Peter Funch

Peter Funch, c’est une oeuvre originale, aérienne, entre Las Vegas et Bangkok, des portraits surexposés et des photos d’accidents de voiture, une oeuvre variée et riche, qui trouve son point d’orgue dans ces portraits du 11 septembre 2001.

Peter Funch

Papua New Guinea

Fabienne en avait parlé rapidement dans un de ses billets, mais je me dis que rien ne vaut la preuve par l’exemple pour inciter à se rendre vite fait en Nouvelle Guinée Papouasie voir ces fiers guerriers au visage peint, ces couleurs superbes.

papu

Pantelant

Je n’arrive même pas à aligner un mot devant l’autre sur le clavier. Dès que je me suis mis au lit hier soir, j’ai su que ça allait mal se passer, j’ai passé ma nuit à greloter, recroquevillé sur moi-même en position de survie – je me souviens, la dernière fois c’était à un Noël passé en Auvergne, où il faisait moins de 10°C dans la chambre – à poil sous la couette et bien incapable de descendre du lit pour aller enfiler un pyjama.

J’ai traversé la ville dans une sorte de coton épais, tout juste capable de mettre un pied devant l’autre, jusqu’à la gare plongée dans le noir. Un écriteau sur la poste disait qu’exceptionnellement, la gare n’ouvrirait ses portes qu’à 10 heures, mais ne pouvant attendre que ces fonctionnaires ne se décident à se sortir les doigts du cul, je décidais de frauder. En même temps, j’aurais voulu ne pas frauder que je n’aurais pas pu, car sans menue monnaie sur moi, je n’aurais même pas pu prendre un ticket au distributeur. C’est typiquement Français ça. Tu n’as pas le droit de frauder, et si tu veux monter dans le train, tu prends un ticket (et Dieu sait que le Français est discipliné)… Comment ça le guichet est fermé ? Mais tu dois avoir un titre de transport… Même si tu dois le chier sur place, c’est comme ça.

En même temps, ça ne m’a pas tellement angoissé pour autant, et la perspective d’économiser un fois de plus trois dollars quarante cinq me laissa un moment souriant. Je ne sais pas pourquoi, mais tout le monde semblait ce matin encore plus endormi que moi. Et dans le métro, il n’y avait que des petites brunes au cul serré. C’est pareil, les femmes dans le métro, c’est différent tous les jours, un trait commun chaque jour.

A Pereire, une femme noire est assise sur ces bancs étudiés spécialement pour être assis-debout, en fait surtout étudiés pour que les clochards ne s’y reposent pas. Je laisse passer le métro dont la sonnerie annonçant la fermeture des portes retentit. Pas grave, pas pressé, je prendrais le prochain. Mais elle, elle reste là, assise et lorsque je monte dans la rame suivante qui arrive à peine deux minutes pus tard, elle est toujours assise. C’est un truc que je n’ai jamais compris, ça. Des gens semblent attendre quelque chose dans les stations de métro. S’ils sont en avance, pourquoi ne prennent-ils quand même pas le métro et ne vont-ils pas faire un tour au grand air au lieu de rester confiné sous terre ? Certes, certaines lignes comme la 13 ont des bifurcations, ce qui peut parfois expliquer qu’on attende celui d’après pour monter dans celui qui va dans la bonne direction… Mais là… Finalement, je m’en fous, je me pose beaucoup trop de questions, et j’ouvre des yeux effarés lorsque je m’aperçois qu’il ne me reste qu’une dizaine de pages à lire.

Comme si cela pouvait me soulager, je m’extasie sur les fesses remplissant bien le jean d’une brunette aux cheveux longs. Ma journée commence.

L'histoire interdite #1 (la pêche au crabe)

Lorsqu’on me demande si je suis déjà allé Etats-Unis, j’ai la mauvaise habitude de dire que je ne m’y suis jamais rendu, et c’est en fait faux. En 1997, je suis parti en Alaska, le quarante-neuvième Etat, afin d’y vivre une expérience hors du commun. J’étais alors âgé de 22 ans. Je n’avais qu’une seule idée en tête, partir pêcher dans les eaux glaciales de la mer de Bering. Pêcher quoi ? Le crabe royal, ou king crabe, un crustacé géant qui ne vit que dans les eaux froides et que l’on retrouve à prix d’or dans des petites boîtes de conserve dans les grandes surfaces.

Plutôt qu’une pêche miraculeuse, la partie a tourné au cauchemar, une cauchemar anormal, une expérience dont on ne sort pas indemne. Une histoire interdite dont je me décide enfin à parler ici.

