Séance de rattrapage

Y’a pas que de bon, mais ce sont toutes les petites choses que j’ai écrit sur mon PC alors que j’étais en vacances.

Je raconte ma vie, je délire, alors ne vous attardez pas, Lithium a parfois fait mieux.

Jeudi 23 décembre 04

Au soir : tout de suite après le boulot, je saute dans ma voiture et je file chez mes grands-parents pour aller chercher la terrine à foie-gras. Ma grand-mère avait prévu le coup et a déjà emballé la terrine qu’elle avait prévu d’offrir à Sabine le lendemain.

Ma grand-mère a décoré la maison d’objets qui me rappellent mon enfance et les Noëls passés. Un petit sapin en papier brillant, des boules rouges et plein de petits objets. Lorsque j’étais enfant, je faisais toujours au moins deux sapins. Un chez mes grands-parents et un chez ma mère. Je me souviens que nous allumions la lumière dont l’abat-jour est en vessie de porc et avec mes grands-parents, nous décorions le sapin de ces petits atours que parfois je trouvais vieillots, mais je les adorais et aujourd’hui encore, je m’en souviens très nettement. Telle petite pomme de pain en verre ou tel petit écureuil en métal qui se fixait à l’aide d’un pince à linge….

Ensuite , c’est l‘heure des courses pour le repas de Noël, à Carrefour Montesson, et là c’est la folie. Il y a un monde pas possible, et comme le rayon jouets est déstocké, tout est vidé en peu de temps dans une espèce de ruée digne de la conquête de l’ouest… on aurait presque pu voir la poussière s’élever de ces foules bigarrés.

Nous rentrons chez nous épuisés, mais satisfaits d’avoir terminé nos courses.


Vendredi 24 décembre 04

Dès le matin, nous filons à Colombes, à la boulangerie Beunaîche pour aller acheter le pain, les petits-fours et la bûche chocolat-pistache. Je vais ensuite acheter du fromage et du christollen (kölnerbutterstollen) et du marzipanstollen… pleins de beurre, de pâte d’amande et de raison sec, voici des vrais petits desserts pour l’hiver. Un dernier petit tour à Cora Ermont pour les escargots et nous filons à la maison pour préparer notre table, le village de Noël et le repas.
Comme tous les ans, je suis incroyablement gâté, mais certainement pas autant que mon fils.

  • Une bouilloire pour le thé
  • Une petite théière
  • Un carnet de route en cuir de chameau
  • Deux bols à nouilles japonais
  • Le troisième tome des oeuvres complètes de Rudyard Kipling
  • Un carrom magnifique qui a du coûter une fortune…

Un Noël clairement sous le signe de l’Asie.

Notre repas était une fois de plus pantagruélique.

  • Petits fours à base de beurre de saumon, oeufs de lumpe, beurre de roquefort.
  • Pain surprise aux poissons
  • Foie gras maison et toasts grillés
  • Saumon fumé au citron, blinis et crême fraîche.
  • Escargots de Bourgogne au beurre à l’ail
  • Homard à l’armoricaine
  • Plateau de fromages
  • Petits fours sucrés
  • Bûche Chocolat Pistache

Le tout arrosé de Champagne et de Loupiac.
Gueule de bois assurée.


Samedi 25 décembre 04

A Paris, comme prévu deux jours auparavant. Ce n’est pas ce que j’avais souhaité, mais je n’ai apparemment pas le choix. C’est comme ça et ce n’est pas autrement. Bon en fait, ça ne se passe pas trop mal et le nouveau studio de ma mère n’est pas si mal que ça, même si c’est dans un ancien hôtel de passe. J’arrive à faire de belles photos. Ma sœur est contente avec son appareil photo numérique.
Là aussi, je suis gâté.

  • Le permier tome des oeuvres complètes de Robert Louis Stevenson
  • Un superbe pull en laine à col roulé

Je me pose la question de savoir ce que sont les 12 jours de Noël. Nous sommes déjà le 26 décembre et Noël est passé… mais l’air de fête est toujours là. La seule différence, c’est que maintenant, nous sommes plus détendus. Les jours de Noël continuent et l’ambiance est toujours là.

Nous finissons les restes et passant notre temps à table, alternant les moments de jeux avec le carrom et les coups d’oeils distraits à la télévision qui débite des sottises


vendredi 31 décembre 2004

D’après Claude Chabrol, le journalisme sportif, c’est traiter sérieusement des choses dérisoires.

