Dans la famille des séries effrontées, on avait Six feet under avec leurs croque-morts et leurs cadavres en veux tu en voilà, on avait Nip/Tuck qui déjà avait franchi les limites de la morale (pardon pour les gros mots). Sexe, drogues et charcuterie sont désormais notre lot quotidien. Mais je viens de regarder le premier épisode de Dexter (pas la peine de chercher, c’est pas encore sorti), et je viens de me rendre compte qu’on pouvait encore faire pire en mélangeant un peu des deux et ça tombe franchement bien parce que le frangin coincé et néanmoins gay de Six feet under, Michael C. Hall, est également le héros de cette nouvelle production Showtime. Méconnaissable, charmant, sexy, Dexter Morgan est médecin légiste, spécialisé dans les tâches de sang, comme il aime à se décrire. Jusque là tout va bien. Pourtant, lorsque la nuit tombe, il devient un redoutable serial killer particulièrement ignoble, même s’il ne s’attaque qu’à la pire engeance de la société. Violeurs et pédophiles en feront les frais. Après tout, la morale est sauve non ? Ça vaut bien quelques haut-le-coeur ? Le trailer en dessous… Continue reading “Dexter”
Brutal pour les tympans
Je passe du coq à l’âne avec ce billet sauvage. Pour vous montrer à quel point je ne renie pas mon passé de rockeur, voici une petite vidéo provenant de l’émission de Nagui, qui j’en suis persuadé, n’est pas prêt d’oublier le passage de Motörhead dans son studio. C’est un peu rude de diffuser ça après Radio Lithium, mais un peu de rock bien gras aide parfois à se réveiller. Heavy metal qui sent bon l’huile de moteur rance et la bière chaude, le groupe est toujours dirigé par Lemmy, toujours en forme malgré ses 62 ans ! Bouchez-vous les oreilles. One night stand… Continue reading “Brutal pour les tympans”
Bedtime Eyes, Eimi Yamada (Amère Volupté)
Photo © junku-newcleus
Un roman japonais d’une femme libérée qui ose écrire dans un Japon qui se refuse parfois à s’ouvrir. Je me demande ce qui a poussé la maison d’édition (en l’occurrence Picquier) à traduire le titre original en anglais “Bedtime Eyes” en “Amère Volupté“, mais c’est proprement injuste. Dans ses livres, il est question de sexualité, de racisme, des marriages mixtes, le tout dans un langage libre n’excluant jamais la vulgarité des personnages. Autant dire qu’elle va carrément à l’encontre de ce qui se fait ordinairement au Japon. Pourtant, moi qui m’attendait tout de même à être un peu secoué par ce livre que j’ai acheté en 97 (10 ans, c’est parfois le temps qu’il faut pour faire mürir un livre), j’avoue que j’ai plus été choqué par des gens comme Louis Calaferte ou Henry Miller, même si la parution de Bedtime Eyes a créé un véritable raz-de-marée critique à sa sortie.
Spoon est grand, noir, déserteur de l’armée américaine et dans sa poche se trouve une cuiller en argent. Elle, elle chante dans un cabaret de jazz. Tous les deux, ils s’aiment, ou plutôt ils baisent. Un secret viendra troubler leur relation dans une existence crasse et sans but. Ce secret perdra Spoon, tandis qu’elle sombrera dans une douce folie qui lui fera perdre son homme. Ecrit comme dans un accès de fureur, les mots se bousculent, les phrases courtes s’entrechoquent. Un joli brin de livre qui laisse, effectivement, comme un goüt amer dans la bouche.
L'art est mort (ou comment on a tué l'esthétique)
J’ai cessé d’avoir contact avec certaines choses, par dépit ou par ras-le-bol. En ce qui concerne la philosophie, j’ai cessé d’entrer en contact avec elle à partir du moment où, comme le préconisait Deleuze, “il faut savoir sortir de la philosophie par la philosophie”. Je me suis attelé à comprendre certaines choses et puis lorsque je me suis rendu compte que j’arrivais aux limites des possibilités de ma connaissance, j’ai tout arrêté, raison pour laquelle je n’ai pas présenté ma maîtrise. J’avais presque terminé mon travail sur la métaphore, j’avais cerné certaines choses concernant Artaud, Lewis Carroll, Theodor Edward Lawrence et puis je me suis rendu compte que la philosophie ne servait pas à se regarder le nombril et à se masturber l’esprit en essayant de décortiquer les concepts sans cesse et de manière itérative.
