour de la tête, les mains déjà moites malgré la relative fraîcheur du matin… son regard se promena nonchalamment de la Mustang poussiéreuse de Blair à la vitrine délabrée du Harry’s-on-the-road, sa crasse inimitable et ses fausses plantes vertes que même la climatisation séculaire n’aurait pas réussi à conserver. Depuis trois jours, au moins, ils avaient tout décidé. L’heure, au petit matin, le moment exact, lorsque le shérif sortirait du café, ce qu’ils allaient faire, dans les moindres détails. Ce que leur minable petite vie ne leur avait jamais procuré, cette journée sans fin allait leur donner; le grand frisson, l’inévitable impression d’être hors-la-loi, d’être des vrais méchants. Blair, assis au volant de ce qui avait été jadis un monstre, venait de jeter sa cigarette par la vitre et fit un signe à son compère, un hochement de tête censé être éloquent. Le shérif monta dans sa voiture, le chapeau vissé sur le crâne. Emilio écrasa son mégot du talon et se dirigea vers la gargote tout en enfournant sa main dans son blouson. Il poussa la porte et adressa son plus beau sourire de sa bouche édentée à la serveuse.

Les hommes sont comme des animaux, ils se battent pour leur subsistance. Mais lorsqu’ils en viennent à tuer, c’est que quelque chose dans la nature les a projetés de l’autre côté du miroir; un homme ne tue jamais pour manger. C’est ce que m’inspira la vue de la ville alors que nous nous étions tous demandé s’il fallait que nous prenions cette direction. Finalement, le plus sage d’entre nous décida de continuer vers l’est, comme prévu. Ce n’était pas tellement la faim qui nous harcelait, mais bel et bien la soif. Même les plus vigoureux commençaient à haleter, à traîner comme des fantômes. La nuit venait doucement, mais aucune signe de rafraîchissement. Aucun signe non plus de nuages annonçant la pluie. Le simple contact de l’eau sur notre corps nous aurait pourtant suffit à trouver un peu de courage pour continuer. Pour l’instant, le moral était au plus bas, dans les yeux de chacun, la mort se profilait doucement, dans un silence que tous redoutaient. Je décidai qu’il ne fallait pas nous arrêter ce soir, qu’il fallait continuer, parce qu’au loin, il y avait forcément de l’eau, le repos, la récompense.

Il lança son regard dans la salle pour évaluer le nombre de clients… pas plus de quatre péquins encore endormis ou déjà à moitié ternis par les premiers alcools. Puis il sourit à Sally, la petite serveuse qu’il connaissait depuis que lui et sa troupe avaient débarqué un soir de bringue alors qu’il ne savait plus quoi faire du côté de Stonetown. Bonjour Sally, tout va comme tu veux? Elle lui rendit son sourire. T’es tombé du lit? Je t’ai jamais vu aussi tôt dans les parages ! Nerveusement, il se passa la main dans les cheveux – il savait qu’il lui faisait un certain effet – et fut secoué par un petit rire mal contrôlé. Nan, je vais chercher du boulot. Y paraît que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, alors j’ai mis mon réveil et maintenant, je suis là. Tu veux du café? lui demanda t-elle en s’emparant d’un mug rangé sur l’étagère crasseuse. Nan, je veux tout ce qu’il y a dans la caisse, et vite ! Son calme apparent le surprit. Il en fut d’ailleurs un peu décontenancé, surtout lorsqu’il comprit que Sally ne le prenait pas au sérieux. Arrête tes conneries! Tu veux du café oui ou merde? Pour toute réponse, elle eut droit à la vision cauchemardesque d’un canon de revolver pointé entre les yeux.

