Je pourrais me laisser abattre – baisser les bras – continuer à penser que mon écriture est intimement liée à ma vie et cesser tout mouvement lorsque je me sens fatigué – que les choses ne vont pas dans mon sens ou que la vie me joue des tours – je pourrais aussi très bien cesser toute activité lorsque je me sens mal – ne plus rien faire – me faire paralyser – dormir – m’éteindre – pour crier ma révolte ou mon ennui – la fatigue de l’esprit – mais je continue tel un forçat – il parait que je suis un guerrier – à beaucoup d’égard – mais je peux être également chevalier courageux – Hrom Walden – mon prénom ne veut-il pas dire régner dans la gloire? – je pourrais me terrer dans le silence – hiberner au printemps – me laisser reposer comme une pâte trop pétrie – je pourrais faire plein de choses ou ne rien faire du tout – me battre – ou alors tomber au champ d’honneur – me battre – ou alors me laisser tomber au combat – me battre – ou alors mourir au combat… Je vais me battre – pas comme cet homme apparemment imbibé d’alcool, adossé à la barrière qui le sépare de la route et qui se pisse dessus sans même avoir baissé son pantalon – dehors – le ciel rosit à l’ouest – elle existe quelque part cette plage battue par l’air léger de la mer – ces flambeaux qui dessinent des ombres sur le tissu d’une robe légère – cette terrasse où il fait chaud même la nuit.