C’est dans cette démarche que je me suis intéressé à l’art. L’exposition “le mouvement en images” au Centre Pompidou m’a donné à avoir de très bonnes œuvres majeures de l’art contemporain mais aussi certainement ce qui se fait de pire.
Que ce soit au travers d’expériences cinétiques, de happenings délirants ou de l’art conceptuel, il me semble que l’art contemporain, contrairement à l’art moderne, a manqué une marche dans le train logique de l’histoire. Avec Hegel, nous avons découvert la fin de l’histoire, avec Kant, la mort de la philosophie (“Kant a envoyé à Dieu ses gardes ontologiques pour le tuer”), avec Nietzsche, la fin de la religion. Alors quoi ? Que nous reste-t-il ? On pourrait dire qu’il nous reste l’Art. Je crois que c’est Camus qui disait que “si le monde était simple, on n’aurait pas besoin d’art”, ce qui signifie bien la vocation pédagogique et révélatrice de l’art. On dit souvent qu’il est l’expression humaine de la nature, qu’il donne à voir ce que la perception ne permet pas de voir de prime abord, dans un mouvement de dé-voilement heideggerien (ἀλήθεια), dans laquelle la vérité se voile lorsqu’on l’approche de trop près.
Aussi, dans cette démarche, on comprend d’emblée presque toute l’histoire de l’art. Des primitifs flamands à l’impressionnisme en passant par la Renaissance, le classique, le baroque et Titien, on voit se dessiner un mouvement au travers de l’art religieux. L’art qui montre, l’art qui apprend, la peinture et la sculpture qui dévoilent les textes religieux ou qui embrigadent. L’art a toujours eu deux niveaux de compréhension ; un niveau immanent et un niveau transcendant. L’immanent est de l’ordre de l’esthétique (αἰσθητικός, la sensation), c’est qui provoque le sentiment de répulsion ou d’excitation. Le transcendant, c’est tout ce qui dans l’art fait partie de l’intellect, la réflexion qu’inspire une œuvre d’art.
Nous y sommes, c’est là que le bât blesse. L’art contemporain ne provoque plus la sensation, il laisse froid et ne permet pas d’être lu sans mode d’emploi. C’est là que tout part en sucette. A quoi sert l’art s’il devient tout à coup réservé à une élite qui pour le coup est obligée de se droguer pour comprendre ce qu’on lui montre. Lorsqu’on arrive au début du vingtième siècle, avec Brancusi, Francis Bacon, Miró, Jackson Pollock, Pierre Soulages, et bien d’autres, on arrive encore à comprendre parce qu’il y a un sens pictural, un sens de l’œuvre, une sémantique élaborée qui fait encore sens, mais lorsqu’on arrive à l’art conceptuel, la monstruosité des happenings de ces gens qui exposent de la merde en boîte de conserve ou qui s’exposent nus en criant des jurons à l’envi, il n’y a plus rien à comprendre, c’est du vent, c’est n’importe quoi. On en a fini avec l’art. Ces gens ont tué l’art, ils n’apportent rien et tuent toute démarche esthétique.
Plus grave encore, ce qui a été perdu dans l’art, c’est le niveau social. Là où l’art avait cette vocation de décorer les églises, lorsque les peintures de Veronese ornaient les Scuole de Venise pour apprendre aux jeunes peintres, où l’on magnifiait la grandeur politique et religieuse, il n’y a aujourd’hui plus rien. Lorsque je vois ce peintre belge qui barbouille ses toiles de ses propres excréments, je ne vois pas ce qu’il y a de social là-dedans. C’est en partie pour cela que je ne m’intéresse plus à l’art contemporain, principalement parce qu’il n’y a rien dedans. Ce n’est pas bien difficile de se défaire du vide. Et si l’on réfléchit bien, les seuls artistes contemporains qui gardent encore cet aspect social des choses, ce sont les architectes. Eux seuls ont encore à l’esprit des préoccupations sociales, leur vision des choses va au-delà de la simple beauté des choses puisqu’ils réfléchissent avec la notion d’espace, d’occupation, de territorialité, c’est là les seules préoccupations qui doivent encore conduire l’art. D’ailleurs, ce sont là des notions philosophiques, que l’on ne trouve presque plus dans la peinture.