Il paraît qu’en d’autres temps des hordes de chevaux sauvages sont arrivés par le sud, longeant l’interminable chaîne de montagne, le temps qu’ils puissent se frayer un passage pour retrouver la côte, mais qu’une fois arrivés au seul col capable de les laisser passer, ils sont tous tombés comme un seul, ayant eu le malheur de prendre une corniche trop risquée. Deux milles chevaux entassés au fond d’un ravin, empilés comme les cartes d’un château soufflé par le vent. La peur est avec nous à chaque pas. Dans cette nuit sans nuage, dans l’obscurité parfaite du désert, avec pour seule guide les millions d’étoiles au-dessus, pas un seul d’entre nous n’est capable de se diriger. J’ai l’impression que nous perdons la direction. Tant que le soleil est avec nous, on peut faire avec. Suivre le soleil est un repère comme un autre et cela nous permet d’appréhender une réalité qui nous dépasse. L’est semble hors de portée, et ce sont à chaque pas les mêmes paysages qui nous taraudent, les mêmes caillasses blessantes, le même sable qui nous pique les yeux, la même caresse brûlante qui dessèche notre peau déjà crevassée par endroits.

Blair s’assurait que le moteur ne lui ferait pas défaut en donnant des petits coups d’accélérateurs nerveux. Sous la capot brinquebalant s’époumonait le moteur poussif, tandis que la porte vitrée du bar vola en éclats, la maigrichonne Sally l’ayant rencontré avec une certaine force. Emilio, un sac à la main, le revolver calé dans l’autre, sortit comme une furie et ramassa le poignet de la serveuse au passage, l’entraînant vers la voiture. Le moteur vrombissait et la portière était à peine fermée que déjà la gomme des pneus avait marqué de son empreinte le bitume défoncé de Central Street. Bon dieu! gueula Blair, qu’est-ce que c’est que ce bordel! Tout en essayant de maintenir la voiture sur la route, il pesta comme jamais. Au moment où il brailla le plus fort, Emilio se trouva projeté contre Sally, lui donnant un coup de tête qui l’assomma instantanément, et dans la virage qui menait vers la cimenterie, le bas de caisse s’écrasa contre le sol après un nid de poule, crachant des gerbes d’étincelles en tous sens. Il eut du mal à garder le contrôle, persuadé qu’un pneu avait éclaté, puis il se cala sur la ligne droite, reprenant ses esprits. C’est alors qu’il remarqua les traces de sang sur le pare-brise et sur le capot que la vitesse essuyait peu à peu. Le vieux Peacock n’avait pas résisté au choc.

Le chemin qui mène au paradis est plus long que celui qui mène en enfer. Nous nous en rendions compte à chaque nouveau pas. Laissant derrière nous des gerbes de poussière, nous ne savions même plus pourquoi nous nous courrions. Les herbes brûlées par le soleil accompagnaient notre course insensée. Regardant toujours droit devant, nous commencions à nous persuader que la nature nous en voulait pour nous faire connaître de telles souffrances, des douleurs dans les muscles, l’atroce sensation de ne plus avoir de gosier tellement la salive venait à manquer. Le soleil de plomb écrasait nos ombres sur le sol, jusqu’à ce qu’enfin, surpris par le répit, nous pûmes nous réfugier à l’ombre d’une cavité rocheuse, une sorte de canyon abrité, où le vent au contact de l’ombre renaissait plus frais que partout ailleurs. Je savais pertinemment que cela ne durerait qu’un temps. Il faudrait repartir sous peu. Une seule obsession: l’eau.

Putain de merde, pourquoi tu l’as prise avec toi? T’avais vraiment besoin de l’emmener? Blair braillait comme un porc qu’on égorge, tandis qu’à côté d’Emilio, la jeune Sally baignait dans son sang, le visage cisaillé par les éclats de verre et ses bras dénudés aussi rouge que si elle avait porté un pull. Sur la banquette arrière, Emilio tentait d’arracher avec les dents une pointe de verre qu’il avait reçu dans le creux du bras, plongé dans un silence de mort. Y’a combien dans le sac? J’espère que ça vaut le coup au moins ! Blair ne se tenait plus, il avait envie de chialer et de se recroqueviller pour ne plus continuer à voir tout ce sang qu’il n’assumait pas, mais il n’en eut pas le temps car déjà, il entendait les sirènes de ceux dont le reflet lui parvenait dans le rétroviseur. Une des voitures noires et blanches sembla se propulser par une force incroyable au niveau de la Mustang. Le shérif dévisagea Blair. Dans ses yeux, la haine et le dégoût… il lui fit signe de se ranger sur le côté, mais son geste resta en suspens, sans qu’il eut le temps de se rendre compte… qu’il n’était plus là… Emilio avait visé entre les yeux… Une boule de feu surchauffa l’air lorsque la voiture du shérif sortit de la route et percuta un poteau.

