βloglines

Qu’on se le dise, il n’y a pas mieux que Bloglines. Enfin, ce n’est pas tout à fait vrai. Parce que désormais il y a βloglines. Vous voyez ? Vous saisissez la différence, avec le petit β au début ? Cette petite lettre qui est un beta grec et qui signifie que c’est encore en test ? J’ai découvert cette nouveauté chez Houssein et j’avoue être séduit par le design, parce qu’au fond, le vieux Bloglines manque cruellement de charme. Toutefois, cette version n’est à mon sens pas tout à fait au point, même si pour le moment, elle semble ne comporter que les fonctions de base.

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Liber Floridus, enluminures

Moi qui cherchais depuis longtemps un site Internet bien approvisionné sur les enluminures, me voilà servi. Liber Floridus est un site regroupant les collections les plus prestigieuses d’enluminures, notamment celles de la Bibliothèque Sainte-Geneviève et de la Bibliothèque Mazarine.

Elle représente près de 1600 manuscrits et 31000 images, toutes consultables par feuilletage.

On pourra simplement regretter que les manuscrits ne soient pas plus explicitement décrits dans les listes de liens. La navigation n’y est pas forcément facile, mais le résultat est époustouflant.

enluminure

Des notes pour moi-même

Je n’avais pas envisagé que les choses puissent m’apparaître ainsi, mais à présent, le terme de blog va sortir de mon vocabulaire en ce qui me concerne et ce que j’écris. On n’arrête pas de me répéter que le blog est un outil et rien d’autre, et je m’en rends bien compte. Hier, j’ai viré de Bloglines une bonne trentaine de fils qui n’étaient plus actifs depuis longtemps. C’est comme ça, les gens se lassent de la nouveauté, ils ne font plus ce en quoi ils croyaient parce que les communautés se sont délitées, l’émulation est passée et sans substance, je conçois qu’on n’ait plus rien à dire.

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Rares et précieux

Parce qu’ils sont rares, qu’on les voit peu et qu’on les entend encore moins souvent et parce qu’il n’y a rien de pire pour un mot que de ne pas être employé, voici une petite collection de mots rencontrés au fil des lectures, mots que je ne connaissais pas ou que j’ai rencontrés de manière tellement rare que j’en oublie le sens. A faire évoluer, grossir, à épancher comme de l’engrais dans une prairie.

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Le diable et la haute mer

Photo © Mgjefferies

L’humour et la connaissance précise de la marine de Kipling. Un enchantement dont j’arrive encore à me réjouir à chaque instant.

L’Haliotis avait le choix et ce qu’il choisit déclencha le dénouement.
Escomptant son moindre tirant d’eau, il essaya de se tirer dans le nord vers un bas fond propice.
L’obus, qui arriva en traversant la cabine du premier mécanicien, fut un cent-vingt-cinq à charge, non d’éclatement mais de tir.
On avait visé pour qu’il passât en travers de sa route et c’est évidemment pourquoi il était venu flanquer par terre le portrait de la femme – fort jolie fille d’ailleurs – du premier mécanicien.
Il réduisant en bois à allumettes la toilette d’acajou de cet officier, franchit le couloir de la chambre des machines, et, frappant un grillage, tomba juste devant la machine avant, où il éclata, coupa net les boulons reliant la bielle avec la manivelle antérieure. On se doute des conséquences. […]
En bas, on entendait qu’il se passait quelque chose.
Ça ronflait, ça cliquetait, ronronnait, grondait, tocquetait.
Le bruit ne dura guère plus d’une minute.
C’était les machines qui, sous l’inspiration du moment, s’adaptaient aux circonstances.
M. Wardrop, un pied sur le grillage supérieur, se pencha pour prêter l’oreille et laissa échapper un grognement douloureux.
On ne stoppe pas en trois secondes des machines marchant à douze noeuds à l’heure, sans y jeter du désarroi.
Dans un nuage de vapeur, l’Haliotis chassa sur son erre en geignant comme un cheval blessé.
Rien à faire.
L’obus à charge réduite avait réglé la situation.

Rudyard Kipling,
in Un beau dimanche anglais.