En arrivant dans ce nouveau pays, je n’avais qu’une seule idée en tête, rejoindre le port de pêche. Au petit matin, je partis donc le long des quais ; d’énormes bâtiments destinés à la pêche en haute mer étaient alignés, tous amarrés avec de solides cordages, ne bougeant pas d’un pouce dans leur enclos de béton.

La capitainerie du port était ouverte toutes la nuit et dans mon anglais encore approximatif, j’ai finalement réussi à faire comprendre à l’agent en poste que je souhaitais être embauché sur un de ces navires pour aller pêcher le king crabe en haute mer. Le type m’a regardé de son oeil encore bercé des brûmes du sommeil tout en toisant ma carrure d’athlète anorexique. La conversation a duré un bon quart d’heure, pendant lequel il a vainement tenté de me dissuader de quoi que ce soit, sous prétexte que tout ceci n’était réservé qu’à des gens doués d’une certaine forme physique, résistant aux froids extrêmes (le température en mer passe à 40°C en dessous de zéro, sans compter le vent) et que les campagnes de pêche durent au minimum deux mois. Tout ceci ne me faisait pas peur. Je souhaitais plus que tout vivre cela. Bien sûr, les types qui partent sur ces bateaux sont grassement rétribués en raison du risque, mais cela n’avait rien à voir avec ma décision. Il a finalement cédé et m’a dit d’aller voir un certain MacPherson sur le quai n°3, sur un navire du nom de Northern Star 4.

Arrivés devant le sombre navire, un bateau usine tonnant large, je pris la rampe pour me diriger vers la cabine. Le type qui dormais sur le fauteuil du capitaine n’avait ni plus ni moins l’air d’un poivrot aviné, et mon arrivée ne le réveilla pas. Je le secouais vigoureusement et il finit par émerger de son profond sommeil. Apparemment peu surpris de voir une inconnu monter sur son bateau, il m’a toisé en me demandant ce que je voulais. L’entretien dura à peine deux minutes et après que je lui aie expliqué le pourquoi de ma présence, il me dit de revenir le lendemain à 2h00 du matin. L’affaire était conclue contre toute attente. J’étais venu ici pour assouvir mon désir et les choses se déroulaient finalement tel que je voulais.

Deux jours plus tard, j’avais les pieds sur un bateau mais le bateau se trouvait au-dessus de fonds abyssaux dont la simple évocation de la noirceur ne faisait finalement que m’angoisser. Je tentais de ne pas y penser, et maintenant que nous étions en mer, les choses sérieuses allaient commencer. Nous sortions pour aller poser les casiers dans des conditions atroces. Le vent et le froid n’avaient pas de pitié pour nos vêtements imperméables, vrillant nos os en profondeur et paralysant nos membres si toutefois on restait trop longtemps sans bouger. La plupart du temps, nous travaillions de nuit, nous relevant par quart de deux heures afin d’éviter l’épuisement. Je dois avouer que si je voulais en baver, j’étais plus que largement servi. Le travail était harassant et les rares moments de repos m’absorbaient dans un sommeil dont mes collègues ne me tiraient qu’avec difficulté.

Le vent forcit sévèrement et une pluie glacée ressemblant plus à de la neige collante commença à se déverser sur les bordées, emprisonnant le matériel sous une épaisse couche de glace qu’il nous fallait faire craquer. Un type originaire de Colombie Britannique et moi-même avons été réquisitionnés pour abattre la glace. A coup de hache et de pioche, nous dégagions la navire de sa gangue de glace afin d’éviter que le poids entraîne le bateau vers le fond. Un travail de bagnard, sans relâche.

C’est au plus fort de la tempête que mon aventure à la Jack London tourna au cauchemar. Tout se passa très vite. Nous étions en pleine mer, à mi-temps de la campagne de pêche et nous étions en plein ramassage des casiers. Les casiers pleins partaient en cale pour déverser des tonnes de crabes immenses, certains spécimens pouvant largement dépasser le mètre d’envergure, et moi, j’étais toujours sur le pont avant pour dégager la glace. Mes bras étaient tout endoloris et je vivais cette vie comme un zombie, les yeux cernés de noir. Nous entendîmes un grand craquement sur les parois de la coque et le regard ébahi de mes collègues me laissa présager que rien de bon n’allait se produire. Un second craquement se fit entendre, comme si quelqu’un s’amusait à ouvrir la coque avec une ouvre-boîte géant. Puis une secousse fit trembler le navire jusque dans les moindres câbles. Nous nous réfugiâmes tous autant que nous étions dans la cabine de pilotage et le capitaine commença à bredouiller des paroles incompréhensibles dans un anglais pitoyable. Deux hommes descendirent dans la machinerie et le moteur finit par arrêter de ronronner, nous laissant dans un terrible silence, uniquement bercé par le vent qui faisait claquer la pluie sur les vitres.