Je me demande si la création, ce ne serait pas faire n’importe quoi à partir de tout ce qui est acquis, l’exact contraire du naïf. Je pars de tout ce que je connais, et je pars du principe que j’ai tout assimilé. Et à partir de ça, je balance, j’exécute, je trace, advienne que pourra. Désormais, c’est comme que je vois l’art, la création. Ça peut donner du très bon comme du très mauvais.

Je hais les 31 décembre. Ce sont des jours tristes à mourir, tristes parce que toujours pluvieux.

Je fais le tour de tous mes disques durs et je trouve plein de choses que j’avais oublié. Ce que je fais, c’est que je collecte. Des URL, des images, des textes, plein de choses hétéroclites et lorsque je retombe dessus, je les assemble, je les traite, j’en fais quelque chose de nouveau. C’est peut-être ça le web-art. Moi ? Artiste ? Pfff….

Besoin d’écrire énormément. Mon retour au blog va être terrible. Le risque de voir un nombre impressionnant de billet fleurir à mon retour est grand. Très très grand.

Fantasme du jour : une simple maison rectangulaire

Souvenir : Je me souviens lorsque j’allais avec mes grands-parents à Orgeval. Un des arrêts obligatoires était le magasin Big-big, une immense caverne à jouets. On devrait toujours prendre en photo les lieux que l’on aime car dès lors que les décorateurs, les peintres ou les bulldozers sont passés, il ne reste plus rien de notre passé. Le centre commercial Art-de-Vivre recelait alors dans ses murs une immense librairie appelée Le Grand Cercle. Sur des rayonnages profonds s’entassaient des milliers de livres dans un chaos sans nom, mais conféraient à l’ensemble une douce odeur de familiarité. Tout ceci n’existe plus, tout a été refait et ne correspond plus à ce que j’aimais.


Samedi 1er janvier 2005

Voilà, nous y sommes, nous sommes en 2005 et je n’ai pas pris mes bonnes résolutions. Faut dire que je ne les respecte jamais alors à quoi bon ? J’ai trouvé ces fêtes tristes cette année, et j’espère que ce sera la dernière fois. Tout est à reconstruire.

Envie de silence, envie qu’on me foute la paix. Envie de rester dans mon coin et de ne faire ce que je veux faire, réfléchir sur moi, mon passé et mon avenir, mes problèmes et les solutions à trouver.

En fait, j’ai déjà trouvé la solution. Il faut que je gagne beaucoup plus d’argent. Tout se trouve là.

Une théière « très chouette ». Le 30 décembre, nous avons fait la surprise à mes grands-parents de passer les voir, ce qui les a mis en joie. Ma grand-mère m’a offert une théière en grès en forme de chouette. J’aime beaucoup, ça fait très anglais.

Le premier livre que j’aurais lu cette année ? Souvenirs de France de Rudyard Kipling aux Editions Arléa.

19h18 : rien à faire, je déteste vraiment souhaiter la bonne année… J’ai toutefois eu la surprise de voir el Grinch débarquer sur mon blog comme un pétale de soupe sur la rose. Content, je suis, qu’il soit venu jusqu’ici.

19h53 : Portabilité du blog : Chaque semaine de blog sera disponible au format PDF, au cas où vous souhaitiez partir en vacances avec.


Dimanche 2 janvier 2005

Kipling : Souvenirs de France. Un Anglais parle de la France. Nous sommes en 1933 et les cicatrices de la première guerre mondiale sont à peine effacées. Il nous raconte la France, telle qu’il la connaît depuis son enfance. C’est sans fioritures et grandiose, comme à chaque fois chez Kipling.

Il fait un temps magnifique, une lumière bleue argentée métallise tout à l’horizon. Pas un temps d’hiver.

Nouvelle orientation : faire de Ôé un blog au moins aussi connu que « Comme la lune sur la branche ». Une raison à cela : il existe de belles choses à faire connaître, à dire, à expérimenter dans ce monde et je compte désormais parler de tout cela avec une certaine poésie.

A faire aussi : avec les photos que m’a confiée Etolane, la racine de mon site va enfin avoir une belle présentation.

Il me semble – de mémoire – qu’on peut utiliser les ancres nommées sous Dotclear. Si tel est bien le cas, je m’en servirais pour partager chaque billet en parties distinctes. Chaque nouvelle mise à jour de Ôé fera l’objet d’un billet sur « Comme la lune sur la branche ». Je vais aussi refaire une partie du design afin que cela ressemble plus à ce que je veux en faire.

Je suis debout face à mon ordinateur et j’écris presque frénétiquement.

