Rien de plus angoissant pour un webdesigner que d’avoir à modifier sa feuille de style 36 fois pour tester la police la plus adéquate à l’affichage, et à part être typographe de métier ou avoir une solide connaissance des traits de chaque websafe font utilisable, charger les meilleures est parfois un casse-tête. Typetester est un outil comparatif de texte visuel. Entrez votre texte et choisissez vos indicateur à l’écran, taille, épaisseur, espacement, couleur, etc. et visualisez tout de suite l’effet en colonnes au regard d’autres paramètres. Une fois l’effet escompté obtenu, un simple clic permet d’en obtenir le code CSS.
Un très bon outil créé par Marko Dugonjić.
Rarindra Prakarsa
Des lumières féériques diffuses promettant les effluves d’une chaleur tropicale, les joies de l’enfance et l’innocence simple des visages indiens, c’est l’univers de Rarindra Prakarsa. Un portfolio de 229 photos sublimes.
Quand c'est nouveau, c'est mieux, mais pas toujours ou alors c'est juste une lichette mieux, mais pas trop
Le problème avec les concepteurs de produits du web, c’est que leur constante quête d’évolution n’apparait pas toujours de façon rationnelle, dans une optique stratégique claire et surtout parfois, à l’encontre des souhaits de l’utilisateur.
Après avoir éprouvé la version 3 de Firefox, je me suis trouvé assez désarçonné par cette “barre d’adresse intelligente” qui est censée nous conduire là où on le souhaiterait, si tant est qu’on soit peu habitué aux arcanes de la navigation. Bref, pourquoi pas. Globalement, je suis assez content du produit, j’apprécie le zoom au clavier + souris, la rapidité légendaire du navigateur, et surtout toujours autant la profusion des greffons, même si en passant de la 2 à la 3, je me suis débarrassé de pas mal de choses dont je n’avais plus besoin, à part évidemment l’inséparable ColorZilla.
A l’usage, je me rendu compte qu’on avait perdu des boulons en cours de route. Non content d’annoncer que la nouvelle version intègre une fonction de marque-pages dynamiques, quid de la souscription automatique aux flux RSS du lecteur de son choix ? En cliquant sur le logo dans la barre d’adresse, j’avais l’habitude de renvoyer le flux directement dans Bloglines pour y souscrire, après avoir configuré le tout directement dans le panneau de configuration (et je ne pense pas faire figure de vieux con en utilisant encore cet outil – ou alors ce serait-y que c’est vrai que le blog is dead ?). Aujourd’hui, je n’ai le choix qu’entre ajouter mon flux aux marques-pages (wtf ? j’ai dit syndication, pas bookmark – Firefox devient con ou bien ?) et renvoyer le flux vers Netvibes, My Yahoo ! ou Google Reader (et mon Bloglines alors ?). Du coup, je me contente d’un greffon tout moisi (Bloglines Toolkit) avec menu contextuel et tout le tremblement. L’impression très nette de faire marche arrière me saisit. Plus rien dans le panneau de configuration, plus traces de Bloglines nulle part, et surtout, je suis à la limite de la tendinite à force de faire crtl+c / ctrl+v.
Firefox, dans mon quotidien d’internaute, n’est pas un cas isolé. Bloglines lui-même avec sa version ß qui plante une fois sur deux lors de la connexion et qui est tout sauf intuitif (web 2.0 en somme), ou alors WordPress qui dans sa version 2.6 intègre un lien sous la sommaire dénomination de Turbo et qui fait la promotion d’un outil Google, Gears, dont je n’ai pas encore trouvé ni l’intérêt, ni le manuel.
Personnellement, je crois que je suis à la limite du conservatisme en me rebellant contre les évolutions des nouvelles versions, bêta et consorts, mais ce que je comprends surtout, c’est qu’une belle entreprise comme Firefox, qui, depuis quelques temps conserve une logique “utilisateur”, est en train soit de tomber dans le syndrome MSIE qui vise à plaire à tout le monde, soit de se vendre dans une optique à la stratégie douteuse. Etre en acteur en forte croissance du marché ne donne pas le droit à mon sens de sacrifier les innovations intéressantes, le temps d’une version.