Apparemment, le capitaine ne comprenait pas trop ce qui se passait et personnellement, je restais le regard rivé sur ses yeux, comme pour jauger l’état de la situation d’après ses réactions. Ceux qui étaient descendus à la machinerie ne répondait pas aux appels du capitaine par la radio. Deux autres partirent les rejoindre pour voir ce qui se passait en dessous, mais au bout de quelques minutes, ils ne répondirent plus non plus.

La capitaine ne chercha pas midi à quatorze heure, il relança les machines et le bateau reprit son vrombissement infernal. Deux jours plus tard, mes sept camarades et moi-même n’avions pas quitté la cabine et le port d’Anchorage pointait le bout de son nez au loin. Ce qui m’étonna tout au long du voyage retour, c’est le silence absolu dans lequel nous avions fait notre route. Même le capitaine, MacPherson ne se servit plus de la radio jusqu’au moment d’annoncer son arrivée dans le port. Les quatre hommes descendus en machinerie n’avaient toujours pas refait surface et on pouvait lire sur le visage de mes camarades une sorte de dépit résigné, comme si tout cela rentrait dans l’ordre des choses. Désormais, le seul but était de rentrer au plus vite et de constater les dégâts.

Nous amarrâmes le bateau au quai et comme si cela était l’assurance que rien ne pouvait plus arriver, nous descendîmes dans la machinerie afin de comprendre. Il faisait jour dans la salle. La coque, d’une épaisseur de 15 cm de tôle était trouée comme un vulgaire morceau de carton, sur une circonférence de 3 mètres. Les bords du trou était rentrés vers l’intérieur, pliant la tôle déchiré comme si un boulet de canon l’avait transpercée. Sur le sol, une gigantesque flaque de sang nous laissa présager qu’on ne pourrait retrouver aucun des 4 types que nous avions laissé en plan. Nous visitâmes quand même la navire et nous retrouvâmes le type qui venait de Colombie Britannique, un grand gaillard à la peau mate à l’oreille percée et ornée d’un anneau d’or. Il était allongé sur le sol de la cambuse, prostré, les yeux grands ouverts et l’écume aux lèvres. Il était manifestement le seul à avoir survécu à quelque chose que nous n’avons même pas essayé de nous expliquer. Nous avons hissé le type à terre et nous nous sommes dispersés sans un mot.

Pour ma part, je courus récupérer mon salaire au bureau de la compagnie et je pris un taxi à la sortie des quais. Je demandai au chauffeur de me déposer au plus vite à l’aéroport pour sauter dans le premier vol pour Vancouver.

Deux jours plus tard, j’arrivais à Moscou.

Traumatismes – Chapitre 2

D’où viennent donc nos peurs de l’abandon ? D’où vient ce besoin de consolation si impossible à rassasier que nous rappelle avec tellement de force Stig Dagerman ?

Sigmund Freud décrit trois grandes vexations sur lesquelles je voudrais revenir avec vous. Il précise la seconde ainsi :

Au cours de son évolution culturelle, l’homme s’érigea en maître de ses cocréatures animales (…). Nous savons tous que les recherches de Charles Darwin (…) ont mis fin à cette présomption. L’homme est lui-même issu de la série animale, apparenté de près à certaines espèces, de plus loin à d’autres. C’est la vexation biologique.

Et il paraît que cette vexation n’est pas la plus douloureuse… ni la première d’ailleurs… Enfait, c’est la troisième.

Jed

Passé, présent et avenir d'un nostalgique de Frank Zappa

Pour le passé : Terry Bozzio, batteur mythique de l’ami Frank, a intégré le Fantômas de Mike Patton pour la tournée d’été. Je l’ai vu au Bataclan. J’ai pu admirer sa technique : on ne peut pas dire que le répertoire fantomasien soit des plus simples pour un batteur/percussioniste, et il l’a très bien assimilé.

Pour l’avenir : Les fils de Zappa passent à Paris le 7 novembre, pour leur tournée Zappa plays Zappa. J’ai déjà ma place et j’attends de voir.

Pour le présent : je vais me réécouter 200 Motels, moi…

Séance de rattrapage

Y’a pas que de bon, mais ce sont toutes les petites choses que j’ai écrit sur mon PC alors que j’étais en vacances.

Je raconte ma vie, je délire, alors ne vous attardez pas, Lithium a parfois fait mieux.

