Sur le départ, Magnus Mills (All quiet on the Orient Express)

Je les ai lus dans le désordre, les trois livres de Magnus Mills, mais ce n’est pas grave. Il n’en reste plus. Le titre anglais de celui-ci ne se comprend qu’à la lecture du livre et c’est tant mieux; il est des livres qu’il faut lire, se laisser bercer, et la force de celui-ci réside dans le fait qu’on reste du début à la fin dans une sorte de tension portée par le fait que le narrateur doive partir.

Photo © Iraklis

L’action se situe dans une campagne qu’on présume anglaise, verte, luxuriante, froide et touffue. Notre homme a un projet : partir en Inde, mais auparavant, il décide de passer quelques jours dans un camping au bord d’un lac.
Afin de gagner quelques jours de location, il accepte de rendre un service au propriétaire.
Finalement, son séjour s’allonge, il rend d’autres services contre un hébergement plus long et l’on voit se mettre en place une sorte d’économie basée sur le tric, le service rendu.
Le narrateur se prend au jeu, et l’on sent qu’il se sent bien ici, il trouve sa place, c’est du moins ce que les autres personnages lui laissent croire.
Au fur et à mesure, on voit s’installer une spirale dans laquelle il finit par ne plus pouvoir, ou plutôt par ne plus vouloir dire non.
On lui en demande toujours plus, on le loue, on se l’approprie tel une marchandise et, personnellement, j’y vois là la thématique utilisée dans les deux autres livres: l’aliénation.
Jusqu’à la fin, on se demande s’il finira par partir un jour de ce pays duquel il est devenu citoyen. De l’humour et de la terreur, un style simple et enjoué, frisant souvent avec la noirceur à la manière de ses concitoyens anglais.

Le temps d’arriver assez loin pour installer le mouillage, M. Parker commençait à avoir l’air très malheureux. Il s’était agrippé des deux mains à l’ancre, et il examinait les flots noirs sous ses pieds. Pendant ce temps, Deakin continuait de bricoler la chaîne, l’enroulant en boucles et apportant je ne sais quelles améliorations à la bouée de mouillage.
– Très bien, dis-je. Reculez, Deakin. Nous allons jeter l’ancre.
Avec l’aide de M. Parker, je poussais l’ancre par-dessus bord. Elle coula à pic dans les profondeurs, suivie par la longue chaîne qui cliquetait, et elle disparut en un instant.
Ainsi que Deakin.

137 rue Danton

Je m’étais toujours dit qu’un jour il fallait que je m’arrête à cette adresse. Coincés dans la ville, entre des bâtiments de brique rouge d’une autre époque, il y a cette petite cour intérieure dans laquelle trône un bouleau. Quelques lumières dessinent ses ombres sur les murs.

137

Le 137 rue Danton, c’est un peu comme ces boutiques de douceurs devant lesquelles on passe tous les jours en se disant qu’un jour, on aimerait bien goûter ces pâtisseries qui narguent derrière la vitrine; et finalement, on se rend compte que ce n’est pas grand chose, que ça ne valait certainement pas le coup qu’on rompe le charme.

137

Finalement, je suis content de l’avoir fait, je prends ça comme un acte symbolique, comme une étape sur la route d’un pèlerinage, et je continue ma route tout doucement et j’essaie de capter mon reflet dans les vitres des grands bâtiments des quais de Seine.

Reflets

La route est toujours la même, la chanson aussi… Je tape du pied en écoutant Carmen McRae en passant aux mêmes endroits que tous les jours, mais décidément, la lumière, elle, change tous les jours et j’essaie de capter ces petits changements, au jour le jour…

The song remains the same

Une bibliothèque infinie

Du pain sur la planche, je n’ai pas de temps à perdre… Je compte bien lire tout cela avant la fin de l’année, sans compter quelques autres qui n’y figurent pas parce qu’ils se trouvent dans les starting-blocks et c’est sans compter également ceux qui sont en cours de lecture. Je vous le dis comme je le pense, la lecture est un pêché mortel à cause duquel je me fouette tous les jours avec des orties fraichement coupées. La lecture c’est mal. Continue reading “Une bibliothèque infinie”

Guitar effects

Red Studio

Postée par Romuald L, le 9th May, 2006.

Pandora, le désormais célèbre site qui se propose de vous faire aimer la musique que vous ne connaissez pas encore (personnellement, je trouve que ce site reste une des plus belles inventions de ces derniers temps), propose une série de podcasts aussi rares que riches. Les derniers en dates explique comment certains musiciens utilisent leur guitare. On apprend ainsi tout ce qu’il faut savoir sur le tremolo, le chorus et autres wah-wah. Un article agrémenté de photos et d’exemples musicaux. Très instructif.

Clare Torry, the Great Gig in the Sky

The Dark Side of the Moon

Son nom ne dit rien à personne et pourtant sa voix est un mythe. Son visage est encore plus inconnu, sa carrière confidentielle et son existence relève quasiment du silence absolu. Pourtant, Clare Torry, nous l’avons tous entendu au moins une fois dans notre vie, nous avons tous écouté religieusement sa voix et pour ceux qui connaissent bien Pink Floyd et en particulier l’album The Dark Side of the Moon, elle reste celle qui a chanté cette envolée lyrique absolument superbe sur The Great Gig in the Sky.

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/The_Great_Gig_In_The_Sky.mp3]

La légende veut qu’il n’y ait eu qu’une seule prise et que la choriste soit sortie du studio d’enregistrement avec 30£ en poche, la mine défaite car elle pensait avoir complètement raté son improvisation. Pourtant, aujourd’hui, le morceau reste un des meilleurs et des plus représentatifs des années 70 (1973 exactement) sur un des albums les plus vendus au monde. Je me souviens que je l’écoutais, entre 1979 et 1984, les yeux fermés sur le canapé vert de ma mère, et rien ne vient effacer cela.

Chats aéroportés

Après les poissons volants, les fous du volant et les volants en moumoute, voici venue l’ère des chats volants.

Sur Flickr. (Il y a vraiment des gens qui ne savent pas quoi faire d’autre dans la vie que prendre leur chat en photo tandis qu’ils sont en suspension)

Airborne Cats

Jour des enfants

Totoro
Postée par Romuald L, le 5th February, 2007.


D’ordinaire c’est le mercredi, mais pour une fois, c’est un vendredi.
Des moments calmes avec mon fils que je câline dès son réveil ; il me passe la main sur la joue et finit par enserrer mon cou de ses petits bras tout doux. Il garde les yeux ouverts avec difficulté, tente de tenir son regard fixe, alors je profite de ce moment de félicité où il ne parle pas, où il ne bouge pas, où nous ne sommes que tous les deux, les yeux dans les yeux, seuls au monde ; avec mon petit zouzou.

Tezuka

Takaharu Tezuka est né en 1964 à Tokyo et Yui Tezuka est né en 1969 à Kanagawa. Ensemble, depuis 1995, ils révolutionnent l’architecture en construisant des maisons ou des immeubles comme des objets, comme des boîtes à chaussure dont certains pans sont complètement amovibles comme dans la Sandou ou la Eaves. Adeptes du porte-à-faux et des espaces libérés, ils font partie de ces architectes qui n’hésitent pas à se jouer des habitudes. La Jyubako est à mon sens l’exemple le plus frappant.

Tezuka

Un grand merci à Carlo Vuijlsteke de Rouge blog qui m’a fait découvrir ces architectes et pour m’avoir fait entrer dans sa liste de blog à haute teneur en inspiration.