Expérience du renouvellement cognitif

Il se passe quelque chose sur la toile, du moins est-ce mon impression. J’ai pas mal parcouru les routes sinueuses de la toile ces derniers jours et les découvertes que j’y ai faites m’ont appris plusieurs choses.
La première, c’est que plus que jamais, le web fonctionne en réseau de réseaux, en bulles qui se complètent et voguent dans des univers proches mais toujours différents. En fonction des intérêts que l’on porte à certains sujets, on se retrouve souvent face aux mêmes informations, généralement relayées d’un site à l’autre, mais je me rends compte aussi que chacun de ces univers ne fonctionne jamais en vase clos et que l’ouverture à l’information s’ouvre sur des possibilités quasi infinies, et ça, j’avais du mal à le voir et à le comprendre. Aujourd’hui, c’est fait.
Le web se renouvelle d’une manière spectaculaire, laissant place à des créations visuelles, musicales, littéraires, tout à fait exceptionnelles. Et cela, sans ce qui suit.
La seconde, c’est que, et depuis longtemps j’avais raison, le web 2.0 ou ce qu’on y assimile est réellement une vaste fumisterie. J’ai découvert le site Chauffeur de Buzz. Police Bubble, boutons RSS, intégration média, tout y est. Sauf évidemment la pertinence. Je défie quiconque de sensé de trouver quelque chose d’intéressant là-dedans, je trouve ça vraiment pitoyable et affligeant de vacuité. Au-delà de ça, il existe toujours le web, d’une richesse et d’une puissance incroyable. Dans un autre esprit, j’ai lu l’éditorial du magazine Lire du mois d’avril, dans lequel l’auteur s’offusque de la supercherie Misha de Fonseca, qu’on puisse faire du marketing avec la littérature. Je ne sais pas dans quel monde vit ce monsieur, mais il ferait bien de regarder un peu autour de lui, ce qui aurait certainement pour effet de l’initier au monde moderne. Ceci participe de la même hypocrisie. L’un fustige la vente des livres et leur publicité au nom de soi-disant principes vertueux, l’autre tente de faire croire qu’on entre dans une nouvelle ère en diffusant de la merde en spray et en faisant croire que c’est un nouveau désodorisant d’intérieur. Le web n’a pas besoin de versionning, le web n’est pas 1.0 ou 2.0, pas plus qu’il ne sera 3.0. Il y a simplement de tout et de n’importe quoi, du bon et du moins bon, de l’excellent et du pire, mais de grâce, qu’on nous laisse le choix et la simple idée qu’on essaie de me faire croire à des choses qui n’existent pas me hérisse le poil. Promenez-vous sur Internet, faites ce par quoi il est né, suivez les liens hypertextes, c’est là son essence et le principe de sa capilarité et vous découvrirez qu’il existe un milliard de choses étonnantes qui n’ont pas besoin qu’on les range dans la case numéro 1 ou 2.
Ah et puis, je ne suis pas en colère, pas du tout, mais je ne comprends pas comment fonctionne certaines choses aujourd’hui. Prenons un exemple. Je me suis créé un compte professionnel sur MSN et je suis allé sur le site pour explorer les différentes fonctionnalités, voir à quoi ressemblait une boîte hotmail aujourd’hui, et bon dieu, qu’est-ce que c’est lent, moche, pas fonctionnel pour un sou et construit de manière absolument anti-ergonomique !!! Mon plus gros soupir a été quand j’ai tenté d’ouvrir un fichier RAR sur mon poste alors que j’avais oublié que je n’avais pas décompresseur adéquat, j’ai donc cliqué sur “Utiliser le service web pour trouver le programme approprié” alors que je sais que ce genre d’aide est purement formelle, parce qu’il faut bien dire quelque chose, et je suis tombé sur une page qui m’annonçait fièrement : File Type: Unknown. Description: Windows does not recognize this file type. You may search the following Web site for related software and information. Désespoir.
Quant au blog lui-même, cette fois il me pose réellement souci. Je me demande parfois si je suis encore un blogueur ; je ne poste quasiment jamais de commentaires et de bonne guerre, je n’en ai que rarement. Soit. Ce n’est pas un problème en soi. Simplement j’ai parfois l’impression de pédaler dans le vide. Je sais qu’il y a de nombreux lecteurs, de plus en plus nombreux d’ailleurs, et des fidèles, mais le silence m’étourdit parfois. Je ne peux forcer personne à commenter, surtout que les sujets que je traite sont parfois tellement hasardeux qu’ils n’appellent pas souvent à la surenchère, un peu comme s’ils se suffisaient à eux-mêmes. Je me demande si je ne vais pas supprimer le bloc des commentaires, laissant ainsi la place au simple partage, de manière purement fonctionnelle, laisser uniquement l’écriture sans laisser de traces. Je me pose cette question. Je ne pense pas arrêter car mon blog est incroyablement structurant pour moi. Voilà où j’en suis aujourd’hui. Et puis encore un dernier mot concernant mes écrits ; je dois révolutionner tout ça, appréhender une nouvelle façon d’écrire, parce que décidément, parler de moi me dégueulasse le teint.

37 Replies to “Expérience du renouvellement cognitif”

  1. j’adore la manière dont tu arrives à donner une opinion réfléchie sur le web actuel (opinion que je partage, pour l’essentiel, d’ailleurs) tout en faisant ton caliméro pour les commentaires. et en plus ça marche !

    (en revanche tu l’as écrit super vite ce billet-là, non ? parce qu’il y a des trucs qui me piquent les yeux, aïe aïe)

  2. Nicolas > parler de soi, est-ce vraiment donner un avis ? je préfère à une attitude nombriliste l’attitude de Romuald, qui nous ouvre chaque fois une porte sur ce qui compose son “univers”

  3. Pour donner son avis, il faut bien dire “je” à un moment ou à un autre, c’est donc un peu parler de soi, donner son avis.

    Romuald > Oui, mais si mon blog est intéressant pour toi, tu serais tombé dessus d’une manière ou d’une autre non ?

Leave a Reply