Jeudi 23 décembre 04

Au soir : tout de suite après le boulot, je saute dans ma voiture et je file chez mes grands-parents pour aller chercher la terrine à foie-gras. Ma grand-mère avait prévu le coup et a déjà emballé la terrine qu’elle avait prévu d’offrir à Sabine le lendemain.

Ma grand-mère a décoré la maison d’objets qui me rappellent mon enfance et les Noëls passés. Un petit sapin en papier brillant, des boules rouges et plein de petits objets. Lorsque j’étais enfant, je faisais toujours au moins deux sapins. Un chez mes grands-parents et un chez ma mère. Je me souviens que nous allumions la lumière dont l’abat-jour est en vessie de porc et avec mes grands-parents, nous décorions le sapin de ces petits atours que parfois je trouvais vieillots, mais je les adorais et aujourd’hui encore, je m’en souviens très nettement. Telle petite pomme de pain en verre ou tel petit écureuil en métal qui se fixait à l’aide d’un pince à linge….

Ensuite , c’est l‘heure des courses pour le repas de Noël, à Carrefour Montesson, et là c’est la folie. Il y a un monde pas possible, et comme le rayon jouets est déstocké, tout est vidé en peu de temps dans une espèce de ruée digne de la conquête de l’ouest… on aurait presque pu voir la poussière s’élever de ces foules bigarrés.

Nous rentrons chez nous épuisés, mais satisfaits d’avoir terminé nos courses.


Vendredi 24 décembre 04

Dès le matin, nous filons à Colombes, à la boulangerie Beunaîche pour aller acheter le pain, les petits-fours et la bûche chocolat-pistache. Je vais ensuite acheter du fromage et du christollen (kölnerbutterstollen) et du marzipanstollen… pleins de beurre, de pâte d’amande et de raison sec, voici des vrais petits desserts pour l’hiver. Un dernier petit tour à Cora Ermont pour les escargots et nous filons à la maison pour préparer notre table, le village de Noël et le repas.
Comme tous les ans, je suis incroyablement gâté, mais certainement pas autant que mon fils.

  • Une bouilloire pour le thé
  • Une petite théière
  • Un carnet de route en cuir de chameau
  • Deux bols à nouilles japonais
  • Le troisième tome des oeuvres complètes de Rudyard Kipling
  • Un carrom magnifique qui a du coûter une fortune…

Un Noël clairement sous le signe de l’Asie.

Notre repas était une fois de plus pantagruélique.

  • Petits fours à base de beurre de saumon, oeufs de lumpe, beurre de roquefort.
  • Pain surprise aux poissons
  • Foie gras maison et toasts grillés
  • Saumon fumé au citron, blinis et crême fraîche.
  • Escargots de Bourgogne au beurre à l’ail
  • Homard à l’armoricaine
  • Plateau de fromages
  • Petits fours sucrés
  • Bûche Chocolat Pistache

Le tout arrosé de Champagne et de Loupiac.
Gueule de bois assurée.


Samedi 25 décembre 04

A Paris, comme prévu deux jours auparavant. Ce n’est pas ce que j’avais souhaité, mais je n’ai apparemment pas le choix. C’est comme ça et ce n’est pas autrement. Bon en fait, ça ne se passe pas trop mal et le nouveau studio de ma mère n’est pas si mal que ça, même si c’est dans un ancien hôtel de passe. J’arrive à faire de belles photos. Ma sœur est contente avec son appareil photo numérique.
Là aussi, je suis gâté.

  • Le permier tome des oeuvres complètes de Robert Louis Stevenson
  • Un superbe pull en laine à col roulé

Je me pose la question de savoir ce que sont les 12 jours de Noël. Nous sommes déjà le 26 décembre et Noël est passé… mais l’air de fête est toujours là. La seule différence, c’est que maintenant, nous sommes plus détendus. Les jours de Noël continuent et l’ambiance est toujours là.

Nous finissons les restes et passant notre temps à table, alternant les moments de jeux avec le carrom et les coups d’oeils distraits à la télévision qui débite des sottises


vendredi 31 décembre 2004

D’après Claude Chabrol, le journalisme sportif, c’est traiter sérieusement des choses dérisoires.

Je me demande si la création, ce ne serait pas faire n’importe quoi à partir de tout ce qui est acquis, l’exact contraire du naïf. Je pars de tout ce que je connais, et je pars du principe que j’ai tout assimilé. Et à partir de ça, je balance, j’exécute, je trace, advienne que pourra. Désormais, c’est comme que je vois l’art, la création. Ça peut donner du très bon comme du très mauvais.

