La routine

4 avril 2006, un matin inspiré, un texte reconduit…

Il y a des jours comme ça où on pressent qu’un truc va se passer, que les éléments vont se déchainer pour vous faire des petites blagues qui pourrissent la vie, des petits poissons d’avril à retardement, et finalement, ça arrive bel et bien. C’est ce que j’ai pu constater hier en soir en sortant du boulot. Je descends au parking, met les clefs dans le contact et là, un tour de moteur et puis plus rien.

Du coup, je jette un merde léger et presque amusé. Je regarde au plafond de la voiture et je me rends compte que la loupiote du plafonnier est allumée. C’est bien ma veine ça, alors cette fois-ci je pousse un merde proéminent et sonore, mais je me reprends tout de suite et je me dis bien vite qu’il n’y aucune raison de s’énerver. Continue reading “La routine”

[SpAb]

Un univers coloré entre Chicago, Los Angeles, New-York et Venise.
Des photos proches de la vie de tous les jours, et une mention spéciale à New-York Season One.

[SpAb]

A growing book

Trouvé chez Thomas, le petit livre vert de Monsieur Zhang est une invention merveilleuse.

Quand vous ne lisez pas, le livre se transforme en lampe grâce à 8 petites LEDs fixées à la base des plantes qui créeront ainsi un jeu de lumières avec les formes des végétaux que vous aurez choisis. La grille destinée aux plantations étant divisée sous le schéma des pixels, vous pouvez également faire pousser des germes pour créer un petit message personnalisé et vous pourrez prendre note de vos impressions au cours de l’expérience sur des espaces créés à cet effet dans le livre.

A growing book

Trente ans d'Imaginaire chez Gallimard

A l’occasion de son trentième anniversaire, les Editions Gallimard (re)publient dix titres dans la collection L’Imaginaire, chacun étant augmenté d’un CD ou d’un DVD, l’occasion de découvrir ou de redécouvrir des textes rares et intenses accompagnés de documents issus des archives de l’INA ou de films d’auteurs.

L’imaginaire

Collection CD:

  1. Le piéton de Paris, Léon-Paul FARGUE
  2. Nouveaux écrits de Rodez, Antonin ARTAUD
  3. Feux, Marguerite YOURCENAR
  4. Tous les feux le feu, Julio CORTÁZAR
  5. Venises, Paul MORAND
  6. L’après-midi de Monsieur Andesmas, Marguerite DURAS

Collection DVD:

  1. Le festin nu, William S. BURROUGHS (film éponyme de David Cronenberg)
  2. Un thé au Sahara, Paul BOWLES (film éponyme de Bernardo Bertolucci)
  3. Manuscrit trouvé à Saragosse, Jean POTOCKI (film éponyme de Wojcieh J. Has)
  4. Effi Briest, Theodor FONTANE (film éponyme de R.W. Fassbinder)

Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres d’être à la charge de leurs parents ou de leur pays et pour les rendre utiles au public

