Il n’arrêtait pas de dire ça un temps de bord de mer, un temps de bord de mer, mais moi ça m’énervait ! D’ailleurs, je ne sais même plus qui disait ça. Certainement quelqu’un que j’ai connu. Enfin bref. Le ciel est d’un bleu angélique(1) comme on en voit rarement. Après cette superbe journée d’hier où le soleil a joué une valse-hésitation jusqu’aux heures les plus tardives (je le sais, j’étais en train de siroter un délicieux Brandy de Jérez Lepanto(2) jusqu’à onze heures du soir — le réveil s’en souvient encore, mon cuir chevelu également), il a reparu cette fois dans son plus simple appareil, dans la vapeur blanche du matin. Il souffle une petit vent qui ne laisse aucune chaleur s’installer plus que de raison. Oui, en fait c’est vrai, c’est un temps de bord de mer, à cette différence près que je ne peux sentir cette odeur si caractéristique d’iode et de très légère humidité que le vent charrie au-delà des dunes et des plages de sable.
Je me suis installé un bureau de fortune sur le bord de la table, dans les courants d’air — quelques éternuements m’indiquent d’ailleurs que je devrais fermer quatre ou cinq fenêtres — et à l’ombre des volets que j’ai fermés à moitié pour ne pas laisser entrer une chaleur inopportune. J’ai mon ordinateur, mon carnet et mon stylo, un livre pas très loin, et je vogue pour l’instant surtout au Japon et en Inde — de Calcutta ou de Bénarès je me sens plus éloigné que de Jaipur ou de Srinagar —, une sorte d’envol mystique qui apaise le contact de ma peau avec le monde — parfois douloureux. Une tasse de café ou de thé n’est jamais bien loin et je partage mon temps entre le domaine virtuel du voyage et de la lecture et celui plus concret, mais qui pour le coup me donne une véritable satisfaction, du domestique et du nettoyage. Mon parquet brille et je marche pieds nus dessus sans avoir l’impression de ramasser des tonnes de poils de chat. Je pourrais m’y allonger et regarder l’horizon, une ligne blanche pour l’instant qui se perd dans la chaleur d’une après-midi rare. Profite, mon garçon, profite.
Notes:
(1) Une relecture de dernière minute m’a fait remplacer analgésique par angélique.
(2) Ah ouais, quand même £45 ! J’aurais peut-être pas dû en boire autant, faut dire que ça se boit comme de la petite bière (comme dirait l’autre, si tu veux de la bière, y’en a dans le frigo).
JOFFREYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY !!!!!
(désolée, quand on me dit angélique, je pense à Angélique de Sancé de Monteloup)
plutôt Geoffrey non ? 😉
ben non, Anne Golon a adopté l’orthographe Joffrey. Et toc.
Uhuhu je savais même pas qui était cette dame 🙂
seuls les fans la connaissent
Voilà, c’est bien ce que je dis 😉