4 avril 2006, un matin inspiré, un texte reconduit…
Il y a des jours comme ça où on pressent qu’un truc va se passer, que les éléments vont se déchainer pour vous faire des petites blagues qui pourrissent la vie, des petits poissons d’avril à retardement, et finalement, ça arrive bel et bien. C’est ce que j’ai pu constater hier en soir en sortant du boulot. Je descends au parking, met les clefs dans le contact et là, un tour de moteur et puis plus rien.
Du coup, je jette un merde léger et presque amusé. Je regarde au plafond de la voiture et je me rends compte que la loupiote du plafonnier est allumée. C’est bien ma veine ça, alors cette fois-ci je pousse un merde proéminent et sonore, mais je me reprends tout de suite et je me dis bien vite qu’il n’y aucune raison de s’énerver.
Il y a simplement que j’aurais pu mettre une demi-heure en voiture pour aller à Montesson et me voilà finalement contraint à prendre les transports, ce qui devait me faire arriver à une heure indécente. De toute façon, je n’avais guère d’autre solution. Je me suis donc engouffré dans les entrailles de la terre urbaine et j’ai demandé au guichetier un billet pour le Vésinet. Le Vésinet-Le Pecq ? Euh oui, je lui réponds. Euh Monsieur ? Oui ? Vous n’auriez pas une cigarette ? Je le regarde… Euh non, Monsieur. Putain, il est gonflé celui-là… Bref, sur le quai d’Anatole France, je me retrouve sur le quai, atterré d’être obligé de prendre le métro alors que je ne l’avais absolument pas décidé comme ça. Je déteste qu’on me force la main. Sur le quai d’en face, une apprentie virtuose (qu’en sais-je?) fait ses vocalises en cassant les oreilles à tout le monde. Je prends la métro jusqu’à Villiers et je prends la ligne 2 jusqu’à Charles de Gaulle. Dans le métro, il y a un vieux Monsieur avec une caisse dans laquelle il y a certainement un saxo, ou un autre instrument à vent, et une fille assise à côté de lui qui gueule dans son téléphone portable Ouais, c’est un téléphone que j’ai emprunté au boulot pour mes déplacements !. Eh bien ça nous fait une belle jambe. La dernière fois que j’ai pris le RER A, ça remonte à… Attendez que je réfléchisse, ça me changera… Je ne sais plus, ce qui veut dire que ça fait bien plus de 10 ans. Paris et moi, ce n’est pas une histoire d’amour. J’avais oublié à quel point l’odeur de pisse était accablante dans ces couloirs sordides. Celui-ci est particulièrement pourri et je me rappelle que la dernière fois que je suis passé par là, les RER partant sur Saint-Germain en Laye étaient encore plus pourris que les autres. Je me suis dit que j’allais peut-être pouvoir prendre quelques photos de nuit depuis l’intérieur, mais les vitres sont tellement dégueulasses qu’on ne voit même pas dehors. Je ne me rappelai plus à quel point le RER, contrairement au métro, était silencieux, ce qui est appréciable quand on sort du boulot. Arrivé au Vésinet, j’ai passé une partie du trajet à me bidonner à cause d’un type qui parlait tantôt français, tantôt swahili, et qui ponctuait chacune de ses phrases d’un éclat de rire, dans lequel on pouvait sentir toute la sincérité de l’Afrique et qui se communiquait à travers la rame. Tout le monde avait le sourire aux lèvres. C’était bon de sentir cette bonne humeur. A la gare du Vésinet, mon grand-père m’attendait. Mais moi, je l’attendais un peu plus loin, alors on s’attendait, ça a bien duré cinq ou six minutes.