Je hais les 31 décembre. Ce sont des jours tristes à mourir, tristes parce que toujours pluvieux.

Je fais le tour de tous mes disques durs et je trouve plein de choses que j’avais oublié. Ce que je fais, c’est que je collecte. Des URL, des images, des textes, plein de choses hétéroclites et lorsque je retombe dessus, je les assemble, je les traite, j’en fais quelque chose de nouveau. C’est peut-être ça le web-art. Moi ? Artiste ? Pfff….

Besoin d’écrire énormément. Mon retour au blog va être terrible. Le risque de voir un nombre impressionnant de billet fleurir à mon retour est grand. Très très grand.

Fantasme du jour : une simple maison rectangulaire

Souvenir : Je me souviens lorsque j’allais avec mes grands-parents à Orgeval. Un des arrêts obligatoires était le magasin Big-big, une immense caverne à jouets. On devrait toujours prendre en photo les lieux que l’on aime car dès lors que les décorateurs, les peintres ou les bulldozers sont passés, il ne reste plus rien de notre passé. Le centre commercial Art-de-Vivre recelait alors dans ses murs une immense librairie appelée Le Grand Cercle. Sur des rayonnages profonds s’entassaient des milliers de livres dans un chaos sans nom, mais conféraient à l’ensemble une douce odeur de familiarité. Tout ceci n’existe plus, tout a été refait et ne correspond plus à ce que j’aimais.


Samedi 1er janvier 2005

Voilà, nous y sommes, nous sommes en 2005 et je n’ai pas pris mes bonnes résolutions. Faut dire que je ne les respecte jamais alors à quoi bon ? J’ai trouvé ces fêtes tristes cette année, et j’espère que ce sera la dernière fois. Tout est à reconstruire.

Envie de silence, envie qu’on me foute la paix. Envie de rester dans mon coin et de ne faire ce que je veux faire, réfléchir sur moi, mon passé et mon avenir, mes problèmes et les solutions à trouver.

En fait, j’ai déjà trouvé la solution. Il faut que je gagne beaucoup plus d’argent. Tout se trouve là.

Une théière « très chouette ». Le 30 décembre, nous avons fait la surprise à mes grands-parents de passer les voir, ce qui les a mis en joie. Ma grand-mère m’a offert une théière en grès en forme de chouette. J’aime beaucoup, ça fait très anglais.

Le premier livre que j’aurais lu cette année ? Souvenirs de France de Rudyard Kipling aux Editions Arléa.

19h18 : rien à faire, je déteste vraiment souhaiter la bonne année… J’ai toutefois eu la surprise de voir el Grinch débarquer sur mon blog comme un pétale de soupe sur la rose. Content, je suis, qu’il soit venu jusqu’ici.

19h53 : Portabilité du blog : Chaque semaine de blog sera disponible au format PDF, au cas où vous souhaitiez partir en vacances avec.


Dimanche 2 janvier 2005

Kipling : Souvenirs de France. Un Anglais parle de la France. Nous sommes en 1933 et les cicatrices de la première guerre mondiale sont à peine effacées. Il nous raconte la France, telle qu’il la connaît depuis son enfance. C’est sans fioritures et grandiose, comme à chaque fois chez Kipling.

Il fait un temps magnifique, une lumière bleue argentée métallise tout à l’horizon. Pas un temps d’hiver.

Nouvelle orientation : faire de Ôé un blog au moins aussi connu que « Comme la lune sur la branche ». Une raison à cela : il existe de belles choses à faire connaître, à dire, à expérimenter dans ce monde et je compte désormais parler de tout cela avec une certaine poésie.

A faire aussi : avec les photos que m’a confiée Etolane, la racine de mon site va enfin avoir une belle présentation.

Il me semble – de mémoire – qu’on peut utiliser les ancres nommées sous Dotclear. Si tel est bien le cas, je m’en servirais pour partager chaque billet en parties distinctes. Chaque nouvelle mise à jour de Ôé fera l’objet d’un billet sur « Comme la lune sur la branche ». Je vais aussi refaire une partie du design afin que cela ressemble plus à ce que je veux en faire.

Je suis debout face à mon ordinateur et j’écris presque frénétiquement.

Pour 2005 : Ecrire, vendre, se vendre, se faire connaître, se démultiplier. Comme dans l’entreprise où je travaille, je mets en place des axes stratégiques qu’il me faudra suivre grâce à des indicateurs et optimiser. Cette année sera quelque chose ou ne sera rien.
17h52 : Cette vie là n’est pas normale. Il se passe quelque chose, une sorte de malédiction venue des dieux… Pas possible autrement.