Un de plus

Désolé mais il faudra vous y faire. Je viens de renouveler mon hébergement pour une année complète. J’ai attendu le dernier moment parce que je ne savais ce que j’allais faire. La tentation a été vive de faire complètement autre chose, ouvrir un compte sur MySpace pour avoir 2700 amis d’un seul coup – je veux dire des vrais amis, dans le monde entier -, Touitter un bon coup histoire de faire comme tous ces gens qui n’ont strictement rien d’autre à dire que… que rien en fait – enfin si, si on considère que “I Get No Sleep” (ce qui ne veut aucunement dire que je n’ai pas de slip) ou 宿題が終わらないのですよー sont des prédicats à la substance universelle. Soupir. J’ai même pensé, seulement l’espace d’un instant suffisamment court pour ne pas succomber, que j’allais continuer de bloguer. Nan, je déconne.

Bon. Plus sérieusement. Mine de rien, ça fait quatre ans, voire plus, que je suis là. Une paillette. Au bout d’un moment, ça fait réfléchir. On finit par se demander ce qu’on apporte aux autres, même si au bout du compte la finalité de tout ceci m’est apparue avec une relative clarté et qu’il me semble qu’on fait surtout ce genre de choses pour soi. Mais ça ne suffit peut-être pas, il faut peut-être avoir un peu plus d’ambitions, se dire qu’un jour on sera invité à Los Angeles ou à New-York pour parler de ce qu’on fait à des gens très connus ou face à un parterre de fleurs d’oreilles attentives et de bouches bées, dormir dans des hôtels luxueux et boire du Champagne toute la nuit dans un jacuzzi* – notez que j’ai pas dit avec des filles. Ça c’est de l’ambition. Et de la vanité aussi. C’est bon la vanité. Ça n’apporte strictement rien aux autres mais ça fait beaucoup de bien à l’égo. Finalement, l’égo c’est un bon moteur. Pour soi. L’égo c’est quand même la principale préoccupation que l’on a dans la vie. Je veux dire que nos préoccupations quotidiennes tournent autour de notre nombril ; le midi on pense à se nourrir, le soir à dormir, la journée à ce que nos collègues de bureau nous fassent le moins chier possible ; on cherche le plaisir et la délectation à chaque instant, parce que le déplaisir déplait (attention, cette phrase fera date, je le sens). En bref, nous sommes tous les jours tournés vers ce que nous aimons et cherchons par tous les moyens à éviter l’angoisse et la douleur. Si tout ceci ne contribue pas un tant soit peu à nourrir l’égo, alors je ne comprends plus rien.

Bon. Où voulais en venir avec toutes ces péroraisons… Ah oui.
J’ai pensé à un truc hier. Hier et cette nuit. Je me suis demandé si je ne pouvais pas mettre à profit le temps que je passe à bloguer pour faire autre chose (évitez les sourires dans un moment aussi crucial, svp), autre chose de non moins intéressant (toujours pas de sourires, merci) qui me permettrait de me réaliser dans une certaine mesure. Pour l’instant, j’en suis encore à des exhortations contre moi-même, une sorte de châtiment mental pour m’éprouver, en quelque sorte. Mais je pense avoir pris ma décision, laquelle me conduira encore pendant une année sur les chemins tortueux de la création. Ceci impliquera des changements dans cet espace, alors ne vous inquiétez pas si du jour au lendemain, tout change, tout disparait… Ou pas. Comme d’habitude, je ne préviendrai personne et vous vous en rendrez compte par vous-même.

*_{mon correcteur d’orthographe ne connait pas ce mot – jacuzzi – et me propose “éjaculiez” à la place…}