Traduit par Albert Savine, 1931,
Albin Michel

Le texte original est disponible sur le projet Gutenberg, sous le titre The Devil and the deep sea, in The day’s work.

La mer vue du rivage

Photo © Goandgo

Un brave marin hollandais, ferme et froid observateur, qui passe sa vie sur la mer, dit franchement que la première impression qu’on en reçoit, c’est la crainte. L’eau, pour tout être terrestre, est l’élément non respirable, l’élément de l’asphyxie. Barrière fatale, éternelle, qui sépare irrémédiablement les deux mondes. Ne nous étonnons pas si l’énorme masse d’eau qu’on appelle la mer, inconnue et ténébreuse dans sa profonde épaisseur, apparut toujours redoutable à l’imagination humaine.

Les Orientaux n’y voient que le gouffre amer, la nuit de l’abîme. Dans toutes les anciennes langues, de l’Inde à l’Irlande, le nom de la mer a pour synonyme ou analogue le désert et la nuit.

Grande tristesse de voir tous les soirs le soleil, cette joie du monde et ce père de toute vie, sombrer, s’abîmer dans les flots. C’est le deuil quotidien du monde, et spécialement de l’Ouest. Nous avons beau voir chaque jour ce spectacle, il a sur nous même puissance, même effet de mélancolie.

Jules Michelet
La mer
1861

Le texte de Jules Michelet, La mer, est disponible dans son intégralité sur Wikisource.

Argenteuil, ville puante

Le maire d’Argenteuil (Val-d’Oise), Georges Mothron, a suspendu hier l’utilisation du répulsif odorant Malodore, après avoir discuté avec la ministre du Logement, Christine Boutin, et le haut commissaire à la pauvreté,Martin Hirsch.
Ce produit visait selon lui à «éloigner 4 ou 5 personnes très alcoolisées» des issues de secours d’un centre commercial. La Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) devait être saisie hier par un élu PCF, un militant Vert et un responsable du MRC (Mouvement Républicain et citoyen).
Malodore est employé, à l’origine, «pour limiter l’accès à des sites dangereux du type bordures de rocades ou de ponts».

Source Matinplus.net. L’article fait suite à celui-ci publié le 24 août dernier sur Libération.

Pour avoir vécu à Argenteuil et pour avoir vu et côtoyé la “nuisance” à plusieurs reprises dont il est question dans ces articles, j’avoue que l’action est particulièrement disproportionnée. La mesure est justifiée par une impossibilité de trouver une solution d’ordre sociale pour ces personnes complètement désoeuvrées. Ayant habité cette ville, je sais qu’il existe des choses beaucoup plus malodorantes que les personnes qui squattent les accès du centre commercial (qui par ailleurs est une véritable aberration). Décidément, le monsieur à groin de porcin qui dirige cette ville n’a pas fini de se comporter lui-même comme une chose malodorante.

Voleur de rêves

Ils sont partout, trainent ça et là, les mots, les verbes, les adjectifs, volatiles et délétères, comme des songes posés sur des fils électriques après un long voyage, heureux d’être tout simplement.
Elles sont légions, légères, frivoles et tendres, colorées et pleines de significations, bavardes comme des pies, solitaires parfois, me font penser à des iris caressés par le vent, pliées comme des roseaux, des images et des photos à profusion.
Les odeurs qui s’en dégagent aussi.
Les sons me passent dessus, glissent sur moi.
D’autres choses “glissent comme un poisson vivant entre mes mains…”
Je badine, je papillonne, je vole entre les mots, j’écoute le vent au dehors et non, vous ne rêvez pas, je dérobe tout, je me repais de vos mots et de vos sensations. J’ai un travail mais mon métier est tout autre ; je suis un voleur de rêves…

Dos d'âne

Notes de vacances

Un des aspects que j’ai réussi à comprendre juste avant de partir en vacances, c’est qu’il est plus facile de prendre des notes avec un appareil photo qu’avec un carnet et un stylo. En réalité, j’ai fait les deux.
Andreas Angelidakis, lui, est parti en congés en Crète et à Antiparos et en a ramené un portfolio, ou plutôt ses notes visuelles de voyage. Une manière différente de garder une trace de ses vacances.

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