Valeria

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C’est étrange parfois. Le hasard des rencontres, la beauté funeste de la symétrie des êtres, la coïncidence heureuse ou hasardeuse… Moi qui croyais au destin, moi qui pensais que lorsque tout concorde à faire se rencontrer les âmes qui se veulent, je me suis rendu compte que la métaphysique n’était pas pour moi. Woody Allen disait:

Je me suis fait recaler à l’examen de métaphysique : j’avais copié dans l’âme de mon voisin.

Valeria

Et puis, je ne sais pas, j’avais envie de ça depuis longtemps. Je voulais parler de Valeria Bruni-Tedeschi parce que c’est une femme que j’aime beaucoup. Pas au point d’être à l’affût de sa carrière mais depuis le film Une femme pour moi (“la chaleur, ça fait vraiment faire n’importe quoi”), je pense à elle, à son visage et à son étrangeté, à cette façon qu’elle a de changer et de ne montrer que ce qu’elle veut.

Lettres sauvages C-15

Il y a quelques temps, je l’ai redécouverte dans Télérama, avec un visage de femme différent, peut-être la marque du temps qui fait son office, doucement, mais qui la rend incroyablement belle, d’une beauté sauvage et sensuelle. Je regarde ces photos, je regarde ces photos, je regarde ces photos… Elle a dix ans de plus que moi.

Valeria

Ça me dérange un peu de parler d’elle tandis que sa soeur, la beauté lisse, froide et creuse – l’archétype même de la beauté qui me laisse de marbre – fait la une des tabloïds parce qu’elle se tape le nain le plus célèbre de France, et puis en fait, il semblerait que je n’ai pas grand-chose à en dire. Juste quelques mots pour dire que je le voue une vénération sans nom.

Elle est incroyablement belle et je ne sais pas comment le dire. Peut-être comme ça…

Motrice n°16019

La plateforme était envahie du bruit monotone et régulier des roues métalliques sur les rails à grande vitesse – seul – la tête posée contre la vitre qui tremblait – je regardais les tampons exercer leur travail sous la pression du wagon contre la motrice, l’attelage qui grinçait sous le coup de la vitesse – sur les côtés et sous moi le paysage et le ballast défilaient à vive allure me donnant le vertige et exerçant sur mon regard la fascination des instants que je ne peux partager avec personne – en ce moment, toute mon émotion passe par le regard et la vue seule me procure le trop-plein de sensations dont j’ai besoin.

Voyage

Je me mets à rêver des Voyages de Raymond Depardon (éditions Hazan), un livre de photos qui se lit comme un roman – même avec peu de textes – laconiques, jetés là comme pour faire bonne mesure.
L’Afrique au quotidien en tête de livre.
Mon regard vagabonde sur les éclairs laissées comme une route lumineuse par le pantographe sur le caténaire.

Voyage

Je saute quelques pages pour retrouver ces photos d’une femme qu’il a aimé, une femme aux cheveux courts, au visage lisse et fermé. Elle me rappelle quelqu’un – à moins que ce soit moi qui cherche absolument à trouver une ressemblance.

Voyage

Des photos au grain parfait, sensuel, des photos humaines où le cadrage parfait n’est parfois pas tout à fait droit – l’inclusion d’un peu d’humanité de l’autre côté de l’objectif.
Le train continue sa course en cahotant – mon regard reste fixé sur ces numéros peints en blanc sur la tôle rouge vif : 16019.

Café Madeleine

Vitrine

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J’aime beaucoup cette photo que j’ai prise l’année dernière, à peu près à la même époque. C’était une belle journée d’hiver ensoleillée, une journée tendre et froide pendant laquelle je suis monté au tout dernier étage d’un grand magasin pour admirer les toits parisiens et les reflets argentés des vitres, les tons opaques des toits en zinc et tout en bas la foule grouillante et bruyante.
Pour moi, cette photo c’est Paris. C’est Paris tel que je l’aime, capitale du luxe aux rues illuminées, le Paris que j’aime de plus en plus. Cette photo, je l’ai prise aux abords d’un magasin luxueux de la rue Tronchet, aux environs de la Madeleine, à deux pas des Grands Magasins. On y voit le reflet (je m’en suis rendu compte aujourd’hui) du Café Madeleine qui se trouve juste en face. Ce que j’aime aussi, c’est que pendant que je prenais la photo, j’avais l’impression qu’elle me regardait et que c’était pour moi qu’elle prenait la pose. Une certaine vision de l’hiver…

Grands Magasins de Paris

Grands Magasins de Paris

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Métonymie hivernale

Fougères de givre

L’hiver m’inspire, il me délivre d’un poids, il me fait passer pour le contraire d’un ours et me révèle dans ce rejet de l’hibernation dans un savoureux mélange d’odeurs subtiles. L’hiver me fait revivre.
J’ai passé ces derniers jours dans une torpeur noire parce que j’étais malade, je me suis retrouvé pendant plus d’une semaine enfermé entre les murs de mon esprit, mon audition étant pratiquement réduite à néant, des jours et des jours passés dans un monde du silence, coupé du monde extérieur et terrifié à l’idée que mon esprit n’arrivait plus à fonctionner à son rythme de croisière. J’ai senti l’inertie me frôler, m’envahir doucement, me frigorifier tendrement, et c’est alors que je me suis repris en main parce que je sentais mon coeur s’arrêter. J’ai vécu des moments durs pour diverses raisons que je n’ai pas envie d’évoquer.
Je n’ai pas envie non plus de dire tout ce que ça implique pour moi.
A présent, l’esprit de Noël est là, il a commencé à nous envahir, même si cette année la fête n’aura pas la saveur sucrée des autres années. Et à ce propos, voici de quoi s’en imprégner un peu avec cette chanson extraite de la première version du Grinch de Dr Seuss. Le chanteur s’appelle Thurl Ravenscroft. C’est une voix profonde et puissante qui a traversé l’âge d’or du cinéma hollywoodien ainsi que de nombreux films d’animation Disney. Un aperçu de son timbre sur Beware of the Blog.

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Spumescence

Bien. En fait, je crois que ça se voit, c’est suffisamment manifeste pour ne pas être dit explicitement, mais il faut que je l’avoue.
Je suis en train de faire une pause, parce que c’est comme ça, pas de raison à donner, juste un mot pour vous dire que je n’ai pas envie d’écrire.
Parce que l’écume est souvent stérile.
Retour prévu un jour de beau temps.

Massaro House, Frank Lloyd Wright

Une des plus belles réalisations de l’artiste avec la Waterfall House, la Massaro House de Frank Lloyd Wright est un modèle d’intégration dans la nature. On sait que l’architecte avait cette préoccupation ancrée en lui, cristallisée dans la réalisation de Taliesin. Pas besoin de grande dissertation car tout ce que je pourrais en dire a forcément déjà été écrit quelque part.
A voir plus en détail sur Wallpaper avec un superbe diaporama.

Massaro House, Frank Lloyd Wright