Pour 2005 : Ecrire, vendre, se vendre, se faire connaître, se démultiplier. Comme dans l’entreprise où je travaille, je mets en place des axes stratégiques qu’il me faudra suivre grâce à des indicateurs et optimiser. Cette année sera quelque chose ou ne sera rien.
17h52 : Cette vie là n’est pas normale. Il se passe quelque chose, une sorte de malédiction venue des dieux… Pas possible autrement.

Clement C.Moore, C'était la nuit avant Noël (Visite de Saint-Nicolas)

C’était le soir, à la veille de Noël, et dans toute la maison, Pas un être ne bougeait, pas même une souris. Les bas étaient soigneusement suspendus près de la cheminée Dans l’espoir que saint Nicolas viendrait bientôt. Les enfants étaient blottis bien au chaud dans leurs lits Tandis que des visions de sucreries dansaient dans leurs têtes ; Et maman avec sa cornette, moi avec mon bonnet de nuit, Nous nous apprêtions à faire un bon somme, Quand, au dehors, sur la pelouse, il s’éleva un grand vacarme. Je bondis hors du lit pour voir ce qui se passait. Vers la fenêtre, je volais comme un éclair, J’ouvris vivement les volets et remontai la vitre. La lune, allongée sur la neige fraîchement tombée, Eclairait les objets comme en plein midi. C’est alors qu’apparurent à mes yeux étonnés Un traîneau en miniature et huit minuscules rennes Conduits par un vieux petit cocher, si gai, si vif Que je devinais aussitôt que c’était saint Nick. Plus rapides que les aigles ses coursiers avançaient, Et il sifflait, il criait en les appelant par leurs noms “Allons, FOUGUEUX ! Allons, DANSEUR ! Allons FRINGANT et MEGERE ! En avant, COMETE ! En avant, CUPIDON ! En avant, TONNERRE et ECLAIR ! Jusqu’en haut du porche, jusqu’en haut du mur ! Allons, au galop, au galop, au galop, tous !” Comme les feuilles mortes chassées par l’ouragan, Quand elles rencontrent un obstacle, montent jusqu’au ciel, Ainsi jusqu’au sommet de la maison volèrent les coursiers. Emportant un traîneau plein de jouets, et saint Nicolas avec. L’instant d’après j’entendis sur les toits Caracoler et piaffer les petits sabots. Tandis que je quittais la fenêtre et me retournais, Saint Nicolas descendit d’un bond dans la cheminée, Vêtu de fourrures de la tête au pied. Ses habits étaient souillés de cendres et de suie, Sur son dos il avait jeté un sac plein de jouets. On eût dit un colporteur prêt à ouvrir son ballot. Comme ses yeux pétillaient ! Comme ses fossettes riaient ! Ses joues étaient comme des roses, son nez comme une cerise ! Sa drôle de petite bouche était tendue comme un arc, Et la barbe de son menton blanche comme neige Il serrait entre ses dents un tuyau de pipe, Et la fumée formait autour de sa tête une couronne. Il avait une large face et un petit ventre rond Qui s’agitait quand il riait, tel un bol empli de gelée. Joufflu et dodu, c’était un joyeux lutin, et en le voyant, je ne pus m’empêcher de rire. Un clignement d’oeil et un mouvement de tête Me firent bientôt comprendre que je n’avais rien à craindre. Sans un mot, il se mit bientôt à l’ouvrage Et remplit tous les bas ; puis il se détourna d’une saccade, Et posant un doigt le long de son nez, Il inclina la tête et s’éleva dans la cheminée. Il se précipita vers son traîneau, siffla pour faire partir son attelage, Et ils s’envolèrent comme le duvet d’un charbon ; Mais je l’entendis s’écrier avant qu’il fut hors de la vue : ” Joyeux Noël à tous et à tous bonne nuit !”

Le joueur de flûte de Hamelin (Allemagne)

Le joueur de flute de Hamelin (Allemagne)

