Depuis le vendredi soir

J’ai trois choses à dire.

  1. Je respecte énormément les commerçants qui lorsqu’ils rendent la monnaie compte à l’envers à partir de la somme qu’ils ont en mains. Dix centimes et un qui font dix, merci Monsieur. Ça, je trouve ça merveilleux et je me dis parfois que j’aimerais bien être commercial commerçant pour avoir ce don du calcul. Surtout celui de celle à qui j’ai tendu un billet de dix et qui m’a rendu la monnaie sur vingt.
  2. J’adore lorsque le vendredi soir on me dit Ah ouais tu as quand même fait tout ça cette semaine et à quoi je réponds que c’est pas parce que je suis au bout du plateau un peu isolé, tout au fond et que je ne rigole pas à leurs blagues pourries que je suis en train de me les toucher. Ben ouais, je bosse moi et quand je bosse ben ça finit toujours pas se voir.
  3. Se trimballer dans la rue avec Le Monde sous le bras, c’est vrai que ça fait intello, ou tout au moins mec respectable. Alors en plus quand tu portes des lunettes design, des chaussures à bout pointu et une chemise italienne à motif et à col blanc, tout de suite, ça pose le personnage, même si on ne sait pas forcément ce qu’il y a derrière.
  4. Ça faisait longtemps que je n’avais pas mis de photo de femmes nues sur mon blog alors voilà.
  5. Ouais, je sais, je n’ai pas envie d’être trop sérieux en ce moment.
  6. Ça fait pas trois mais cinq, enfin six maintenant.

Les vikings et la tronçonneuse

Les Championnats du monde de tronçonneuse de précision 2008 sont terminés. C’est merveilleux, je ne m’y attendais pas. C’est ce qu’on annonce avec fierté sur le site officiel de Husqvarna.
Husqvarna, c’est une marque avec pignon sur rue, dont les produits phares les plus connus sont des tronçonneuses dont peuvent s’enorgueillir nombres de jardiniers, paysagistes et autres artisans horticoles du monde entier. Alors, on le sait un peu moins, mais Husqvarna ce sont également des machines vouées à la construction – personnellement je trouve que ça correspond plutôt à de la déconstruction – avec des lames énormes et qui j’imagine doivent produire un paquet de décibels ; disqueuses en tout genre, à carrelage, à bitume, à béton, bref, de la grosse machinerie pour des hommes qui travaillent en débardeur et avec un casque anti-bruit, odeurs d’aisselles et poils sur les bras à la clef.

Là où je suis plus circonspect, c’est quand je vois (je le savais déjà depuis quelques temps) que cette marque fabrique également des machines à coudre sous la marque Husqvarna Viking. A en croire le site qui nous raconte l’histoire de la marque, en 1689, le Roi de Suède fonde une manufacture d’armes royale à côté des superbes cascades de Huskvarna. En 1872, quelques artisans de l’usine sont passés des armes à feu à la production de biens beaucoup plus pacifiques – les machines à coudre.
Je suis passablement étonné que ce soit la même entreprise qui fabrique à la fois des outils tranchants et d’autres destinés à assembler, coudre, recoudre. Il y a quelque chose de profondément vain et contradictoire dans cette histoire. Et puis d’accord, on ne peut peut-être pas faire la guerre avec des machines à coudre, mais rien ne peut empêcher qui que ce soit à se battre violemment à coup de tronçonneuse ou de disqueuse. Logique.

Moi aussi je veux en être

Un commercial, c’est un animal qui se casse sans arrêt la gueule.
C’est ce qui arrive quand on ne fait que courir avec le pantalon baissé.

En ce moment j’ai une petite dent contre le commercial. Le commercial me rebute, il me hérisse le poil, il est un peu le morpion sur la couille, inopportun et dérangeant, vaniteux comme un milliardaire qui signe un chèque pour payer son assurance-vie et ambitieux au point de servir son intérêt personnel avant toute chose.
Rien ne vaut un bon chargé d’études, moi je dis. Le chargé d’études est fiable et rigoureux, chiant parfois dans son travail, mais toujours au service d’une cause louable.
Ou alors…

Un commercial c’est celui dont la chaise ne sèche jamais, à force de faire sous lui.

