Rouge

Rouge comme le sang qui s’écoule de la montagne. Rouge comme le sang qui s’écoule des entrailles d’un animal fraîchement tué. Rouge comme le soleil qui rougeoie sur l’océan aux couleurs du rocher fascié. Rouge comme l’auréole au-dessus du temps, celui qui m’écrase. Rouge comme ce qui coule sous ma peau. Rouge comme ton pull au bord du fleuve. Rouge la colère de ta couleur. Rouge comme tes lèvres brillantes ce soir-là sur le boulevard. Rouge comme le feu derrière toi sur la photo. Rouge comme le secret le plus intime qui te rend belle. Rouge comme la lumière dans ta chambre au-dessus de l’enseigne lumineuse. Rouge comme la silhouette de tes seins flamboyants contre ma poitrine.
Rouge comme ton regard plein de haine lorsque je t’ai dit non et tout un fatras d’autres choses dont je ne me souviens plus. Rouge comme le sang sous tes ongles et ma peau lacérée pantelante et mon souffle sur ta gorge. Rouge comme la fleur carnivore, cet étrange hibiscus entre tes cuisses.
Aussi rouge que… non, quand même pas…
Rouge comme tout ce que tu portes, sur tes vêtements et sur ta peau.
Rouge comme tout toi et le souvenir…
Je déteste le rouge…

rouge

Replay

Je crois que j’en ai marre de me dire que je n’ai pas le droit de profiter de mes soirées, ni des jours de congés que je peux planifier pour prendre un peu le large avec mon travail, je n’ai pas le droit d’avoir un peu de disponibilité d’esprit pour faire autre chose que travailler ou même penser au travail, essayer de formaliser ce que j’ai fait, l’écrire, penser à renseigner tel fichier, à faire telle modification, valider telle donnée ou supprimer telle… Merde, j’en ai marre. Je veux pouvoir rêver dans ma vie et passer un week-end sans être bloqué du dos lorsque je me réveille le samedi matin parce que je me pourris la vie avec des trucs qui n’en valent vraiment, mais alors vraiment pas la peine.
Alors je vais aller me coucher, prendre un bouquin et tenter d’avoir plein d’idées comme j’avais l’habitude d’en avoir, en quelque sorte une habitude plaisante, en attendant d’appuyer sur la touche replay et que tout recommence, dès demain matin…

Replay

You see what I mean – Sur le papier

C’est toujours mieux sur le papier, c’est toujours plus frais et plus consistant, il y a toujours plus à voir sur le papier que dans la réalité parce qu’en vrai c’est toujours un peu décevant, un peu plus terne et un peu plus saugrenu même. Et c’est vrai. Sur le papier c’est toujours mieux parce que le papier permet de ne pas se teinter de la couleur désespérante de la réalité. On nous avait dit vous verrez ce sera bien et tout, mais en fait, c’est quand même mieux sur le papier.
Alors oui, définitivement, c’est toujours mieux et c’est tant mieux.

n° 11 Sur le papier

Sur le papier

« You see what I mean » comme une affirmation, ou comme une question, une question qui amène une réponse à l’autre bout du monde, ou plutôt deux questions qui interrogent le monde et par lequel on répond avec l’œil du spectateur au travers de l’objectif. C’est le défi auquel nous nous plions Fabienne et moi, une fois par semaine autour d’un thème choisi d’un commun accord. L’orientation choisie, nous nous faisons la surprise de l’image avec notre personnalité, notre regard, notre sensibilité, pour donner naissance à de nouvelles perspectives qui étonneront certainement autant les visiteurs curieux que les auteurs.

Matthew Genitempo

Anatomie de la solitude, entre Wim Wenders et David Lynch, un découpage minutieux de cette vision blanchie et simplifiée à l’extrême, la terre et les corps se rejoignent au royaume du vide absolu. Un lumière crue et des tonnes de choses à dire. Matthew Genitempo.

Floodfish & Ghostschool

Le premier, je le connais depuis assez longtemps et j’aime suivre ses images toutes les semaines. Jason Das de son vrai nom est de ces aquarellistes dont les petits détails de la vie fleurissent sous forme de scènes colorées à l’allure cartoonesque. Sa vie, son œuvre sur son blog, Gas, water, nothing.

Le second, Wilbur Freeborn, est un furieux du moleskine qui croque des scènes de tous les jours, comme si un moment d’attente n’était pour lui qu’un prétexte à dessiner.

You see what I mean – Au fond de mes poches

Petit bonhomme qui se hisse sur le bord de la falaise avec ses bottes trop grandes pour lui et son bonnet flottant orné d’un tout petit grelot en or dont le son couvrait discrètement celui, continu et persiffleur, du vent. Un peu plus bas, celui-ci jouait avec les anfractuosités de la falaise et faisait chanter la pierre. Petit bonhomme parcourait tous les jours la lande d’ajoncs et de bruyère, la bruyère dont ses yeux avaient pris la couleur, il parcourait la lande pour raconter ses histoires à qui voulait l’entendre et sortait des histoires à dormir debout de ses poches, lesquelles étaient toujours pleines de cailloux…

n° 10 Au fond de mes poches

Tas de cailloux

« You see what I mean » comme une affirmation, ou comme une question, une question qui amène une réponse à l’autre bout du monde, ou plutôt deux questions qui interrogent le monde et par lequel on répond avec l’œil du spectateur au travers de l’objectif. C’est le défi auquel nous nous plions Fabienne et moi, une fois par semaine autour d’un thème choisi d’un commun accord. L’orientation choisie, nous nous faisons la surprise de l’image avec notre personnalité, notre regard, notre sensibilité, pour donner naissance à de nouvelles perspectives qui étonneront certainement autant les visiteurs curieux que les auteurs.