Trash Car
Meta brindilles IV
Examen de l'enfer
L’enfer existe ; je l’ai recontré.
- J’ai des migraines horribles.
- J’ai le nez bouché.
- Je tousse.
- J’ai des frissons, je passe du froid au chaud sans arrêt.
- J’ai des courbatures, dans le dos, dans le cou, les genoux et les doigts.
- Je dors très mal et j’ai passé la dernière nuit entre deux et quatre heures à essayer de mettre de l’ordre dans des toiles de peinture chinoises aussi irréelles que pléthoriques.
- Je raconte n’importe quoi dans mon sommeil.
- J’ai des palpitations.
- J’entends le battement de mon coeur dans mes oreilles.
- Ma tension a chuté.
- Ma température frôle les 39°C alors que je tourne normalement à 36.5°C (ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas pourquoi).
- Je suis fatigué, mais alors, fatigué !
- Je ne sens plus ce que je mange, je ne sens plus rien d’ailleurs.
- Je suis un pauvre caliméro.
- Je suis vraiment un pauvre caliméro, c’est trop injuste.
- J’ai une saleté
de putainde grippe carabinée comme je n’en avais pas eu depuis longtemps.
Photo © Hans S
Oui d’abord, pourquoi je n’aurais pas le droit de mettre une photo d’oie sur mon blog ?
Grand Corps Salade
Alors lui !! Alors lui ! Bon Dieu qu’il m’énerve. Attends, je te fais un slam…
Avec sa dégaine de loulou des banlieues, sa voix grave très légèrement poussée, à peine, et sa béquille qui boite, il représente à mes yeux tout ce que la machine commerciale peut commettre de pire. Sous couvert de poésie – déjà que la poésie me fatigue mais alors là, c’est puissance 10 – il ne fait qu’écrire des textes sombres et sans saveur. Attends, je te fais un slam…
Et moi qui croyait que sa béquille, il l’avait attrapé dans une bataille rangée de loulous des banlieues, un coup de surin parti tout seul ou une balle perdue, non non. Monsieur s’est raclé sur le béton à la piscine municipale. Attends, je te fais un slam…
C’est ballot, hein ? Je suis désolé, mais je ne peux pas. Le slam c’est rien, c’est moche, c’est triste à mourir ou à chialer, c’est pas de l’art, c’est du vent passé à la moulinette Universal et surtout, c’est très tendance. Côté chanson française, on encense, on congratule, mais que la chanson française fasse déjà le ménage dans ses rangs! Attends, je te fais un slam…
Voilà, c’est mode, c’est monotone et ça plait aux bobos. Au moins les bobos servent à quelque chose, ils écoutent tout ce qu’il y a de plus merdique dans les bacs, ça évite de se tromper. Grand Corps Salade, attends, je te fais un slam…
Les histoires d’amour, c’est comme les voyages en train
Et quand je vois tous ces voyageurs, parfois j’aimerais en être un
Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare
Pourquoi tu crois qu’on flippe autant d’arriver en retard
Voilà, je t’ai fait un slam, désolé mais il est midi vingt et je dois aller acheter une salade, et puis des brocolis pendant que j’y suis (oh, ça rime!)
30×2 design + 30 archidose
Toi le blogueur adepte du non-design, passe ton chemin, ceci n’est pas pour toi.
Le site Tutorial blog a recensé 60 des meilleurs designs de ce côté-ci de l’univers en deux catégories. Attention, haute voltige.
Les 30 jours d’archidose…
Gukanjima
Au large des côtes nippones se trouve une île au milieu de l’océan. Ici, pas d’habitants, pas âme qui vive, il ne reste plus rien si ce n’est un immense labyrinthe de béton. A l’origine, cette île n’était qu’un récif nu, mais la folie du charbon en a fait un plateau entièrement construit par l’homme et habité par 5300 personnes, entassées dans un réseau de bâtiments qui font ressembler l’endroit à un gigantesque navire forteresse. Un lieu fantômatique et mystérieux. Via Bldgblog.
photo © ne.jp