Oh bon Dieu, ça me démangeait.

A la poursuite d'octobre orange

C’est un peu tristoune ces jours-ci sur ces pages. Pas grand-chose qui se passe. C’est plutôt mort. En fait, je passe pas mal de temps à lire, des choses pas très gaies, mais des choses de l’actualité, des choses dans les journaux et dans des livres qui racontent des histoires de ce monde contemporain. Je découvre des écrits éclairants sur ce qui m’entoure et dont je me suis écarté.

J’ai écrit ce texte il y a 18 jours et depuis rien ne va vraiment droit dans le monde financier, dans les salles des marchés et dans les couloirs des banques. Pourtant, ce n’est pas vraiment la crise, il n’y a pas de crise, ce ne sont que des indicateurs qui s’affolent, des boussoles qui ne montrent plus le nord à ceux qui sont censés gouverner le bateau, et il n’y a pas plus de crise en ce bas-monde que de poux sur la tête d’un chauve.

J’ai écrit ce texte un peu par dépit, pour prendre la température du temps, et j’ai désormais la conviction, avec les quelques jours qui sont passés, avec le recul, que quelque chose est en train de se passer. Non, ce n’est pas la crise, c’est plutôt quelque chose qui est de l’ordre d’un renversement de tendance. Pas de souci à se faire, les banques peuvent compter sur l’Etat-Providence quand ça l’arrange, mais pas la CAMIF qui vient de fermer brutalement ses portes ni les quelques 700 futurs chômeurs qui vont très bientôt pointer aux ASSEDIC. Nous sommes réellement à l’aube d’une nouvelle ère, et ça ne fait que commencer.

Nous sommes le 10 octobre, je décide de prendre les armes.

Ce matin en sortant de la bouche du métro, un clochard dégueulasse me regarde en hochant la tête comme s’il me reprochait quelque chose, il y a peut-être de quoi. Un peu plus loin, une petite dame tient une revue à la main, la Tour de Garde, les témoins de Jéhovah, sur la couverture est écrit “Réveillez-vous” – je me demande si c’est un message spécialement adressé aux matinaux ou si la portée est plus globale. En même temps, je ne sais plus trop si ce sont eux qui dorment ou si ce sont les autres. Ce qui m’amuse dans les croyances, c’est que chacun des camps concernés est persuadé d’être dans la lumière de la révélation et que l’autre partie est nécessairement dans les ténèbres de l’ignorance. Être croyant est une attitude que je refuse, de peur de tomber dans l’irréversibilité de la doctrine et de finalement exclure le jugement de l’autre.
Je vais acheter des timbres au tabac, on m’annonce 6.60€. Je tique. Ça fait 0.66€ le timbre ? Non Monsieur, c’est vendu en carnet de 12.
Beauté froide dans le métro, cheveux auburn coupés au carré, visage d’ange démoniaque à la peau blafarde.
Cet après-midi je suis en direct les cours de la bourse. Le CAC40 plonge littéralement (-21.51% sur 5 jours), c’en est effarant. Un rapide tour d’horizon sur Boursorama et je cligne des yeux, les indicateurs s’affolent. Au 1er janvier, c’est une perte nette de -42.99%. Je tourne les yeux du côté de Libération qui comptent les heures et les minutes:

15H44 La Bourse de Paris accélère sa chute après l’ouverture en net recul de Wall Street, l’indice CAC 40 plongeant de 10,57% à 3.078,67 points, après avoir perdu jusqu’à plus de 11%,
15H43 La Bourse de New York plonge, le Dow Jones chutant de près de 8% quelques minutes après l’ouverture, et passant sous les 8.000 points pour la première fois depuis avril 2003.
15H42 Londres et Madrid s’enfoncent aux alentours de -10%, après l’ouverture de Wall Street.
15H39 La Bourse de Sao Paulo, suspend ses opérations après une chute de plus de 10%, à 33.313 points.
15H32 Wall Street ouvre en nette baisse, avant la réunion du G7 à Washington: le Dow Jones perd 1,62% et le Nasdaq 3,25%.