C’est un objet de tristesse, pour celui qui traverse cette grande ville ou voyage dans les campagnes, que de voir les rues, les routes et le seuil des masures encombrés de mendiantes, suivies de trois, quatre ou six enfants, tous en guenilles, importunant le passant de leurs mains tendues. Ces mères, plutôt que de travailler pour gagner honnêtement leur vie, sont forcées de passer leur temps à arpenter le pavé, à mendier la pitance de leurs nourrissons sans défense qui, en grandissant, deviendront voleurs faute de trouver du travail, quitteront leur cher Pays natal afin d’aller combattre pour le prétendant d’Espagne, ou partiront encore se vendre aux îles Barbades. Je pense que chacun s’accorde à reconnaître que ce nombre phénoménal d’enfants pendus aux bras, au dos ou aux talons de leur mère, et fréquemment de leur père, constitue dans le déplorable état présent du royaume une très grande charge supplémentaire ; par conséquent, celui qui trouverait un moyen équitable, simple et peu onéreux de faire participer ces enfants à la richesse commune mériterait si bien de l’intérêt public qu’on lui élèverait pour le moins une statue comme bienfaiteur de la nation. Mais mon intention n’est pas, loin de là, de m’en tenir aux seuls enfants des mendiants avérés ; mon projet se conçoit à une bien plus vaste échelle et se propose d’englober tous les enfants d’un âge donné dont les parents sont en vérité aussi incapables d’assurer la subsistance que ceux qui nous demandent la charité dans les rues. Pour ma part, j’ai consacré plusieurs années à réfléchir à ce sujet capital, à examiner avec attention les différents projets des autres penseurs, et y ai toujours trouvé de grossières erreurs de calcul. Il est vrai qu’une mère peut sustenter son nouveau-né de son lait durant toute une année solaire sans recours ou presque à une autre nourriture, du moins avec un complément alimentaire dont le coût ne dépasse pas deux shillings, somme qu’elle pourra aisément se procurer, ou l’équivalent en reliefs de table, par la mendicité, et c’est précisément à l’âge d’un an que je me propose de prendre en charge ces enfants, de sorte qu’au lieu d’être un fardeau pour leurs parents ou leur paroisse et de manquer de pain et de vêtements, ils puissent contribuer à nourrir et, partiellement, à vêtir des multitudes. Mon projet comporte encore cet autre avantage de faire cesser les avortements volontaires et cette horrible pratique des femmes, hélas trop fréquente dans notre société, qui assassinent leurs bâtards, sacrifiant, me semble-t-il, ces bébés innocents pour s’éviter les dépenses plus que la honte, pratique qui tirerait des larmes de compassion du cúur le plus sauvage et le plus inhumain. Etant généralement admis que la population de ce royaume s’élève à un million et demi d’âmes, je déduis qu’il y a environ deux cent mille couples dont la femme est reproductrice, chiffre duquel je retranche environ trente mille couples qui sont capables de subvenir aux besoins de leurs enfants, bien que je craigne qu’il n’y en ait guère autant, compte tenu de la détresse actuelle du royaume, mais cela posé, il nous reste cent soixante-dix mille reproductrices. J’en retranche encore cinquante mille pour tenir compte des fausses couches ou des enfants qui meurent de maladie ou d’accident au cours de la première année. Il reste donc cent vingt mille enfants nés chaque année de parents pauvres. Comment élever et assurer l’avenir de ces multitudes, telle est donc la question puisque, ainsi que je l’ai déjà dit, dans l’état actuel des choses, toutes les méthodes proposées à ce jour se sont révélées totalement impossibles à appliquer, du fait qu’on ne peut trouver d’emploi pour ces gens ni dans l’artisanat ni dans l’agriculture ; que nous ne construisons pas de nouveaux bâtiments (du moins dans les campagnes), pas plus que nous ne cultivons la terre ; il est rare que ces enfants puissent vivre de rapines avant l’âge de six ans, à l’exception de sujets particulièrement doués, bien qu’ils apprennent les rudiments du métier, je dois le reconnaître, beaucoup plus tôt : durant cette période, néanmoins, ils ne peuvent être tenus que pour des apprentis délinquants, ainsi que me l’a rapporté une importante personnalité du comté de Cavan qui m’a assuré ne pas connaître plus d’un ou deux voleurs qualifiés de moins de six ans, dans une région du royaume pourtant renommée pour la pratique compétente et précoce de cet art. Nos marchands m’assurent qu’en dessous de douze ans, les filles pas plus que les garçons ne font de satisfaisants produits négociables, et que même à cet âge, on n’en tire pas plus de trois livres, ou au mieux trois livres et demie à la Bourse, ce qui n’est profitable ni aux parents ni au royaume, les frais de nourriture et de haillons s’élevant au moins à quatre fois cette somme. J’en viens donc à exposer humblement mes propres idées qui, je l’espère, ne soulèveront pas la moindre objection. Un américain très avisé que j’ai connu à Londres m’a assuré qu’un jeune enfant en bonne santé et bien nourri constitue à l’âge d’un an un met délicieux, nutritif et sain, qu’il soit cuit en daube, au pot, rôti à la broche ou au four, et j’ai tout lieu de croire qu’il s’accommode aussi bien en fricassée ou en ragoût. Je porte donc humblement à l’attention du public cette proposition : sur ce chiffre estimé de cent vingt mille enfants, on en garderait vingt mille pour la reproduction, dont un quart seulement de mâles – ce qui est plus que nous n’en accordons aux moutons, aux bovins et aux porcs – la raison en étant que ces enfants sont rarement le fruit du mariage, formalité peu prisée de nos sauvages, et qu’en conséquence, un seul mâle suffira à servir quatre femelles. On mettrait en vente les cent mille autres à l’âge d’un an, pour les proposer aux personnes de bien et de qualité à travers le royaume, non sans recommander à la mère de les laisser téter à satiété pendant le dernier mois, de manière à les rendre dodus, et gras à souhait pour une bonne table. Si l’on reçoit, on pourra faire deux plats d’un enfant, et si l’on dîne en famille, on pourra se contenter d’un quartier, épaule ou gigot, qui, assaisonné d’un peu de sel et de poivre, sera excellent cuit au pot le quatrième jour, particulièrement en hiver. J’ai calculé qu’un nouveau-né pèse en moyenne douze livres, et qu’il peut, en une année solaire, s’il est convenablement nourri, atteindre vingt-huit livres. Je reconnais que ce comestible se révélera quelque peu onéreux, en quoi il conviendra parfaitement aux propriétaires terriens qui, ayant déjà sucé la moelle des pères, semblent les mieux qualifiés pour manger la chair des enfants. On trouvera de la chair de nourrisson toute l’année, mais elle sera plus abondante en mars, ainsi qu’un peu avant et après, car un auteur sérieux, un éminent médecin français, nous assure que grâce aux effets prolifiques du régime à base de poisson, il naît, neuf mois environ après le Carême, plus d’enfants dans les pays catholiques qu’en toute saison ; c’est donc à compter d’un an après le Carême que les marchés seront le mieux fournis, étant donné que la proportion de nourrissons papistes dans le royaume est au moins de trois pour un ; par conséquent, mon projet aura l’avantage supplémentaire de réduire le nombre de papistes parmi nous. Ainsi que je l’ai précisé plus haut, subvenir aux besoins d’un enfant de mendiant (catégorie dans laquelle j’inclus les métayers, les journalistes et les quatre cinquièmes des fermiers) revient à deux shillings par an, haillons inclus, et je crois que pas un gentleman ne rechignera à débourser dix shillings pour un nourrisson de boucherie engraissé à point qui, je le répète, fournira quatre plats d’une viande excellente et nourrissante, que l