Il était une fois une petite ville en Allemagne où les habitants étaient très avares, si avares qu’ils ne pouvaient tolérer la moindre dépense inutile. Ils chassèrent donc tous les chats pour ne pas avoir à les nourrir. Après quelques temps, d’énormes rats envahirent les caves et ils devinrent si nombreux que la vie devint impossible. Quelqu’un pensa alors qu’on devait faire revenir les chats, mais les rats les mirent en fuite. Ils étaient très heureux tous ces rats: moyens, petits ou grands; ils trouvaient tout ce qu’il fallait dans les greniers et dans les cuisines garnies d’immenses fromages. Les pauvres citadins ne sachant plus que faire s’adressèrent au maire de la ville qui promettait ” j’essaierai, je tenterai, je ne sais pas……” et cela en restait là. Un beau matin, un petit bonhomme tout fluet, plein de verve et de gaîté dit au maire: “Moi je vous délivrerai des rats mais en échange il me faudra milles pièces d’or.” Le maire acceptât et ils échangèrent une poignée de mains pour sceller leur accord. Aussitôt le petit bonhomme prit sa flûte et en joua deux ou trois notes. Les rats sortirent de leurs trous et le suivirent. Le petit bonhomme continua à jouer de la flûte dans la rue. Des multitudes de rats affluèrent ensorcelés. Dans leurs petites cervelles, ils voyaient des montagnes de fromages rien que pour eux, des gardes-mangers pleins de bonnes choses à dévorer. “Tout cela est pour vous ” leur promettait la musique qui les attirait et les fascinaient. La marche triomphale du joueur de flûte continuait. De toutes les maisons sortaient des centaines et des centaines de rats, même les plus malins obéissaient à cette musique magique tellement envoûtante. Et les gens de la ville stupéfaits et heureux criaient : ” Ils s’en vont, ils s’en vont ! Mais cela serait-il possible? Quel bonheur, que le Ciel soit loué.” Finalement, une fois tous les rats rassemblés, le joueur de flûte se dirigea vers la rivière, les petites bêtes de plus en plus sous le charme le suivirent, l’homme entra dans l’eau jusqu’au cou et les rats le suivaient toujours, les yeux fermés, fascinés et confiants. Il s’arrêta au milieu du courant tout en continuant à jouer. Les rats, épuisés par leur nage forcée, engourdis par la musique dont ils ne pouvaient s’arracher, se noyèrent jusqu’au dernier. Alors le petit homme sortit de la rivière, se secoua et se rendit chez le maire pour recevoir la récompense bien méritée. Le maire, fronça le sourcil et lui dit: ” Que veux-tu ?” ” Etre payé pour tout ce que j’ai fait pour la ville.” ” Mille pièces d’or pour avoir joué de la flûte à peine plus d’une heure ? ” “Sans moi, dit le petit homme, les rats auraient tout détruit même vos maisons. ” ” Eh bien, je ne te donne rien, même pas un sous.” dit le maire. ” Demande l’avis de tes citoyens” répliqua le joueur de flûte. Le maire se mit au balcon et demanda l’avis de ces concitoyens, aussi avares que lui, ceux-ci l’approuvèrent. Alors le petit joueur de flûte profondément affligé et furieux menaça: “Il vous en cuira! et vous regretterez votre lésinerie.” Et le petit homme partit, jouant de sa flûte d’abord très fort, puis ses doigts si agiles émirent des sons très doux. Et on vit très vite des têtes d’enfants regarder aux fenêtres. Puis un gamin sortit de chez lui, et contempla avec enthousiasme l’homme qui jouait si bien. Vint un deuxième, puis un autre et tous le regardaient envoûtés. Celui-ci jouait toujours; sa musique devenait plus douce et plus captivante et leur faisait imaginer des pays merveilleux où ils n’auraient qu’à s’amuser sans jamais être grondés. Et ainsi cette bande d’enfants devenait de plus en plus nombreuse. Tous étaient heureux, riaient, chantaient et se tenaient par la main tout en suivant de plus en plus vite le joueur de flûte. Les parents se mirent à la poursuite leurs enfants qui s’en allaient à l’aventure, ensorcelés par le petit homme. “N’allez pas avec lui, revenez avec nous, par pitié.” criaient les parents, désespérés et cherchant à les rattraper. Mais ils se fatiguèrent bien vite et les perdirent de vue. Le maire, enfermé dans sa maison s’arrachait les cheveux. Pendant ce temps le joueur de flûte suivis des enfants qui chantaient à tue-tête, arrivèrent à la montagne située derrière la ville, Ils étaient si heureux que personne n’aurait jamais pu les faire changer de route. Au son de la flûte la montagne s’entrouvit et tous, le joueur de flûte en tête, passèrent l’un après l’autre à travers la porte qui se referma aussitôt. Resta dehors un petit boiteux qui n’avait pu marcher aussi vite que les autres. Lorsqu’ils arrivèrent les citoyens le trouvèrent en pleurs si triste de n’avoir pu entrer avec ses compagnons. Des enfants il n’y avait plus trace et personne n’a jamais su ce qu’il en était advenu.