A 15h30, la chute est vertigineuse à -10.85%, on se croirait sur les montagnes russes. La Société Générale perd 15.76%.

Je me rends compte que l’information sortie de son contexte n’est pas parlante. En effet quelques minutes plus tard:

16H14 Wall Street se reprend, le Dow Jones repasse même légèrement en positif (+ 0,40%).
16H27 Dans la dynamique de Wall Street, Paris limite les dégâts (- 5,45%).
16H42 Le discours de George Bush ne semble pas avoir rassuré les marchés qui repartent à la baisse. Le Dow Jones est à – 3,62%. -> ça c’est drôle !!!

A côté de ça, au Japon, ça va mal aussi, mais chez eux, ça se stabilise sans remonter. Le Nikkei revient quasiment au niveau de 2003.

Parfois, je me dis que les annonceurs ont vraiment un goût de chiotte.

17H41 La Bourse de Paris termine sur un nouveau plongeon, emportée dans le tourbillon de panique mondial, le CAC 40 cédant 7,73% à 3.176,49 points, soit une perte de 266,21 points à la clôture pour conclure la pire semaine de son histoire.

Voilà, la journée se termine sur ce chiffre. Tandis que je termine ma journée, j’écoute Dans les coulisses du cahier des livres de Libé.

17H53 Chute historique à Prague qui perd 15%!

– Je cherche le poivre.
– Du poivre comment ?
– Du poivre un peu sexy…
– Y’a du poivre à steak là.
– T’aurais pas plutôt du poivre Inca ?
– …

Il est 0h24. J’ai perdu mon deuxième Naomi Klein ! Et ça m’énerve !!

Nous sommes réellement à l’aube d’une nouvelle ère, et ça ne fait que commencer.

La mort de l'idée, l'image et l'avènement de l'histoire

Sarah Palin et John McCain, c’est l’image la plus terriblement conservatrice d’une Amérique rurale et blanche, mais avant tout, c’est pour l’une l’histoire de sa famille, de son fils engagé en Irak, de sa fille qui n’a pas avorté et d’elle-même qui a donné naissance à un fils trisomique, une femme qui touche le cœur des bonnes mères de famille américaines, et pour l’autre, c’est sa foi de chrétien, son sentimentalisme face aux parents qui pleurent leur fils mort au combat, ses pairs, les soldats auprès desquels il s’est battu à Hanoï.

John McCain

Barack Obama, c’est l’histoire d’un jeune métisse ambitieux à la morale irréprochable, homme bien sous tout rapport, hautement diplômé, élégant, dansant devant les caméras (parce que les Blacks ont le rythme dans la peau, c’est bien connu), à l’origine de lois contre les fraudes, le lobbying et la corruption, et c’est aussi cet homme qui en pleine campagne déclare qu’il fait une pause pour prendre l’avion, cap sur Hawaii au chevet de sa grand-mère mourante.

Barack Obama

Les élections américaines, à douze jours du scrutin, ce ne sont pas des idées, un programme, des conceptions, des vues sociales ou mêmes des opinions. Ce ne sont même plus des images, car les images ne portent plus en elles suffisamment de signifiant pour faire basculer les intentions de vote. Aujourd’hui, les élections américaines, ce sont des histoires et ce sont des histoires qui entrent en campagne, et comme dans ces joutes verbales entre comédiens de théâtre, c’est la meilleure histoire qui l’emportera.

Carnet de notes

Il s’agit de carnets connus en France sous le nom de carnets moleskine, car ils sont recouverts de cette toile de coton enduite imitant le cuir. A chacun de mes passages à Paris, j’en achetais une nouvelle provision dans une papeterie de la rue de l’Ancienne-Comédie. Les pages étaient quadrillées, et maintenues en place à leur extrémité par un ruban élastique. Je les avais tous numérotés. J’écrivais mes nom et adresse sur la première page, et offrais une récompense en cas de perte à qui me le renverrait. Perdre un passeport n’était qu’un souci mineur ; perdre un carnet était une catastrophe. Au cours d’une vingtaine d’années de voyage, je n’en ai perdu perdu que deux. L’un a disparu dans un car afghan. L’autre me fut subtilisé par la police secrète brésilienne, qui, non sans un certain don de seconde vue, s’était imaginé que les quelques lignes que j’avais écrites – sur les blessures d’un Christ baroque – étaient une description, en code, de leur propre travail sur les prisonniers politiques.

