Un 31 mars

Un côte de boeuf saignante qui fond sous la langue
Une béarnaise douce et fortement parfumée à l’estragon
De fins haricots beurre à l’ail et au poivre
Un Lalande de Pomerol 2004 râpeux et parfumé
Une légère ivresse
Un nouveau livre à mon chevet

Le sommeil me guette.

Un 30 mars

Certaines journées sont comme ça – ça grippe dès le départ – ça accroche – le ciel qui se couvre – la voiture qui ne veut pas démarrer (ça m’apprendra, tiens) – des mots désagréables – de longues minutes sous la flotte, les gouttes qui ruisselent sur le manteau, les yeux qui se ferment et j’ai envie crier un gros BORDEL DE MERDE !!! – nostalgie de l’enfance tout à coup – et puis je me radoucis – l’avenir s’assombrit ? Non…

Ma mémoire s’efface – les yeux brûlent – envie de me recroqueviller – ça recommence – par vagues successives, le doux ressac de la marée finit toujours par laisser l’estran à sec, puant et mortifère – je ne m’en sors pas – mauvaises nouvelles, les lumières s’éteignent les unes après les autres, les étoiles du ciel disparaissent – il fait nuit noire – il temps de fermer ces paupières lourdes – demain, tout sera mieux – ou alors lundi – ou alors dans dix ans – ou alors pas du tout.

Message de service

Deux petits changements internes:

  • Modification de la police. La Lucida commençait à m’énerver, trop rigide et l’italique est affreuse. Du coup, j’ai tenté diverses petites choses et j’en reviens à la police Georgia que j’adore et qui est largement plus lisible.
  • Déviation des fils RSS et ATOM vers FeedBurner. Je ne suis pas persuadé que ça fonctionne à 100%, je fais encore des tests.
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  • RSS commentaires

Si quelque chose ne fonctionne pas, faites-le moi savoir.

Meta brindilles VI

marsh cashman koolloos architects

Marsh Cashman Koolloos Architects, ce ne sont plus des inconnus pour moi. Je connaissais cette superbe maison Whitworth avec sa piscine en longueur qui traverse la maison qui a cette particularité d’être construite autour d’une bibliothèque consacrée à l’architecture contemporaine. On retrouve également ce concept dans une autre maison, celle de Craven Road à Toronto. Trouvé chez Rouge, le superbe rouge. A découvrir également, les oeuvres de Keisuke Maeda et le site qui va avec.

microhomes

Sur BusinessWeek, je découvre le concept de microhomes, de toutes petites unités de vie de 27m² destinées aux étudiants. Une vision de l’habitat adaptée au coüt de la vie et à l’espace des grandes villes japonaises et une organisation de l’espace optimisée pour cette population particulière que sont les nomades urbains. J’y reviendrai plus tard en parlant de la maison Aura, puisqu’elle est basée sur ce principe d’infonctionnalité optimale.
Via JeanSnow.

Dans la catégorie vintage, une collection de souris à travers les âges (récents). Via Core77.

Fix Ortho, via A Daily Dose of Architecture.

Atelier Bow-Wow – Tower House, Japon sur Flickr. Le concept de la maison verticale.

Casamania

Alexander Gorlin Architects

Un 29 mars

Comme un vide… Avec des temps morts qui se succèdent – un peu de moments d’attente et de langueur – l’envie de ne rien faire d’autre que d’y penser – avec une certaine oisiveté… L’impression de s’endormir tout doucement… Et puis la peur que tout lâche. La peur que ça se délite – que les murs de l’édifice commencent à se fissurer et finissent par me tomber dessus – chaos soudain ou à retardement.

Et puis tout à coup – une voix s’élève et me parle – des mots prononcés doucement – les choses me remettent en ordre – le mécanisme repart et mes yeux s’ouvrent – j’écoute avec attention – je me redresse – je reprends confiance en moi…

J’imagine des yeux qui brillent – un regard chatoyant – un sourire sur des lèvres superbes – je m’abandonne tout simplement.

Au fond d’un tiroir, j’ai retrouvé un flacon, une petite fiole d’essence de pavot – dévissé le bouchon – me sont remontés des souvenirs du sud, le Montpellier du Peyrou et de Mallarmé…

Un 28 mars

Fabienne a les pieds froids, alors je lui dis de prendre un bain de pieds tiède (PAS CHAUD, BORDEL !) avec du gros sel dedans (dans l’eau, pas dans les pieds, il ne s’agit pas d’un court-bouillon).
Elle me dit qu’elle verra gnagna…. Et qu’elle prendra un bain de pied quand je me serais occupé de mon genou. Le truc, c’est que mon genou va très très bien.
Alors le soir venu, elle m’envoie un SMS pour me dire qu’elle est en train de prendre un bain de pieds CHAUD.
PFFFF.
Je lui dis TIEDE !!! Alors je lui demande si elle n’a pas des origines bretonnes, nan parce qu’elle est têtue la bougresse.
Elle me répond qu’elle n’est pas assez Bretonne pour être têtue, à quoi je lui réponds qu’elle est surtout trop Suisse.
Et puis bon, j’étais sur le trône, alors je lui dis.
Et pour ponctuer le tout, je lui envoie une photo de moi en train de lire “Lire aux cabinets” d’Henry Miller. Normal.
Elle me répond vous savez quoi ?
“HAN deux fois dans la journée ? Tu as mangé du chou OU BIEN ?”
Du coup, je me suis bien marré.
Elle aussi.

The Gumbo Variations

En 1991, j’ai découvert Franck Zappa. Quatre ans plus tard, il décédait d’un cancer de la prostate. Un choc pour moi qui espérait pouvoir le voir un jour sur scène. A la place, je me suis fait berner en allant voir un tribute à la Cigale peu de temps après sa mort. Ses premiers musiciens avaient mis en scène une sorte de parodie monstrueuse en se moquant ouvertement de l’homme qui les avait viré dans les années 70. Ils ont fini par se recevoir des canettes de bière à la tronche.

Le premier album que j’ai découvert de lui était Hot Rats, sur lequel on trouve hormis Willie the Pimp, un morceau de jazz-rock instrumental d’une force étonnante. Dans The Gumbo Variations, on entend toute une panoplie d’instruments, tous très indépendants et qui pourtant parlent d’une seule voix pour produire un tableau de plus de 16 minutes sur lequel j’adore me trémousser. Trois partie; saxo, violon et la virtuosité de Zappa à la guitare à la fin. Une batterie survoltée et une basse qui ne fait pas de la figuration. On entend également les claviers, loin d’être inutiles.

Quand on pense que ça date de 1969 et que rien de tel n’a plus jamais été produit à ce jour, on voit à quel point Zappa a su marier la musique sérielle et dodécaphonique avec le rock et le jazz. Je m’en étonne encore à chaque écoute. Attention, musique à haute teneur en folie douce et flexions des genoux (pas la peine d’attendre que ça chante, c’est juste instrumental).

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/The%20Gumbo%20Variations.mp3]

(La première fois que j’ai écouté ça, j’avais les cheveux longs, des bottes en daim et une chemise péruvienne, des merguez étaient en train de flamber dans la cheminée…)