Pascal Obistro

Pascal Obistro

Après avoir écorniflé sérieusement l’image d’artistes Ô combien reconnus comme Amadou et Mariam (en d’autres temps), Benjamin Biolay et Grand corps salade, aujourd’hui, j’aimerais m’en prendre à tête de gland à queue de rat. Pardon, c’est parti tout seul.

Certaines personnes comme ça, jouent de malchance. Je me souviens de lui lorsqu’on a commencé à l’entendre brailler, lorsqu’il avait déjà commencé à perdre ses cheveux, il avait déjà l’air foncièrement ridicule, et puis il s’est mis à porter des lunettes jaunes. Soit. Admirateur et successeur auto-proclamé de Michel Polnareff (pas en matière de pilosité crânienne je suppose), il a passé sa carrière à se prendre des vestes artistiques: aucune récompense aux victoires de la musique, pas de vraie reconnaissance musicale, il se cantonne d’ailleurs aujourd’hui à écrire pour les autres, et à sortir quelques titres tous aussi fades les uns que les autres (comme dit Fabienne, si j’existe, si j’existe, c’est d’être fade...)

J’en appelle à mes petits copains québécois qui nous envoient leurs brailleurs professionnels (Céline, Lou Garou, Isabelle Boulet et consorts), vous ne voulez pas de celui-ci ? Pour l’anecdote, sa plus grande idole, Polnareff a tout fait pour qu’il soit blacklisté lors de sa série de concerts en France (ainsi qu’Ardisson, Beigbeder et Eddy Mitchell). Du coup, je vous le donne dans le mille Emile, Pascal est allé s’en jeter quelques uns, Obistro…

EDIT: vous saviez qu’Obistro avait un blog ? Si si !! Il a même fait un billet sur moi ! Continue reading “Pascal Obistro”

Wide open

Sorti dans le vent sans vraiment me rendre compte qu’il faisait déjà jour, je me suis soudain aperçu que le vent soufflait fort, trop fort et à peine avais-je marché cinquante mètres que déjà je commençais à avoir mal au crâne, les oreilles en ont pris un coup. Ça m’apprendra à aller chez le coiffeur en pleine saison des cyclones.

J’aurais pu demander de me faire coiffer encore plus court, mais disons qu’après je risquais d’exposer la peau du crâne aux intempéries, et puis après tout, c’est juste histoire de changer de tête quelques temps, de marquer une pause, de se faire beau et propre et d’en profiter. Il paraît que ça repousse de toute façon. Continue reading “Wide open”

L'étrange contrée

Ils roulaient vers l’ouest maintenant, sur la grande route de Coral Gables, à travers les faubourgs monotones et écrasés de chaleur de Miami, passant devant des magasins, ses stations-service et des supermarché, au milieu des voitures ramenant les gens de la ville chez eux, les dépassant régulièrement. Ils avaient laissé à l’instant sur leur gauche Coral Gables avec ses constructions qui ressemblaient à celles du Basso Veneto, s’élevant au dessus de la plaine de Floride, et devant la route s’étendait, toute droite mais gondolée par la chaleur, à travers ce qui avait été autrefois les Everglades. Roger roulait plus vite maintenant et la voiture se déplaçant dans l’air chaud rafraichissait l’air qui entrait par le ventilateur du tableau de bord et les déflecteurs des fenêtres.

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/Ohia-Coxcomb_Red.mp3]

