Sorti dans le vent sans vraiment me rendre compte qu’il faisait déjà jour, je me suis soudain aperçu que le vent soufflait fort, trop fort et à peine avais-je marché cinquante mètres que déjà je commençais à avoir mal au crâne, les oreilles en ont pris un coup. Ça m’apprendra à aller chez le coiffeur en pleine saison des cyclones.
J’aurais pu demander de me faire coiffer encore plus court, mais disons qu’après je risquais d’exposer la peau du crâne aux intempéries, et puis après tout, c’est juste histoire de changer de tête quelques temps, de marquer une pause, de se faire beau et propre et d’en profiter. Il paraît que ça repousse de toute façon.
Dans le train, je me suis retrouvé face à une jeune fille blonde absolument sans saveur, des cheveux très fins dans tous les sens et en regardant son visage, je me suis aperçu que je la connaissais. Ses traits fins me disaient vraiment quelque chose alors j’ai tenté de me souvenir. Elle a levé les yeux vers moi, et c’est là que j’ai compris qu’on avait dû faire des galipettes au temps du lycée. J’ai avalé ma salive et tenté de ne pas ciller, elle détourna le regard sans m’attacher plus d’importance que ça. Pour le coup, j’étais franchement heureux de ne pas avoir laissé un souvenir impérissable à une fille.
La musique dans les oreilles, j’aime regarder les gens. Ce type avec sa cravate bleue sur sa chemise noire, il me ressemble, mais lui a l’inconvénient d’être blond. Bon Dieu ce que j’aurais détesté être blond. Une femme que je vois souvent, elle a un beau visage, je la foudroie de mon regard le plus inexpressif possible, les yeux grands ouverts… Elle a l’air terrorisé… J’adore ça…