Je n’en peux plus. Plutôt que de continuer à vivre, je veux mourir, et je sais que je ne suis pas le seul. Beaucoup d’entre eux semblent s’éteindre. Leur regard ne signifie plus rien, il n’y a plus de volonté… seulement l’envie pressante que tout ceci se termine d’une manière ou d’une autre. Jamais je n’aurais pu croire que cela se terminerait aussi mal, même si on me l’avait prédit. Quelques-uns ne se sont pas relevés. Beaucoup trop sont morts, certains mourront bientôt. Ma langue ressemble à une éponge sèche et gonflée, je ne sais déjà plus ce qu’est la salive. Il y a celui-ci à côté de moi, qui se lève et comme pris de folie, il se débat, comme aux prises avec des démons invisibles, il saute dans tous les sens et prend son élan… se met à courir comme un dément… et plusieurs autres le suivent sans réfléchir. Tous, nous comprenons qu’il n’y a plus rien à espérer, alors nous partons tous, comme une nuée d’insectes et nous courrons du plus vite que nous pouvons, ce n’est plus qu’une question de minutes.

Blair écrasait le champignon: une seule destination… la ligne blanche de cette route défoncée, des larmes coulaient sur ses joues poussiéreuses, creusant des ravines d’abandon, il gémissait comme une fillette apeurée, sanglotant bruyamment. Jamais il ne s’était senti aussi minable, aussi petit. Il n’eut pas le temps de méditer plus sur sa condition, maintenant que la voiture déboulait le long d’une corniche abrupte. Au détour du virage, un mur lui faisait face, un mur couleur terre du désert… une ligne de chevaux en furie lui coupait la route et se déversait dans le vide, vers le fond… il en percuta trois avant de zigzaguer et de sentir son coeur se soulever comme si on le portait vers le néant…

J’ai senti mes jambes se dérober sous moi… un grand fracas, une explosion au loin, le vent est passé au-dessus de moi… quelque chose m’a empêché de suivre les autres. J’attendrai la mort au bord du vide.


Les paroles de la chanson:On the first part of the journey
I was looking at all the life
There were plants and birds and rocks and things
There was sand and hills and rings
The first thing I met was a fly with a buzz
And the sky with no clouds
The heat was hot and the ground was dry
But the air was full of soundI’¢ve been through the desert on a horse with no name
It felt good to be out of the rain
In the desert you can remember your name
’cause there ain’t no one for to give you no pain
La, la …After two days in the desert sun
My skin began to turn red
After three days in the desert fun
I was looking at a river bed
And the story it told of a river that flowed
Made me sad to think it was dead

You see I’ve been through the desert on a horse with no name
It felt good to be out of the rain
In the desert you can remember your name
’cause there ain’t no one for to give you no pain
La, la …

After nine days I let the horse run free
’cause the desert had turned to sea
There were plants and birds and rocks and things
There was sand and hills and rings
The ocean is a desert with it’¢s life underground
And a perfect disguise above
Under the cities lies a heart made of ground
But the humans will give no love

You see I’ve been through the desert on a horse with no name
It felt good to be out of the rain
In the desert you can remember your name
’cause there ain’t no one for to give you no pain
La, la …

Bloglist

Liste sans cohérence aucune, faite des blogs que j’aime et que je lis, non-exhaustive… Sans ordre non plus, juste des liens, des commentaires, des coups de coeur… Cinq blogs par jour, histoire de faire le tour de la question le plus vite possible.