EDIT: ah bah tiens, je viens de découvrir qu’en ouvrant molto onglets, ceux-ci défilent sur la droite avec un effet smooth très… très euh… je sais pas, c’est joli et c’est tout.
Croisade à l'intérieur des terres
Je dois l’avouer, les choses vont plutôt bien en ce moment, d’une manière très simple, très rationnelle. Il fait chaud, et ça j’adore. Hier soir, il faisait une chaleur étouffante, un temps que j’apprécie, sentir l’air brûlant entrer dans la poitrine, oppressant dans la gorge – regarder le ciel d’une gris ondulant et le soleil nulle part tout le monde qui se plaint qu’il fait trop lourd et qu’il faudrait que ça pète et gnagnagna… à côté de ça, le centre des impôts m’a rappelé pour me confirmer qu’il me devait la somme astronomique qu’il m’a honteusement ponctionné en me saignant à blanc et je vais recevoir un gros chèque qui va me permettre de respirer un peu, réparer mon pot d’échappement et quelques autres choses essentielles. Et puis surtout, je n’arrive pas encore à réaliser que je vais déménager début septembre dans un grand quatre pièces même pas cher au septième étage d’une tour dans une résidence pas dégueulasse avec vue sur la forêt et toute la vallée, de grands arbres tout autour – je n’arrive pas à y croire, une chambre pour mon zouzou, pour lui tout seul et de la place à ne pas savoir quoi en faire, je n’ai même pas assez de meubles pour tout combler – tant mieux non ? Alors voilà, je dirais que j’ai fait un sacré bout de chemin, une sorte de reconstruction salvatrice, et lorsque je vois mon directeur en réunion me faire un clin d’œil et faire une moue approbatrice en évoquant mon travail et son supérieur juste avant qui m’écoutait attentivement sans avoir rien à redire, je me dis qu’il doit y avoir un retournement de karma dont je compte bien profiter quelques temps, en priant à genou pour que ça continue comme ça quelques dizaines d’année encore. Après tout, je l’ai peut-être pas mal mérité non ? Tout ça pour dire que mon capital confiance n’est pas loin de son point le plus haut. Jusque là, tout va bien.
Friday night in San Francisco
Photo © Tyler Westcott
Il est près de minuit et je me remets imbécilement devant mon ordinateur sans savoir quoi faire – juste envie de ne pas rester inactif ce qui me tue à petit feu – l’oisiveté dégueulasse le teint de certains – j’ouvre mon traitement de texte et j’enfile un DVD dans le lecteur, quelques chansons que j’ai sauvé du désastre, des vieux trucs pour la plupart et je retombe sur un album que j’ai beaucoup écouté du temps où j’étais au lycée et à la fac, un petit bijou – pièce d’orfèvre musicale, Friday Night in San Francisco, rien que le titre est à lui tout seul un poème qui pourtant ne donne pas le ton de ce qu’il y a écouter. Imaginons un vendredi soir à San Francisco – dans ses rues escarpées à bord d’une voiture avec Karl Malden et Michael Douglas ? Accoudé à la rambarde du Golden Gate ? – je n’arrive pas à trop à m’y faire et je lance le premier titre Mediterranean Sundance, Rio Ancho, oui voilà on y est, ça colle beaucoup mieux, c’est plutôt dans l’Espagne andalouse ou sur les hauteurs de Grenade qu’on se trouve, dans un jardin ombragé, sous les frondaisons d’une immense bougainvillée rose et orange – et moi jusqu’à Guardian Angel je garde le sourire aux lèvres parce que cet album, c’était avec Manu que je l’écoutais, uniquement avec lui dans sa petite maison de Bezons – pas très loin de l’ancien fief de Louis-Ferdinand Céline, une bière à la main nous écoutions les arpèges et les longues prouesses de ces trois anges aux doigts de fée, John McLaughlin, Al di Meola et Paco de Lucia dont on peut entendre sur la bande le souffle et les grimaces, les doigts pleins de sueur grincer contre les cordes et le râle de l’effort. Cinq pièces de maître aux harmoniques venues d’une autre planète dans une ambiance très flamenca aux échos profonds.