Someone put a spell on me

Bon, hier, ce n’était vraiment pas le jour. Et les hasards sont parfois étranges. Planté devant la télé, j’ai regardé la Nouvelle Star rien que pour la prestation de Julien qui a sorti un “I put a spell on you” de Screamin’ Jay Hawkins absolument sublime… Je n’arrête pas de me dire que ce mec a quelque chose de Tom Waits dans la variété de ce qu’il est capable de chanter. Petit tour d’horizon sur les différentes versions de cette chanson, à l’origine chantée par un grand malade mental… (Le premier clip, un autre plus récent, Nina Simone, un autre de Katie Melua absolument génial et enfin le trailer japonais de Stranger than paradise de Jarmush – Je vous épargne la version nullissime de Marylin Manson et manque par contre celle très rock de Credence Clearwater Revival)
Pour les non-anglophones, le titre signifie “Je te jette un sort
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Abandoned But Not Forgotten

Lieux solitaires, abandonnés, dévastés, mais pas oubliés. On a du mal à y croire lorsque qu’on regarde les innombrables photos de ce site qui recense quelques uns des lieux à l’abandon au travers quelques-uns des Etats-Unis. Il y a de la poésie dans ces lieux que l’humain a traversés puis abandonnés, souvent pour des raisons bien peu glorieuses. Et la nature finit par revenir dans un incroyable mouvement pondérateur.

Bonnes grosses images au format bitmap, du bon vieux HTML de la campagne, ça sent bon le terroir et le web des années 30, mais on n’est pas là pour juger.

Abandoned But Not Forgotten

Liberty

En 1875, parmi d’autres articles, le marchand anglais Arthur Lasenby Liberty propose des tissus à sa clientèle. Mais c’est dans les années vingt qu’il rencontre un grand succès avec la référence “Tana Lawn”. Cela l’encourage à créer, en 1939, sa propre société, Liberty of London, dont le sublime magasin de style Tudor, toujours en activité à Londres, a su imposer le style si caractéristique de Liberty au monde entier. [source: Aufeminin.com]

La plus belle collection de Liberty

La plus belle collection de Liberty.

Abbesses reloaded

Oui c’est du recyclage mais l’important, c’est que ce soit toujours aussi bon, et moi, quand c’est bon, j’en redemande. Ces types sont des génies…

Abbesses par Birdy Nam Nam.

Ikki

Le Portugal et le Brésil, le soleil, une ambiance chaleureuse, des poses longues et les paysages qui prennent du mouvement, ce sont les photos de Érico Christmann sur Flickr.

Ikki