Les bleus de Richard Misrach sur la plage sont incomparables, sa vision de la nature proprement enchanteresse, sa poésie d’une finesse étonnante…
Noguchi Rika
Une imagerie simple et dénuée de tout superflu, un monde lisse et lumineux fait d’à-plats très exposés, les oeuvres de Noguchi Rika sont pleines d’une poésie suave qui se déguste comme la mie du pain blanc, sans prétention et absolument magique.
Ses oeuvres exposées ici.
Via Ch’ng Yaohong.
Je suis pratiquement de la merde, mais mes jambes sont de la dynamite
Un très bon article sur Charles Bukowski sur Whisky, Beat & Poésie.
Devant Esterly, Bukowski a longuement vomi dans un parking avant de venir lire ses poèmes à un auditoire d’étudiants. Il a gagné la scène avec une Thermos pleine de vodka en confiant à l’auditoire, sur le ton admirable de fourberie des vrais alcoolos : «Ce sont des vitamines C, je dois prendre soin de ma santé.»
Jean-François Fogel
13 octobre 1977
Architecture verte
Tandis que le standard de l’habitation consiste à se débarrasser de toute verdure avoisinant les maisons, et autres adventices et que les allées sont appréciées lorsqu’elles sont bétonnées, certains se plaisent à laisser grimper toutes sortes de végétaux sur les murs.
Ainsi, le Dr. Harry Glück a réalisé à Vienne un ensemble architectural – Residential-Park Alt–Erlaa – au pied duquel se trouve une masse de végétation faisant partie intégrante du bâtiment, sous forme de terrasses individuelles. Une façon pour les habitants des barres de béton de se réapproprier un petit coin de nature (c’est tout de même un peu standing, ce qui est trahi par les piscines sur les toits).
A voir sur Anarchitecture.
Un peu plus loin, à Fukuoka, le Acros Fukuoka Building intègre parfaitement la végétation sur ses pentes, rendant plus agréable à la vue ce colosse de verre et de béton, modifiant ainsi les perspectives urbaines contemporaines. 35000 plantes de 76 espèces différentes, rangées selon un ordre terriblement… japonais.
A voir sur Deputy dog.
Ce qu’on ne sait pas encore, c’est que le jardin autour d’une petite maison Kaufman & Broad en plein milieu des champs, ce n’est plus tendance du tout, c’est même carrément ringard… L’avenir est au retour en ville, dans une ville intime et confortable, des petits immeubles avec terrasse, une nouvelle poésie urbaine…
Le clair de lune à travers les hautes branches
Le clair de lune à travers les hautes branches,
les poètes au grand complet disent qu’il est davantage
que le clair de lune à travers les hautes branches.
Mais pour moi, qui ne sais pas ce que je pense,
ce qu’est le clair de lune à travers les hautes branches,
en plus du fait qu’il est
le clair de lune à travers les hautes branches,
c’est de n’être pas plus
que le clair de lune à travers les hautes branches.
Fernando Pessoa, le gardeur de troupeaux.
In Paris with You
Don’t talk to me of love. I’ve had an earful
And I get tearful when I’ve downed a drink or two.
I’m one of your talking wounded.
I’m a hostage. I’m maroonded.
But I’m in Paris with you. Continue reading “In Paris with You”
Brad Harris
Brad Harris est un jeune photographe indépendant travaillant pour de grandes marques. Son oeuvre est empreinte de poésie et utilise souvent des cadrages originaux. Les scènes sont parfois burlesques, parfois graves.
Fait intéressant, il faut lâcher sa souris et retourner aux bonnes vieilles flèches du clavier pour naviguer.
Abandoned But Not Forgotten
Lieux solitaires, abandonnés, dévastés, mais pas oubliés. On a du mal à y croire lorsque qu’on regarde les innombrables photos de ce site qui recense quelques uns des lieux à l’abandon au travers quelques-uns des Etats-Unis. Il y a de la poésie dans ces lieux que l’humain a traversés puis abandonnés, souvent pour des raisons bien peu glorieuses. Et la nature finit par revenir dans un incroyable mouvement pondérateur.
Bonnes grosses images au format bitmap, du bon vieux HTML de la campagne, ça sent bon le terroir et le web des années 30, mais on n’est pas là pour juger.
Perles du désert
Riche idée de la part des éditions Mercure de France de publier dans la collection Petit Mercure ces recueils de textes thématiques.
Errant dans le rayon littérature de voyage, coincé entre un livre de Nicolas Bouvier et un autre d’Ella Maillart, j’ai découvert ce petit recueil, le goût des déserts. Persuadé que j’y trouverai des ambiances dont je suis friand, je me suis trouvé face à des auteurs que je ne connaissais pas, des personnages dont je ne soupçonnais pas l’existence et des destins hors du commun.
J’y ai découvert Ibn Baṭūṭa, amateur de melons, mais aussi le Vicomte Charles de Foucauld, un noble périgourdin qui finira sa vie assassiné dans un ermitage du Sahara, et le très énigmatique Michel Vieuchange qui déguisé en femme visitera la ville interdite de Smara.
On y découvre aussi des trésors de poésie comme ce texte rapporté par Anne-Marie Tolba dans Villes de sable, les cités bibliothèques du désert mauritanien.
Mon pays est une perle discrète
Telles des traces dans le sable
Mon pays est une perle discrète
Tels des murmures des vagues
Sous un bruissement vespéral
Mon pays est un palimpseste
Où s’usent mes yeux insomniaques
Pour traquer la mémoireOusmane Moussa Diagana, Notules de rêve pour une symphonie amoureuse.
Un peu hors propos, mais d’une beauté rare, ces mots de Lyautey à propos d’Isabelle Eberhardt :
“… Elle était ce qui m’attirait le plus au monde “une réfractaire” et trouver quelqu’un qui est vraiment soi, qui est hors de tout préjugé, hors de toute inféodation, de tout cliché, et qui passe à travers la vie aussi libérée qu’un oiseau dans l’espace, quel régal !”
L’horizon s’ouvre de multiples possibles avec ce petit livre, comme avec ce superbe poème d’Amr Ibn Kalthoum :
Elle te laisse voir quand seul à seul tu l’approches…
deux bras pareils au col d’une chamelonne toute blanche
jouvencelle racée qui n’a jamais conçu
un sein plus moëlleux que bure d’ivoire préservée des mains des toucheurs
et ces reins tendres et longs et vivaces et ces rondeurs que leur voisinage alourdit
et ces hauts de cuisse à resserrer la porte et cette taille qui affole ma folie
et ces deux piliers d’ivoire et de marbre sonnant du cliquetis des bijoux […]
Pour finir, ces quelques mots de Dino Buzzati, celui des Tartares :
Selon moi, ce qui fait surtout impression dans le désert, c’est le sentiment de l’attente. On a la sensation que quelque chose doit arriver, d’un moment à l’autre. Vraiment. Là, jaillit des choses que l’on voit.
Soheil Azzam
Peter Gabor rend un hommage touchant au graphiste suisse Soheil Azzam, multi-instrumentiste de l’image et de la lettre, de la calligraphie et du logo. Un univers riche et serein, emprunt d’une poésie rare, dont on peut apercevoir quelques bribes sur son site, Tchenwang ainsi que sur la galerie créée par Gabor.