Lamosca, c’est une sorte de studio expérimental, épuré, simple et finalement assez déroutant. Typographie, design, photo, art de l’image et art numérique, c’est le genre d’espace dans lequel on se fourvoie assez rapidement, sans raison.
Typovidéo
Sur les conseils de Fabienne, j’ai regardé une vidéo faite à partir d’une scène culte d’un film culte, avec un travail très élaboré autour de la typo. L’idée de couper l’image au profit d’un texte animé est à mon sens une idée parfaitement originale et surtout pleine de possibilités. Du coup, j’en ai trouvé deux autres, légèrement moins bonnes, mais tout aussi sympathiques. C’est bluffant, un peu fatiguant pour les yeux, mais somme toute assez agréable, dans un format suffisamment court pour ne pas générer de trop plein. Et en prime un bonus, Pulp Fiction en version courte. Fuck…
Carnets du Grand Ouest
Je l’avais promis, ils sont là. Ce ne sont que quelques pages, cinquante-neuf en tout, un journal dans un retraite campagnarde et calme, le déroulement d’une histoire au travers d’une semaine de vacances près de l’Océan, l’histoire aussi, d’un renoncement. Profitez-en bien parce que je me suis bien appliqué, autant sur la forme que sur le fond.
Cliquez sur l’image pour télécharger le fichier.
Where We Live, Berman Collection
Where We Live: Photographs of America from the Berman Collection est une exposition (ses portes ont fermé en février dernier) regroupant des photos collectées par les époux Berman. On y retrouve des artistes comme Stephen Shore, Robert Adams ou Joel Sternfeld, tous témoins d’une Amérique en perdition, chasseurs d’images à caractère ethnographique de lieux abandonnés. Un panorama assez large de ce courant réaliste destiné à faire comprendre au reste du monde, où vivent les Américains.
Hasard des choses, en revenant sur d’anciens billets collectés, je me suis rendu compte que le très beau Rouge Blog avait publié un article sur Joel Sternfeld le 17 mai dernier.
Neutelings Riedijk Architects
Le cabinet d’architecte Neutelings Riedijk établi a Rotterdam est certainement un des plus prolifiques des Pays-Bas, en charge de projets tous plus étonnants et créatifs les uns que les autres comme par exemple le Netherlands Institute For Sound And Vision. Dirigé par Willem Jan Neutelings et Michiel Riedijk, le cabinet accumule les récompenses internationales comme notamment le Mies van der Rohe Award. Un superbe aperçu de leur oeuvre est disponible sur leur portfolio.
Point de non-retour
Douce pluie d’automne
coeur au chaud sous la laine
au Nord
un fabuleux champignon d’orage
montait sur la Crimée
et s’étendait jusqu’à la Chine
Ce midi-là
la vie était si égarante et bonne
que tu lui as dit ou plutôt murmuré
“va-t’en me perdre où tu voudras”
Les vagues ont répondu
“tu n’en reviendras pas”
Nicolas Bouvier, Trébizonde, 1953
Work Space
Quand on voit certains lieux de travail, on se dit que… Je ne sais pas. Mais je suis certain qu’il y a matière à réflexion. Plein d’autres sur TutorialBlog.
Nihil vacuum sive sine signo apud Deum
Rien n’est vide ou dénué du sens de Dieu…
Disons les choses simplement. J’ai fait n’importe quoi, je ne sais pas ce qui s’est passé, mais ma mise à jour de WordPress a complètement dégénéré. Problème de conversion de charset à cause d’un fichier effacé, mal reconfiguré, etc. J’ai pris le temps de corriger les caractères viciés à la volée, tenté de réimporter au coup par coup, avec un succès mitigé. Je vais devoir tout refaire petit à petit, doucement, en prenant mon temps, mais rien ne presse, j’ai appris que le temps était une donnée volatile. Je n’ai qu’un seul regret, c’est que je ne pourrais pas remettre les commentaires passés, ce qui fait un peu la vie de ce blog.
Une version allégée donc, avec moins de choses, moins de fioritures, moins de moi, moins de pathos aussi. Plus d’autres choses, il faut bien compenser.
Parce qu’écrire est quelque chose d’ancré en moi, que je ne peux me dévoiler comme je l’aimerais et que j’ai des milliards de choses à accoucher sous peine de m’empoisonner le sang, j’ai décidé de déplacer mes écrits intimes ailleurs, dans un autre lieu, à l’abri des regards, dans une niche sombre, exempte de toute présence. La chaleur les prendra peut-être un jour.
Josef Hoflehner
Josef Hoflehner fait partie de ces photographes qui transcrivent des ambiances particulières, comme des songes, tout en les magnifiant. Les sujets sont parfaitement mis en scène, et même lorsqu’il photographie Paris, il lui donne des reflets qu’on ne lui connaissait pas.
Un photographe transcendantal.
Via MoonRiver.
Courir avec des ciseaux, Augusten Burroughs
Photo © aga2957
Amherst, Massachusetts, en plein coeur des années 70. Augusten est un jeune adolescent évoluant dans un milieu déjanté, entre une mère folle qui déclame des poèmes, la tête de la femme du pasteur entre les cuisses, et un père alcoolique, totalement absent sauf lorsque ses instincts de tueur prennent le dessus et qui semble ne même pas se souvenir qu’il a deux enfants.
Elle n’a répondu à aucune de mes questions. Elle s’est contentée de garder les yeux fixes droit devant elle, quoique sans vraiment regarder la route, ni regarder dans son rétroviseur, et sans allumer une seule More.
Elle était revenue me chercher, exactement comme elle l’avait promis.
Mais seulement… où était-elle ?
En pleine adolescence tranquille, on suit l’évolution d’Augusten dans un monde qu’il n’a pas souhaité rencontrer, celui des adultes. D’abord soustrait à l’autorité (nulle) de son père, il sera ensuite abandonné par sa mère à son psy, lequel devient son tuteur légal. C’est alors qu’il arrive dans un monde étrange et bigarré dans lequel la figure paternelle et bienveillante du Docteur Finch est celle d”un grand illuminé qui a adopté tous les cas sociaux rencontrés sur son chemin et qui lit l’avenir dans ses étrons qu’il fait sécher sur la table du jardin. Augusten, désabusé, rencontrera dans cette famille hors-norme l’amitié avec Natalie, ses premiers rapports sexuels (assez violents) avec Neil, fils adoptif du psychiatre, et surtout la solitude dans un monde dans lequel il a du mal à trouver sa place.
Je me suis assis sur la canapé-lit, dans le noir, puis je me suis relevé pour aller chercher mes cigarettes dans la cuisine, et je suis revenu m’asseoir. J’en ai allumé une et j’ai fixé les ombres des masques africains sur les murs, les dessins à la plume de ma mère, dans leurs cadres, et toutes ces étagères de livres. Le problème, quand on a personne pour vous dire ce qu’il faut faire, c’est qu’il n’y a personne pour vous dire ce qu’il ne faut pas faire. Je venais de le comprendre.
L’impression que donne Augusten c’est d’avoir incompréhensiblement les pieds sur terre, même si l’on assiste à la métamorphose d’un adolescent en adulte dans un univers foutraque. Sous l’humour, la fausse naïveté, le regard acéré, se cachent en fait la détresse d’un homme qui a souffert, mais il nous montre que c’est aussi comme ça qu’on avance…
Courir avec des ciseaux a été adapté au cinéma en 2005 par Ryan Murphy, un film avec Annette Benning, Brian Cox, Joseph Fiennes, Alec Baldwin et Gwyneth Paltrow.