Le paradoxe du blogueur autrefois tant aimé

Il fut un temps où les foules se pressaient sur mes pas, où l’on jetait des pétales de rose à mon arrivée, où des femmes nues au corps diaphane, aux cheveux bouclés et retombant en cascade sur leurs épaules blanches et sucrées se pavanaient tandis que dans un geste large de bénédiction je déambulais en papamobile le long des avenues de Los Angeles pour prêcher la bonne parole, un temps où les bourgeons éclosaient en hiver à la proximité de mon fluide. Mais aujourd’hui, ce temps est révolu. Retourné dans l’anonymat des sages au mitan de leur vie (je touche du bois quand-même), replié sur moi-même comme un vieil étron séchant lamentablement au soleil, je passe mon temps à lire, travailler, lire, travailler, réfléchir, m’amuser dans la limite des stocks disponibles, je reconcentre mon activité intellectuelle sur les univers que je me suis construit. Aussi lorsqu’il s’agit de bloguer, soit je n’ai pas le temps, soit j’ai une cosse de tous les diables. Et quand je n’ai pas la cosse, j’ai carrément pas le temps. Alors à moins de produire un billet prout ou un billet à haute teneur en notions intellectuelles, je ne me vois pas trouver de juste milieu. Mais comme on dit du côté de chez moi, on s’en fout non ?

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