[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/Ga.xol]
Alex Prager
Le cinéma des années 50 reprend vie dans les photographies d’Alex Prager (née en 1979), version Polyester et lumières crues. Une dramaturgie à la limite de l’insolence.
Petites lumières
Photo © Thomas Hawk
Photo © Christa Lohman
Unstandard 5

Paris, une chaleur lourde comme on n’en fait plus, un soleil brûlant et les nuages qui couvrent tout sous une couleur neutre, indéfinissable, dans les petits magasins de la Rue du Jour et de la Rue Coquillère, et au bout de la Rue du Jour, ou Rue Agnès B. une autre rue dans laquelle les employés de la ville ont monté les armatures métalliques pour le marché du lendemain matin, une animation sereine et discrète qui émaille le paysage. J’entre dans un tabac pour acheter une sucette pour mon fils. Il est heureux comme tout d’être à côté de moi et de regarder tous ces gens qui passent ou qui boivent aux terrasses des cafés, me posant mille questions dont il n’écoute pas les réponses, et tenant sa sucette dans une main, agrippant la mienne au niveau du poignet de l’autre. Nous passons devant un caserne de Pompiers – Kenya se demande ce que les pompiers font dans une caverne. Au comptoir de la Droguerie, une grande brune toute fine au visage d’enfant me rappelle Christelle ; elle évite soigneusement mon regard avec une sorte de moue boudeuse. Il fait chaud dans la petite échoppe, l’air circule mal et je reste longtemps debout, n’arrivant pas à rester trop longtemps au même endroit, j’ai besoin de circuler pour attraper l’air. La magasin est rempli de femmes ; c’est comme dans tous les magasins de vêtements, on y rencontre que des femmes, des petites, des grandes, des jeunes et des moins jeunes, mais toutes par ce temps de chaleur se dénudent plus ou moins dans un vrai festival de couleurs et de chairs, de rondeurs dont je fais mes délices. Rue Coquillère, la terrasse d’un restaurant géorgien est recouverte d’un gazon synthétique, l’intérieur est chaleureux, moderne, et les tables ornées de couverts design et de petits pots de fleurs.
Je me sens terriblement bien, comme flottant sur un coussin ouaté, parce que je n’ai rien d’embarrassant à quoi penser, personne ne me parle à part mon petit bout de chou, que j’apprends à regarder autrement depuis que j’ai perdu toutes les photos de lui. Je me dis que finalement, rien ne vaut toutes les images et tous les souvenirs que l’on a en mémoire, le reste, ce n’est que de la littérature, rien ne vaut ces petits moments que je vis avec lui, avec complicité, que je mets tout mon cœur à garder intact, en continuant à avancer sans aller nulle part ; l’important n’est pas la destination, mais les pas qu’on s’évertue à mettre l’un devant l’autre.
[audio:http://theswedishparrot.com/xool/Joott_BD.xol]

Le crime du siècle

Unstandard 4

Il y a déjà quelques semaines que je n’ai pas terminé un livre. Je n’arrive pas à terminer quelques uns des livres que j’ai commencé. Calaferte ne m’engage pas ; mais je sais que le moment de maturation n’est pas encore arrivé, et lorsqu’il sera là, je pourrais m’y plonger à corps perdu. Vieuchange, je le garde comme un trésor, un de ces livres qu’on ne veut pas terminer de peur que le charme ne se rompe. Bukowski, je le lis quand je suis aux toilettes. Pasaalinna, je le lis doucement et sans conviction. Je manque de passion, je veux de la passion, de celles qui m’ont transporté à la lecture de Bouvier ou de Jean-Paul Dubois.
Pour l’instant, en une journée, je suis redevenu quelqu’un et j’ai incroyablement avancé. Je me trouve beaucoup moins statique. Ma psy serait fière de moi.
Il fait chaud et moite, la nuit m’a déjà à moitié emporté avec elle.