Une femme nommée Shizu
Au coeur d’un Japon ravagé par ses traditions, un homme, un écrivain né en 1923 se fait baptiser Paul par sa mère, une femme très catholique. Comment concilier modernité et tradition, surtout lorsqu’on est catholique au Pays du Soleil Levant ? Comment accepter certaines choses qui vont contre nos convictions ? C’est dans ce livre que ENDÔ Shûsaku livre ses tourments. Trois nouvelles poignantes.
Les ombres
Une lettre écrite à une prêtre, un homme perdu de vue pendant des années…. des rancoeurs à peine masquées et énoncées froidement. Mais il y a le Pardon, et le pardon est difficile à distribuer, surtout lorsque celui qui a tant fait de mal est un prêtre défroqué, dont le comportement a toujours été suspect à l’endroit de sa propre mère.
Je me souviens encore de mon chagrin. Un jour que j’avais désobéi, je constatai la disparition de mon animal bien-aimé en rentrant de l’école. Maman avait demandé à un gamin du quartier de l’emmener quelque part. Vous avez probablement oublié cet incident. Pour vous, le chien était un obstacle qui me détournait de mes études et le fait de s’en débarasser était pour mon bien. Aujourd’hui, je ne vous hais évidemment pas pour cela. Mais si j’évoque ces anecdotes insignifiantes, c’est parce qu’elles résument bien votre personnalité.
Le retour
L’abandon, le mort, la vie n’est-elle donc faite que de cela ?
Quelle différence avec les os de mon frère, sortant du crématorium, propres et d’une blanc laiteux! Ce squelette pitoyable était-il tout ce qui restait de la foi de ma mère ? (…) Avec les baguettes, je mis les os dans l’urne et ils tombèrent au fond avec un bruit sourd.
Le dernier souper
Comment vivre avec sur la conscience le pire tabou qui soit ? Comment ne pas se laisser ronger par l’alcool et vouloir mourir, vouloir se laisser pourrir comme pour expier les pires fautes involontaires ? Rencontrer celui qui a commis le même péché…
Je me souviens encore parfaitement de ce jour là. Au-dehors, une pluie fine tombait avec un bruit de sable, la teinte des arbres était plus noire que verte et Tsukada me confiait bribe après bribe son secret en pleurant. (…)