Tu es en train de raisonner comme un de ces écrivains des Grands-Espaces-Américains, se dit-il. Fais attention. Tu ferais bien d’en faire une provision. Regarde la fille en train de dormir et dis-toi que chez nous, ça va être là où les gens n’ont pas de quoi manger. Chez nous, ça va consister à aller là où les hommes sont opprimés. Chez nous, ça va être là où le mal est le plus fort et doit être combattu. Chez nous, ça va être là où tu vas maintenant. Mais tu n’as pas à y aller tout de suite, pensa t-il? Il avait des raisons de retarder ça. Non, tu n’as pas à y aller tout de suite, dis sa conscience. Et je peux écrire les histoires, dit-il. Oui, tu dois écrire les histoires et elles doivent être aussi bien écrites que possible et même mieux. Très bien, Conscience, pensa t-il. Nous allons régler tout ça. J’imagine que, vu la tournure prise, je ferais mieux de la laisser dormir. Tu la laisses dormir, dit sa conscience. Et tu essaies de prendre bien soin d’elle, et pas seulement. Tu prends bien soin d’elle. Aussi bien que je pourrai, dit-il à sa conscience, et j’en écrirai quatre bonnes. Elles ont intérêt à l’être dit sa conscience. Elles le seront, dit-il. Elles seront ce qu’il y a de mieux.


Fence

“Embrasse-moi maintenant.”
Ses lèvres étaient salées et son visage mouillé par l’eau de mer et, au moment où il l’embrassa, elle tourna la tête et ses cheveux trempés virent frapper son épaule.
“Drôlement salé mais drôlement bon, dit-elle. Serre très fort.”
Il le fit.
“En voilà une grosse, dit-elle. Une vraiment grosse. Soulève-moi bien et nous irons ensemble au-delà de la vague.”
La vague n’en finit pas de les rouler, accrochés l’un à l’autre, ses jambes enroulées autour des siennes.
“Mieux que la noyade, dit-elle. Tellement mieux. Refaisons-le encore une fois.”
Ils choisirent une vague énorme cette fois et quand elle se dressa avant de se briser, Roger se jeta avec elle sous la ligne de rupture et quand elle s’écrasa elle les fit rouler comme une épave sur le sable.
“Allons nous rincer et puis nous coucher sur le sable”, dit-elle et ils nagèrent et plongèrent dans l’eau claire et puis se couchèrent côte à côte sur la plage ferme et fraîche, là où l’irruption des vagues venait à peine toucher leurs doigts et leurs chevilles.
“Roger, tu m’aimes encore?”

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/Nervous%20_Bride.mp3]

“Je sors, dit-elle. Sens comme je suis fraîche, dit-elle sur le lit. Sens jusqu’en bas. Non, ne t’en va pas. Tu me plais.
– Non. Laisse-moi prendre une douche.
– Si tu veux. Mais je préférerais que non. Tu ne rinces pas le oignons avant de les mettre dans un cocktail ? Tu ne rinces pas le vermouth, non ?
– Je rince le verre et la glace.
– Ce n’est pas la même chose. Tu n’es ni le verre ni la glace. Roger, s’il te plait, fais-le encore. Encore est un joli mot, non ?
– Encore et encore”, dit-il.
Doucement, il suivit la courbe adorable qui allait de sa hanche et ses côtes à l’arrondi pommelé de ses seins.
“C’est une bonne courbe?”
Il embrassa ses seins et elle dit: “Fais très attention quand ils sont froid comme ça. Fais très attention et sois gentil. Tu sais à quel point c’est douloureux ?
– Oui, dit-il. Je sais à quel point c’est douloureux.”
Puis elle dit : “L’autre est jaloux.”
Un peu après elle dit: “Ils n’ont pas bien prévu les choses, que j’aie deux seins et que tu ne puisses en embrasser qu’un. Ils ont tout séparé beaucoup trop.”


Texte: Ernest Hemingway, l’Etrange Contrée (The Strange Country, in Le Chaud et le Froid), traduction Pierre Guglielmina
Musique: Songs: Ohia, Coxcomb Red & Nervous Bride
Photo: © Fotonstudio

Guitar effects

Red Studio

Postée par Romuald L, le 9th May, 2006.

Pandora, le désormais célèbre site qui se propose de vous faire aimer la musique que vous ne connaissez pas encore (personnellement, je trouve que ce site reste une des plus belles inventions de ces derniers temps), propose une série de podcasts aussi rares que riches. Les derniers en dates explique comment certains musiciens utilisent leur guitare. On apprend ainsi tout ce qu’il faut savoir sur le tremolo, le chorus et autres wah-wah. Un article agrémenté de photos et d’exemples musicaux. Très instructif.

