Je suis un être de passion (ou de passions, c’est selon) et lorsque je fais quelque chose, lorsque je m’engage dans quelque chose, j’y vais généralement de manière absolue. Ayant par la passé énormément étudié l’Art, avec un grand A, pas celui des galeries new-yorkaises, j’ai passé aussi beaucoup de temps à réfléchir sur l’Art, ce qui conduit inévitablement sur les chemins tortueux de la Philosophie et de la Religion.
Toute l’Histoire de l’Art occidentale est intrinsèquement liée à la Religion, car dans la plupart des cas, les oeuvres d’art étaient destinées à figurer dans les églises, les commandes émanaient de la part des pontifs de l’Eglise ou des mécènes qui cherchaient à s’attirer les bonnes grâces des instances religieuses.
La Religion est d’autant plus liée à l’Art que l’Art est toujours au centre de la problématique de la création, un thème religieux fondamental, et l’Art est censé montrer la réalité de la Nature, ce qui dans un certain sens est également le sens de la Religion. Georg Wilhelm Friedrich Hegel démontre parfaitement (de manière certes apodictique et difficilement contestable, mais parfois un peu farfelue) dans la Phénoménologie de l’Esprit les mécanismes de la naissance de l’Art et de la Religion, l’Art étant l’acte fondateur conjoint à la conscience malheureuse, la Religion étant le point de convergence des énergies intentionnelles…
Dans ce contexte, je suis devenu croyant, puis ma croyance s’en est allée… je suis redevenu un païen convaincu, mais il fut une époque où pour comprendre l’Art, je me suis fondu dans la Religion au point que je ne désirais qu’une seule chose. Devenir moine, entrer dans les ordres afin de goûter à la contemplation, laisser s’insinuer en moi la force de l’Esprit face à la factualité du corps… tel a été mon souhait pendant de nombreuses années.
Mon cheminement de pensée a été également très imprégné par la force de la spiritualité de Saint-François d’Assise et des Franciscains. Une doctrine monacale basée sur la pauvreté du clergé et la prédication me convenait totalement, mais je n’ai jamais réellement réussi à passer le cap de l’entrée dans les Ordres, c’est peut-être d’ailleurs ce que j’ai fait de mieux dans ma vie… Je n’en sais rien.
Tout ça pour dire que je compte désormais parler un peu d’Art, un peu de Religion, mais certainement sous un angle moins rébarbatif et moins aride que ce qu’on peut ordinairement trouver chez les prédicateurs et les réels croyants.