Bruce Chatwin
Le chant des pistes, 1987

Je me remémore ces mots de Chatwin qui ne s’effacent pas depuis que je n’arrive pas à remettre la main sur ce tout petit carnet sur lequel j’avais commencé à prendre des notes un peu dans tous les sens. Des moments de solitudes aux mains vides et désemparées, incapable de me souvenir de l’endroit où j’aurais pu le laisser, incapable aussi de me souvenir ce qu’il y avait dedans, des mots oubliés, peut-être destinés à renaître ailleurs sous une autre forme, une sorte de semence disséminée à l’attention d’un inconnu surprenant.

Et Bob se retourna et se demanda avec une lueur d'effroi "mais qui a mangé ma maison ?".

Si on se demandait, si tant est que ça intéresse encore quelqu’un d’autre que Cauet, si Ève Angeli est vraiment conne ou si c’est un genre qu’elle se donne, je crois qu’il faut arrêter les investigations sur le champ. Voici la preuve par l’image. Ce n’est même plus un moment d’anthologie, c’est une page d’histoire qui s’écrit sous nos yeux.
Alors ouais, c’est drôle mouwahhhhaaaaaa on rigole on rigole c’est génial, mais bon dieu que tout ceci est triste. OK elle assume très bien son incommensurable connerie – on frise tout de même la stratosphère à un tel niveau – et elle fait parfaitement office de bouffonne dans des émissions présentées par des bouffons (pour des bouffons, oserais-je ?), mais personnellement, ces histoires me sortent par tous les pores de la peau.
C’est un bon fond de commerce pour elle, très certainement, ça lui permet d’avoir son petit cadre de célébrité (ouais je suis conne et alors ? – c’est une locution qui tourne en boucle), pour les idiots qui se servent d’elle pour faire rigoler la galerie, mais là où je trouve ça triste, c’est qu’on exploite la connerie de ceux à qui on sert cette soupe glacée (même pas façon gaspacho). Dans le miroir, c’est de notre propre connerie dont on se fout.
Aujourd’hui, ça ne me fait plus rire, je trouve tout ça profondément triste et pathétique et j’essaie encore d’espérer qu’on puisse un jour nous donner un peu mieux à manger.

caterpillarPhoto © Bruno Rodriguez

Pfff, qu’est-ce que je pouvais bien mettre comme photo pertinente sur un billet pareil à part quelque chose qui parle de machines monstrueuses ? Une photo de Stetson ? Un plat de nouilles ? Ça devient compliqué de bloguer.
Alors on dira ce qu’on veut, mais je préfère encore regarder Bob l’Eponge (carrée) avec mon fils. Et du coup, comme je n’ai pas vu la fin, je ne sais toujours pas qui a mangé la maison de Bob. Si c’est pas malheureux tout ça.

Hmmm

Passer de la lumière à l’obscurité comme pour un peu de recueillement, de solitude forcée et de silence. Passer à l’introspection suave et distanciée dans les ténèbres. Passer à la réalité augmentée de mon écriture. Passer les phrases comme des plats et faire la différence entre ce qui est tout autre, entre ce qui étranger à l’intérieur et ce qui doit rester au dedans. Il y a des multitudes de mondes que je n’ai pas encore explorés. Je rêve des poésies urbaines adossé à un réverbère un soir de grêle au vent irradiant. Et de calme, encore une fois.