Mise à jour le 08/12/05

08.12.05

  • Une autre vie de Tatou: intime, souvent émouvant et drôle, Tatou est une personnage, un vrai.
  • Vagabondages: un très bon blog sur la bibliothéconomie, par Thilas.
  • Vagues gribouillis: Sok est un personnage que j’ai du mal à qualifier, mais c’est une personne qui arrive toujours à me faire relire plusieurs fois ses billets.
  • 20/20: l’excellent Vinvin découvert il y a peu, un grand vidéoblogueur qui ne se prend pas au sérieux.
  • Vol de mots: Etolane de mon coeur, une des premières à m’avoir lu.
  • Webeyes: pas vraiment un blog, mais c’est du David, alors c’est forcément bon.
  • Yakalire: Un autre blog littéraire où les jeux de lettres sont rois.
  • Yvonet: Un de mes blogs préférés, par Minh Quang, certainement un de mes plus anciens lecteurs.
  • Zengun: tout nouveau dans ma liste, je découvre doucement.
  • SchizoCath: versant féminin de BLuPatato, très rythmé…
  • Ma Parole !: Un blog très inventif, un incontournable…

02.12.05

  • Netwizz jungle: un blog pour les geekounets, clair, beau design, un peu trop de tags, mais c’est pas grave…
  • OBNI: un OVNI de la blogosphère, jeux littéraires et autres jeux de mots…
  • Nimwendil: De Rouen à Paris, le blog d’un amateur de fantasy.
  • On dirait le sud: L’excellent photoblog de l’excellentissime Romu.
  • Où est Olivier: Finie la plage, Olivier est en vadrouille et on aime ça.
  • Les pensées de nam-nam: De la Thaïlande à la Suisse, suivez nam-nam au quotidien.
  • Pete’s World: De Pétruche à Pete, je suis, même si les billets sont rares, je suis un fidèle.
  • Pierre’s life: Un autre Pierre, que je suis également avec fidélité.
  • ShinoBlog: Amateur de jeux vidéo et autres japonismes, Shinobufan, que je connais depuis pas mal de temps maintenant a une air raffraichissant.
  • Standblog: Bon Standblog c’est Standblog, pas grand chose à ajouter…
  • Taian Akita: Ma grande-soeur de blog. Je ne sais pas si elle reprendra un jour son blog, mais c’est en partie grâce à elle que j’en suis là aujourd’hui.
  • Carnet: Franck Paul: J’aime beaucoup, j’y passe de bons moments. J’adore.
  • Un blog inutile de plus et son corrélaire Un photoblog inutile de plus: Je connais Julien depuis pas mal de temps et je ne peux m’empêcher, en le lisant, de penser que l’inutile a du bon…

09.11.05

  • Les petites cases: Le blog de Got, un des derniers nés que je lis avec passion. Forcément, ce n’est pas tout public, mais j’aime.
  • lolo²: Etrange relation que j’entretiens avec ce blogueur, un coup nous nous lisons, un coup nous ne nous lisons plus, ça dépend du vent. Nous avons même failli nous rencontrer à Paris-carnet… et pourtant, nous étions dans la même salle…
  • Lulu’s life in cornland: Miss Lulu est un personnage déroutant, tantôt presque sérieuse, tantôt incroyablement délirante, c’est un personnage mythique de la blogosphère…
  • Ma Plage: Il est là, il n’est pas là… C’est mon geek préféré…
  • Mélismes: Atypique blog, cinglant, drôle… Un bon blog.
  • Mitternacht Reloaded: Ma geekette préférée…. personnage étrange à la dent dure… du solide.
  • Métaphore, il fait froid dehors !: Ceux qui connaissent bien Dotclear connaissent forcément Xave, certainement le plus déjantés des Dotcleariens…

07.11.05

Spécial photoblogs

03.11.05

Pas de blogs, mais de la lecture quotidienne….

