La casserole

Trouvée sur Internet, une preuve accablante contre ma pauvre personne. Je n’arrive pas à assumer.

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1ère A3, 1992-1993, Lycée Romain Rolland, Argenteuil

Pétasse

Construit sur le latin pedere, péter. Dans sa préhistoire, cette injure s’adressait à une femme que l’on cherche à déconsidérer en l’assimilant à une prostituée ; aujourd’hui, “une pétasse” désigne de manière plus vague une femme dont le comportement et la faculté de raisonnement paraissent dignes de mépris.

Variantes: grognasse, pouffiasse, roulure.

Registre courant: idiote, femme de mauvaise vie.
Registre soutenu: sirène de fond, Vénus de grande surface.

Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à vous procurer le petit livre des gros mots, écrit joyeusement par le professeur de lettres modernes Gilles Guilleron, le tout pour la modique somme de 2.90€. Je vous rassure, les représentants de la gent masculine en prennent tout autant pour leur grade. Rien de tel pour passer un bon moment dans les transports en commun en souriant bêtement.

Comme le dit l’auteur dire un gros mot contient un certaine charge émotive libératoire. Faites le test vous-même en disant “maison de tolérance, matière fécale” puis “bordel de merde”. Ben oui, ça change tout.

Yonaguni, Arakawa Point

En navigant paisiblement sur Internet, je me suis arrêté sur le titre de ce billet. Que faire d’autre qu’être interpelé par un tel titre ? Un parfum d’Atlantide à la japonaise. En lecteur souvent confidentiel qui ne laisse de traces nulle part, je n’ai fait que m’arrêter, suivre le chemin et j’ai lu, j’ai parcouru les longues lignes. Et j’ai découvert cet endroit étrange situé à l’extrémité sud de l’archipel du Japon, au large de Taïwan et juste au sud de la petite île de Yonaguni. En soi, la petite île est déjà marquée par le fait qu’on y parle une langue endémique, le yonaguni.

Arakawa Point, est un endroit qui laisse songeur. A quelques mètres de profondeur, un plongeur a un jour découvert un ensemble de terrasses reliées par des marches, dans un ordre tel qu’on peut imaginer d’emblée une circulation possible et une route bordée d’un muret. Jusque là, rien de tellement surprenant si ce n’est qu’on est certainement face à une découverte archéologique majeure.

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βloglines

Qu’on se le dise, il n’y a pas mieux que Bloglines. Enfin, ce n’est pas tout à fait vrai. Parce que désormais il y a βloglines. Vous voyez ? Vous saisissez la différence, avec le petit β au début ? Cette petite lettre qui est un beta grec et qui signifie que c’est encore en test ? J’ai découvert cette nouveauté chez Houssein et j’avoue être séduit par le design, parce qu’au fond, le vieux Bloglines manque cruellement de charme. Toutefois, cette version n’est à mon sens pas tout à fait au point, même si pour le moment, elle semble ne comporter que les fonctions de base.

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Liber Floridus, enluminures

Moi qui cherchais depuis longtemps un site Internet bien approvisionné sur les enluminures, me voilà servi. Liber Floridus est un site regroupant les collections les plus prestigieuses d’enluminures, notamment celles de la Bibliothèque Sainte-Geneviève et de la Bibliothèque Mazarine.

Elle représente près de 1600 manuscrits et 31000 images, toutes consultables par feuilletage.

On pourra simplement regretter que les manuscrits ne soient pas plus explicitement décrits dans les listes de liens. La navigation n’y est pas forcément facile, mais le résultat est époustouflant.

enluminure

Des notes pour moi-même

Je n’avais pas envisagé que les choses puissent m’apparaître ainsi, mais à présent, le terme de blog va sortir de mon vocabulaire en ce qui me concerne et ce que j’écris. On n’arrête pas de me répéter que le blog est un outil et rien d’autre, et je m’en rends bien compte. Hier, j’ai viré de Bloglines une bonne trentaine de fils qui n’étaient plus actifs depuis longtemps. C’est comme ça, les gens se lassent de la nouveauté, ils ne font plus ce en quoi ils croyaient parce que les communautés se sont délitées, l’émulation est passée et sans substance, je conçois qu’on n’ait plus rien à dire.

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Rares et précieux

Parce qu’ils sont rares, qu’on les voit peu et qu’on les entend encore moins souvent et parce qu’il n’y a rien de pire pour un mot que de ne pas être employé, voici une petite collection de mots rencontrés au fil des lectures, mots que je ne connaissais pas ou que j’ai rencontrés de manière tellement rare que j’en oublie le sens. A faire évoluer, grossir, à épancher comme de l’engrais dans une prairie.

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Le diable et la haute mer

Photo © Mgjefferies

L’humour et la connaissance précise de la marine de Kipling. Un enchantement dont j’arrive encore à me réjouir à chaque instant.

L’Haliotis avait le choix et ce qu’il choisit déclencha le dénouement.
Escomptant son moindre tirant d’eau, il essaya de se tirer dans le nord vers un bas fond propice.
L’obus, qui arriva en traversant la cabine du premier mécanicien, fut un cent-vingt-cinq à charge, non d’éclatement mais de tir.
On avait visé pour qu’il passât en travers de sa route et c’est évidemment pourquoi il était venu flanquer par terre le portrait de la femme – fort jolie fille d’ailleurs – du premier mécanicien.
Il réduisant en bois à allumettes la toilette d’acajou de cet officier, franchit le couloir de la chambre des machines, et, frappant un grillage, tomba juste devant la machine avant, où il éclata, coupa net les boulons reliant la bielle avec la manivelle antérieure. On se doute des conséquences. […]
En bas, on entendait qu’il se passait quelque chose.
Ça ronflait, ça cliquetait, ronronnait, grondait, tocquetait.
Le bruit ne dura guère plus d’une minute.
C’était les machines qui, sous l’inspiration du moment, s’adaptaient aux circonstances.
M. Wardrop, un pied sur le grillage supérieur, se pencha pour prêter l’oreille et laissa échapper un grognement douloureux.
On ne stoppe pas en trois secondes des machines marchant à douze noeuds à l’heure, sans y jeter du désarroi.
Dans un nuage de vapeur, l’Haliotis chassa sur son erre en geignant comme un cheval blessé.
Rien à faire.
L’obus à charge réduite avait réglé la situation.

Rudyard Kipling,
in Un beau dimanche anglais.

Traduit par Albert Savine, 1931,
Albin Michel

Le texte original est disponible sur le projet Gutenberg, sous le titre The Devil and the deep sea, in The day’s work.