Anthony, les Ratz et Sarah

Ah ben oui, enfin non, je ne regarde pas beaucoup la télévision, pas vraiment envie. J’ai toutefois un peu de mal à décrocher des Experts Las Vegas, parce que tout simplement, je pense que c’est une bonne série, rien à voir avec ce qu’on fait ici, pas une ces merdes où on a l’impression que ça été tourné dans une cave avec une super 8. Des séries comme ça, il y en plein et en même temps, peu. Il y a une que je regarde aussi de temps sans pour autant pleurnicher ou casser un vase quand je rate un épisode, c’est FBI portés disparus. En fait, les histoires sont souvent les mêmes et je regarde toujours d’un oeil distrait, genre je continue mon tricot en même temps, une maille à l’envers une maille à l’endroit, mais je m’arrête à chaque fois que je vois la bouille patibulaire d’Anthony LaPaglia.

Ce type n’est pas vraiment beau mais c’est ce qu’on appelle une tronche – un visage expressif et particulier – à mi-chemin entre un Andy Garcia qui aurait mal vieilli, d’ailleurs Garcia a mal vieilli et un Robert de Niro qui… serait Robert de Niro, assertion qui se suffit à elle-même. Les autres acteurs me laissent froid mais lui je sais pas, c’est un peu une brute au grand coeur, un type bien qui n’hésite pas à cogner, un bonhomme rempli d’ambivalences qui le rendent incroyablement sympathique, et même s’il est sympathique on a parfois envie de lui cogner la gueule.

En parlant de ça, comme j’ai un zouzou à la maison, il n’est pas rare que je m’arrête souvent devant Oggy et les cafards, la superbe création franco-québécoise drolissime et complètement déjantée de Jean-Yves Raimbaud et Olivier Jean-Marie. Je reste complètement gaga et je me bidonne souvent autant que mon fils à regarder cet excellent avatar de Tom & jerry. Très récemment, j’ai découvert que le producteur, Marc du Pontavice avait également commis une autre série, Ratz. Ratz, dont les voix sont assurées par Eric & Ramzy (ça donne le ton), ce sont deux rats qui se déplacent en rat-board et nécessairement, ils sont complètement barrés et comme tout bon rat qui se respecte, une seule chose les intéresse, le fromage (je pensais que c’était plutôt les souris mais bon). Vraiment un bon divertissement, de qualité et propre à développer l’imagination et la dilation des muscles faciaux.

Et enfin Sarah, Sarah McNeilly est un modèle que j’ai découvert dans le numéro d’Above qui vient de sortir (oui celui avec Elle McPherson en couverture, superbe), très jolie femme et quelque chose de pas commun. Mais ceci n’a rien à voir avec la télévision.

Crisis ? What crisis ?

Photo © Lost America

« On vit une période inversement proportionnelle à la confiance exubérante » qui a poussé les bulles à gonfler et le marché à enfler démesurément. « Là, on assiste à un mimétisme de psychologie baissière qui rien ne semble enrayer. C’est une crise systémique d’une gravité extrême, où il est difficile de localiser où et comment intervenir. » Car l’économie a deux ennemis, dit l’économiste Alexandre Delaigue : l’avidité et la peur. Après avoir fricoté avec le premier, la voilà qui plonge dans les bras de la seconde. Et les politiques nagent en plein brouillard. « On a une visibilité de cinq à six heures, » confiait-on hier à l’Élysée. Rassurant…

Libération, Christian Losson,
édition du 9 octobre 2008

Si j’étais vraiment saisi par la parano, je pense que j’arriverai à me dire que les choses vont mal. Mais que la crise vienne, qu’elle vienne ! Même pas peur. Mais en fait, je ne vois pas comment l’organisation de l’information arrive encore à nous faire peur, à nous imaginer les pires scénarios. En fait, comme à l’aube du 11 septembre 2001, un vaste mouvement s’est emparé des faits pour raconter des histoires (pas au sens de mentir, mais au sens narratif). Aujourd’hui, j’ai l’impression que le scénario recommence. L’économie va mal ? Très bien, passez-lui le bonjour de ma part et comme disait le type hier dans le train à côté de moi “Tu as mangé quoi ce midi ? … OK… Et ce soir tu manges quoi ?… Très bien… Tant que tu peux manger le midi et le soir, c’est que tout va bien.”