02.11.05

  • Just Call me Pep: Alors qu’il vient d’annoncer sa fermeture, dans l’espoir d’un reboot, je le mets tout de même ici. Précieux pourvoyeur de geekeries dotcleariennes.
  • Kozeries en dilettante: Blog de Koz, c’est un peu comme une fleur isolée au milieu d’une prairie. On ne remarque qu’elle…
  • Mon île: Leur île à tous les deux, Ebb et Hoedic, duo de choc dont je ne connais qu’une moitié, charmante. Un grand blog, un des premiers à m’avoir remarqué dans ce fatras.
  • La lanterne brisée: Une des dernières entrées dans ma blogliste, précieux BDblog dans une atmosphère qui me sied à merveille.
  • Le Blaugue à Beleg: Un gentil fou encore plus productif que moi, un bazar de liens toujours très pertinents.
  • Le blog médiocre de BabOOn: L’ami BabOOn est l’archétype du blogueur insaisissable, totalement prodigue d’anonymat et de billets qui vont droit au but, ami de SVM. Et toc, j’ai réussi à le caser.
  • Le blog à Ollie: Encore un blog helvète et très productif.
  • Le coin du fourreux; ça part dans tous les sens, mais c’est tellement bon…
  • Blog-art / Leary-calls: Un blog très bien fait sur l’art et les nouvelles tendances, un vrai must en la matière, même si après une absence d’un an et une apparition éclair, l’auteur semble à nouveau ne plus être là… Dommage, vraiment.
  • Les Mers Veillées: le blog d’une charmante marseillaise, le blog lui-même a semble t-il quelques soucis techniques à l’heure qu’il est, mais sinon, c’est un blog où il fait bon vivre…

31.10.05

  • Hippopocampe: Un blog laconique, décalé, avec beaucoup d’humour dedans et un design proche de la perfection.
  • Hmmmmm…..Blog: Encore un blogueur que je connais depuis longtemps, des petites choses comme ça qu’il veut dire, il les dit là.
  • Hou-Hou Blog: Encore une personnalité de la blogosphère qui produit moins qu’à une époque mais reste toujours très pertinent. Un must.
  • Inside: A l’intérieur de quoi ? et Qui est Zaza ? Restent deux questions en suspens… Inside est un mystère pour l’humanitosphère.
  • Heures Creuses: Pas besoin de présenter Chryde non plus, je suppose, mais ce que j’aime surtout sur ce blog, c’est l’ambiance très parisienne qui y règne.
  • Japan Time: Un très bon blog en français sur la vie au Japon. Des articles de fond, un blogueur à fleur de peau, une atmosphère apaisante.
  • Jeans, prose et patchouli: Le blog de France, je lui ai dit plusieurs fois qu’elle devrait faire publier ses billets, peut-être un jour, sait-on jamais. Un très bon blog, écrit avec une verve incroyable. A lire de suite.
  • Jeux de plüme: Un autre blog de Fabienne, encore tout jeune pour le moment, à suivre de près.
  • Joey “The world is not enough”: Très bon blog naturellement, étant donné qu’il utilise un de mes thèmes, c’est un blog relativement jeune, mais il faut y aller, ça promet.
  • Just Blog It: Un blog pour suivre ce qui se passe dans ce monde de blogs…

28.10.05

  • Embruns: Est-il encore nécessaire de présenter le blog du Capitaine ?
  • Enroweb: Blog sombre, sobre, bien présenté et aux billets rares et précieux.
  • Entre zéro et un: Nicolas, je l’aime (pas uniquement parce qu’il a dit un jour que mon blog était un des meilleurs blogs francophones) parce que c’est l’archétype du blogueur absent. Même quand il n’est pas là, son blog impose par sa présence. Devant l’insistance du tenancier de ce blog, je dois ajouter qu’il a repris une activité tout à fait normale.
  • Fourre-tout: Un blogueur rencontré IRL, un type surprenant, à l’intelligence fine et décalée. Quelqu’un que j’aime beaucoup aussi bien dans son blog qu’en dehors.
  • Figoblog: Un blog sur la bibliothéconomie et les figues, que je connais depuis ses débuts. J’ai également rencontré Manue et c’est une personne délicieuse, que j’apprécie énormément. J’aime, voilà.
  • Helge’s Blog: Un type étonnant qui n’hésite pas à passer de l’Allemand à l’Anglais et au Français avec beaucoup d’aisance. J’ai découvert son blog grâce à ses photos de la villa Majorelle et depuis, je ne le quitte plus, même s’il s’est arrêté depuis le mois de juillet.