Hadouk Trio – Live à FIP

Hadouk Trio - Live à FIP

Une référence notée parmi tant d’autres dans mes carnets, un nom qui donne envie de se plonger dans les ambiances musicales d’un souk de Basse-Egypte ou du Kazakhstan, une rencontre au hasard, un album qui trainait sur le bord d’une table… Et puis j’ai écouté, je me suis laissé entrainé tandis que je tentais d’éviter les regards hagards des gens dans un train de banlieue.

Hadouk Trio, c’est la rencontre de trois musiciens. Didier Malherbe aux instruments à vent, jazzman exotique, Loy Ehrlich auc claviers et au hajouj, compagnon de Peter Gabriel et Youssou N’dour, et Steve Shahan aux percussions forment un ensemble aux accords parfaits. Il y a quelque chose de magique, de presque chamanique dans ces rythmes et dans ces vents. Mais en ce qui concerne la musique, je préfère vous laisser écouter, rien ne vaut un jugement sans a priori.

Loukoumotive…:
[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/3%20-%20Loukoumotive.mp3]

Sdesignunit

Le design ? A quoi ça sert ? A rien du tout, si ce n’est à concevoir un art de vivre, une façon de voir la vie en y intégrant des choses inutiles mais belles ou agréables à regarder, à saisir, à utiliser… C’est la conception de Sdesignunit qui a dessiné un parapluie qui fait de la musique, des chaussures pour le moins étranges, ou un pot de fleurs portatif, voire des sparadraps couleur peau. A voir absolument.

Sdesignunit

Philippe Djian

philippe djian

Philippe Djian, c’est un personnage qui, lorsqu’on le voit, donne envie de distribuer des claques. Son air de chien battu lui confère automatiquement une image d’écrivain torturé qui se morfond dans un rôle qu’on n’aime pas voir jouer, dans un pathos ténébreux.Quant à le lire, je ne sais pas, je ne l’ai jamais fait. Passée cette première impression rédhibitoire, j’ai vu l’écrivain dans l’émission en aparté de Pascale Clark sur une chaîne dont je ne ferais pas la publicité, et je dois avouer que j’ai complètement changé d’opinion sur le bonhomme. Il m’a l’air plutôt sympathique, c’est un peu comme cette chanson de Vincent Delerm, le baiser de Modiano dont la musique est triste et où les paroles ne le sont pas du tout, si vous voyez ce que je veux dire. Et le type est d’un naturel assez simple, ce qui m’a parut en totale contradiction avec ce qu’il a fait, comme tous les invités, à la fin de l’interview. Il a pris deux photos de lui, en se mettant en scène, alors que l’on l’aurait plutôt vu s’en moquer éperdument… Bonne impression générale… Je suis heureux parfois de pouvoir revenir sur de ridicules impressions premières…. Ce que je ne risque pas de faire avec Benjamin Biolay

I will survive like a Cake

Ce n’est pas parce qu’on a l’air sérieux que parfois on ne peut pas se permettre de prendre du bon temps. Clip d’anthologie, musique déjanté et saturée, Cake offre une belle part de gâteau (et depuis plus rien)…

Visual Acoustics

Lorsqu’un designer a cette idée folle d’imaginer transcrire en images des sons produisant une harmonie à la fois auditive et visuelle, on se rapproche d’une certaine forme de perfection naturelle et le mélange des genres laisse un peu gêné, comme enchanté par une telle audace.

Visual Acoustics

Via Chez Luc.

Björk en vidéo

Retour sur une personnalité qui a compté dans mon épanouissement musical puisque c’est avec Björk que j’ai appris à connaître un pan de la musique électronique. Muse froide et déjantée, héritière des chants des sagas islandaises et de méthodes vocales ancestrales, c’est un sacré personnage dont la voix cristalline me plonge toujours dans des rêveries lénifiantes. Florilège en vidéo de ses quatre albums phare.

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