Levé à l’aube, à l’heure où il y avait encore de la gelée sur les voitures (pas la mienne en tout cas, qui était en train de dormir dans un parking en sous-sol), je sors frigorifié mais confiant dans la marche qui réchauffera certainement. Je pars tranquillement, en me disant que de toute façon, avec le bol que j’ai, soit le bus va me passer devant le nez, soir je vais devoir l’attendre un quart d’heure. J’arrive devant le parc où je jouais étant gamin, où ma grand-mère m’emmenait, son sac garni d’une gourde de soda et d’un morceau de baguette fourrée d’une barre de chocolat, j’arrive devant le parc en même temps que deux autres gus, mais ils attendent un peu plus loin que l’arrêt. Je vais à l’arrêt. Rien de spécial. Je demande à un des deux types: C’est bien ici que passe la ligne 9 ?. Il pouffe ce con… Hein ? C’est pas la ligne 9 ici, mais la 7. Je me renfrogne et me dit qu’il doit me prendre pour un con. Alors je retourne à l’arrêt et me dit qu’ils n’ont quand même pas pu changer le trajet comme ça. Et en fait, non. Ils ont juste changé le numéro de la ligne, le nom de la compagnie de bus et les bus. Sinon le trajet est le même. C’était la ligne que je prenais tous les matins pour venir au collège et la dernière fois que je l’avais prise sur cette portion, ça devait être lorsque j’étais à l’école primaire, pour aller au Château de Saint-Germain. Une paille ! Anyway… La TVO (Transports du Val d’Oise) a été rachetée par Connex (qui n’a pas été racheté par Connex ?) et le montant du trajet s’élève à 1,40 €. Putain, ils ne s’emmerdent pas. Bon en même temps, ça m’a tout de même évité de me farcir 1/2 heure de marche à pied. J’arrive à la gare du Vésinet et je m’étonne de la propreté du quai et des voies, et puis je me souviens tout à coup que nous sommes au Vésinet. Ben oui. Ce qui n’empêche que le RER est tout aussi pourri que celui de la veille. Arrivé à Charles de Gaulle (il est vraiment partout celui-là, c’est comme Johnny), sur le quai du métro, celui qui arrive sur le quai d’en face annonce qu’un incident d’utilisation (c’est quoi un incident d’utilisation ?) oblige les personnes à descendre et deux minutes après le métro part dans l’autre sens (je commence à avoir le tournis avec toutes ces machines, déjà que j’avais oublié que le RER allait dans le sens inverse du métro). Bref. Un autre métro arrive sur le quai d’en face. Puis sur le mien, mais il arrive à contre-sens, car c’est certainement celui qui est parti depuis l’autre quai. Je suis certain qu’ils le font exprès pour que j’aie des trucs inintéressants à raconter sur mon blog. Dans le métro, je lis Fante (Rêves de Bunker Hill) et au moment où l’écrivain a le nez qui pique et s’apprête à éternuer, il m’arrive la même chose. A Villiers, il y a une bonne odeur de croissants chauds sur le quai, ça change de la pisse. En sortant du métro, je tombe nez à nez avec Philippe Tassi, un homme charmant (on se connait depuis que je suis arrivé ici), il me serre la main (je connais les bonnes manières et je sais qu’on ne doit jamais tendre la main en premier lorsque la personne est plus âgée ou qu’elle est hiérarchiquement supérieure) et me dit que lui aussi aime arriver tôt. Je lui souris et lui confie que je n’aime quand même pas arriver trop tôt. Nous rigolons ensemble et je lui souhaite poliment une bonne journée.
Je suis en forme. Je sens que je vais aimer cette journée.
Je “t’emprunte” ton post pour mon blog sur Le Vésinet, je mettrai la source bien évidemment….
Si tu vois une objection, je le retirerai sans souci !!
Tiens-moi au courant,
Ciao 🙂
Pas de souci, je brade mon existence en ce moment…
c’est marrant, chaque fois que je lis/j’entends “Le Vésinet”, je vois Rosy Varte dans Maguy
Hanlala tu regardais ça toi ?
ben vi, quand j’étais petite (parce que hein, Maguy, ça date pas d’hier), on n’avait pas les chaînes françaises (j’habitais dans les montagnes suisses, je précise) mais Maguy était diffusée car c’est une co-production TSR (la télé suisse romande). et j’aimais bien, c’était comme du Vaudeville (avec tout le décor qui tremble quand quelqu’un claque une porte). et la coiffure de Maguy, rohlala !
Eh ben je vais décevoir tout le monde : Maguy a beau soit-disant se passer au Vésinet… que nenni ! 🙁
C’était tourné en studio… quelle déception (quoique…)
Ah oui, la coiffure de Maguy (Maguy la jour, Maguy la nuit, c’est un poème…)
alpiko > ben on s’en serait un peu douté, quand même…
Romuald > “un peu, beaucoup, à la folie, c’est elle qu’on aime” huhuhu