26.10.05

  • Blog à l’ouest: Ceux qui me connaissent savent que Romu et Romuald, c’est une grande connivence. Nous ne nous sommes vus qu’une seule fois, et peu, mais nous nous parlons souvent par mail. Un type bien qui aime la mer, un photographe talentueux, un grand blogueur.
  • Blog de Sébastien: Un français aux Etats-Unis, grand amateur de nature qui nous donne à voir des paysages magnifiques. Un blog rare et précieux.
  • Blog photos du Japon – voir le Japon autrement !: L’auteur de ce blog, David, est un type exceptionnel. C’est Jed All qui m’a conseillé cette adresse et depuis je n’en suis pas revenu. Pour moi qui cherche de quoi découvrir le Japon, cette adresse est la bonne. De nombreuses photos, des articles complets écrits par un vrai connaisseur, ce blog est un incontournable de ma blogliste.
  • BlogOkat: Catherine nous parle de bibliothèques, de technologies de l’information, d’archivage et de nombreuses choses qu’elle m’apprend à chaque lecture.
  • Blurry Narcissus # Weblog: Un blog totalement insaisissable, j’ai du mal à imaginer qui se cache derrière. Très beau design (daté du 26/10/05), billets trop rares à mon goüt, mais c’est du bon.
  • Candy Froggie’s Oiled World: A l’heure à laquelle j’écris ce billet, l’illustratrice qui écrit sur ce blog doit être bien entourée, si j’en crois son billet lapidaire du 21 octobre dernier. Un blog d’un autre monde dont je suis fan.
  • Carnet de bord: Le blog de ma Fabienne adorée. Elle est moi, c’est une longue histoire, on se connaît depuis bien longtemps et c’est à l’époque de mon premier blog que nous nous sommes rencontrés. Dans mon coeur…
  • Clavardage: Jean-Marc Bondon tient un blog très méthodique, c’est quelqu’un qui se pose beaucoup de questions et du coup, je ne sais pas si son blog est toujours ouvert ou non.
  • Coyote des neiges: découverte via France, un blog qui parle de beaucoup de choses, un blog foisonnant…
  • Do androids dream of electric sheep: Le blog de Martin de Candy Froggie, il est tout neuf, tout en anglais, très beau design. Martin est un peu blog-fainéant… Alors il faut le pousser de temps en temps.

25.10.05

  • “borgo is alive”: Le blog de l’ami Borgo, le blog-ami des premières heures, celui qui est toujours là, près du coeur et qui me rappelle aux heures joyeuses et aux doux moments passés sur nos blogs…
  • .¤° BLu PaTaTo °¤.: La patate bleue, qui se définit comme Inutile et Superflu, un blog fait de beaucoup de choses…
  • 09h09: Dans la veine des boring-weblog, un des meilleurs. Jean-Michel est un blogueur maniaque, et je l’adore.
  • 64k: Blog à deux mains, très beau design, contenu pertinent, bref, un bon blog…
  • Freakydoll: Blog avec des morceaux de gel décoiffant dedans… Très caustique, il va droit au but. Efficace, quoi.
  • Affleurements: Blog minimaliste mais également efficace, par un type avec qui j’ai beaucoup aimé parler…
  • Araignée au jardin: Le blog d’une mignonne araignée sur la toile.
  • AutchoZ de A..à..Z: Un blog qui parle souvent d’AutchoZ…
  • alexwebsite.free.fr // WEBLOG: Design agréable, des billets trop rares, un endroit sympa.
  • Aliquid Stat Pro Aliquo: Il le dit lui-même, son site n’est pas un blog, mais ça y ressemble. Un très bon site blog.
  • Ambiome.Net:Carnet virtuel: Lorsqu’une blogueuse parle avec le langage vrai, ça donne le blog d’Ambiome… J’adore.
  • Benoitbisson.com: L’ami de Montréal, un bonhomme à la voix suave et profonde, un blogueur hors-normes.
  • Blog – A Window on my soul: Le blog de Mélisande, des mots dans au travers d’une fenêtre, à fleur de peau.

