C’était aujourd’hui l’anniversaire de mon grand-père qui, comme tous les ans, a un an de moins que ma grand-mère pendant quinze jours. Encore un bon anniversaire, mon Pep’s.
Un week-end passé sur les genoux, enfin presque, à cause de ce genou que je ne sens plus depuis vendredi matin. Le gauche. Quelque chose d’assez étonnant. Et puis vendredi soir, je me suis retrouvé avec la cage thoracique complètement bloquée, comme enserrée dans un corset, resté sur la moquette de la chambre incapable de respirer normalement pendant deux bonnes minutes. Et encore ce genou que je ne sens plus. Evidemment, je n’ai pu m’empêcher de faire le rapprochement avec le cours de Rogozinski sur la folie du corps. Je me suis souvenu d'Oliver Sacks et de son livre l’homme qui prenait sa femme pour un chapeau dans lequel il fait le point sur ce sixième sens à peine reconnu par la médecine, la proprioception. Ce qui est le plus étrange avec ce genou, c’est que lorsque je le touche, mes doigts ne touchent pas mon corps, j’ai l’impression d’une chair morte ne m’appartenant pas et mon genou lui, n’a pas de sensation lorsque mes doigts appuient dessus. Les nerfs. Tout ceci se passe au niveau des nerfs. Et je ne sais pas quoi faire. Alors je ne fais rien.
Samedi, je me suis senti con. C’était carnaval. Mon fils et ses camarades ont brulé le bonhomme carnaval pour dire au-revoir à l’hiver, mais ça n’a rien changé, il faisait un froid de canard, le vent m’a déchiré les oreilles et m’a filé mal crâne. Tout partout alentour, c’était plein de parents d’élèves qui avaient tous l’air plus con les uns que les autres, des parents d’élèves endimanchés un samedi matin, les mêmes que je vois toute la semaine à l’école mais en bande désorganisée. Là, ils étaient trop nombreux. C’était trop pour moi. Et puis je me suis rendu compte que j’en étais un aussi. Ça m’a fait mal d’être mêlé à ça. Une image que je n’aime pas qu’on me renvoie, surtout quand je ne demande rien à personne.