Les ombres de la nuit – David Hamilton

david hamilton

Lorsque j’étais enfant, j’ai été baigné par les photos de Sarah Moon, les gravures de Sarah Kay et d’Arthur Rackham, mais aussi par les photos de David Hamilton. Dernièrement, j’ai compulsé un livre de ses oeuvres, dans l’espoir de me replonger dans ces ambiances faites de paysages de plages solitaires, nimbées de lumières filtrées, très désuètes, mais aussi de corps dénudés et lascifs, de natures mortes pour maisons de campagne.

Et puis, en feuilletant ce livre, j’ai fini par être passablement étonné par les photos de jeunes filles (ou de jeunes garçons) aux corps lisses. Au final, je trouve le travail assez tendancieux. Certes, exalter la beauté du corps est un exercice périlleux, a fortiori lorsque c’est fait avec des adolescents.

Je suis troublé… et du coup, je ne sais pas trop quoi en penser. J’ai l’impression que l’art a été supplanté par une vague tentative de transfiguration des corps et que tout ceci n’est qu’un alibi culturel pour masquer les déviances d’un esprit torturé.

Jeux de lumière

Lorsqu’une garden-party se transforme en jeu, les lumières s’animent, le ciel que l’on voyait sombre se fond dans un beau bleu et les couleurs apparaissent là où on ne les voyait pas…

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Vincent – Tim Burton

Grâce à Richard, j’ai pû découvrir en cette joyeuse Toussaint un petit chef-d’oeuvre dont j’ignorais jusqu’à l’existence. Vincent est une fable macabre gentiment noire et récitée tel un poème antique… Un trésor du cinéma dans un format des plus courts.

Quatre trop courtes minutes de bonheur pour visionner un des tous premiers films d’animation de Tim Burton. Sobrement nommée Vincent et narrée par le fameux Vincent Price, faisant lui-même partie intégrante de l’histoire.

Tim Burton a réussi à lier amitié avec son idole de jeunesse, l’acteur Vincent Price. Né en 1911 à Saint-Louis dans le Missouri, Vincent Price est devenu dans les années 60 l’une des figures emblématiques des films de la Hammer, des films de genre souvent fauchés mais poétiques inspirés des histoires d’Alan Edgar Poe comme La Chute de la Maison Usher ou Le Corbeau. Sur Ecran Noir.

Réalisé en 1982 alors qu’il n’est qu’animateur aux Studios Disney, ce petit chef-d’oeuvre, aussi étrange que cela puisse paraître, est disponible sur GreyLodge, uniquement au format torrent.

Chronique des temps (ter)

Il y a quelques temps maintenant que je gardais ce billet sous la main. Franck m’a honteusement entraîné sur un site et depuis, je revis (certainement comme lui) mes instants de jeunesse lorsque je jouais avec le circuit électrique de mes oncles… Si vous avez connu ça, vous vous laisserez forcément convaincre… C’est ici. Il suffit de choisir son véhicule, de construire son circuit, et c’est parti…. Pour avancer cliquez sur votre voiture en bas…. Amusez-vous bien.

Je ne résiste pas à la tentation de suivre une blogueuse dans son voyage. Elle se fait appeler Coyote des neiges et se trouve actuellement en Gaspésie. Voir que son compagnon aime les phares est un réconfort pour moi, ce qui me permet enfin de voir des phares sur un blog. Ici le jour 1 et ici le jour 2, j’attends la suite avec impatience….

De l’autre côté du monde, David nous donne à voir un petit bout d’automne (L’automne à Jingoji). Chacun de ses billets est pour moi un véritable objet de contemplation et je pense que je finir par aller l’ennuyer pour qu’il me fasse quelques fonds d’écran…

Retour au calme avec un très beau billet d’Enro sur la Tamise…. Un air de campagne british. (J’en profite également pour signaler la présence de ce billet sur Zatoïchi).

La surprise du jour, c’est la découverte de La Cité Des Mortes. Je ne vous en dis pas plus….

Tamise© EnroWeb