Brevet n° 6281

L’histoire veut que l’épingle à nourrice (safety pin) ait été inventée à New-York par un monsieur qui souhaitait régler une dette de jeu, le 10 avril 1949. Son génial concepteur s’appelait Walter Hunt et il semblerait qu’elle ait été conçue un peu au hasard, et si ce type a également inventé les souliers à clous et le stylo à encre, il n’en était pas moins un génie autant qu’un inventeur raté, incapable de gagner sa vie avec son intelligence. Toutefois, l’homme était certainement un visionnaire humaniste, puisque dès lors qu’il eut inventé la première machine à coudre réellement opérationnelle, il se refusa à en déposer le brevet de peur de causer des pertes d’emplois sur le marché du textile. Le pauvre homme, si seulement il savait…

Jour 7

Toujours les mêmes qui bossent… Cela dit, la faible concentration au centimètre carré de matière grise permet une meilleure concentration, donc une meilleure productivité. Les autres devraient faire le pont plus souvent.

10 novembre

Rachid au Texas

Rachid au pays des bouffeurs de burgers et des éleveurs de bétail sur les champs pétrolifères, ou ce qu’il en reste, c’est quelque chose. Samedi soir, je n’arrivais pas à dormir. Faut dire que je n’arrivais pas à aller me coucher, trop sur les nerfs, trop sur les dents et trop mal aussi pour avoir envie de subir l’affront de la nuit. Alors j’ai regardé Ruquier sans même suivre parce que ça ne m’intéressait pas, et puis j’ai zappé et je suis tombé sur Rachid. Au début, ça fait un peu bizarre parce que ce Rachid, il a l’air un tantinet décalé, un peu à côté de ses pompes, un peu à l’ouest, mais en fait, il ne l’est pas tant que ça. Rachid, c’est en fait Rachid Djaïdani, écrivain et comédien, réalisateur et boxeur. Je l’ai déjà croisé une fois, mais sans arriver à le remettre.

Parcourant le Texas sur sa mobylette Bonnie, une vieille Motobécane bleu avec un réservoir chromé, il fait franchement décalé. Casque rouge peint d’une étoile blanche, keffieh bleu autour du cou et afro hirsute à la Eagle-Eye Cherry, il n’arrive pas à se fondre dans un paysage dévasté, sur des routes sillonnées par des pick-up monstreux que du propre aveu d’un concessionnaire, plus personne n’arrive à vendre à cause de la flambée du prix de l’essence.

Rachid, c’est un cœur tendre doublé d’un sacré farceur. Il aime se moquer de son prochain lorsque celui-ci a toutes les raisons de passer pour un imbécile. Chez des allumés vivant à la mode quaker pas très loin de chez David Koresh à Waco, il nous montre le visage d’une société qui produit tout ce dont elle a besoin, tout en refusant les progrès et la modernité, d’où les femmes vêtues comme dans la petite maison dans la prairie sont exclues. A table, un type jovial et bon-vivant dit les bénédicités et lorsque Rachid avec ses faux airs de métis black lui dit que c’est important pour lui de communier avec des chrétiens… parce que lui est musulman, l’autre se décompose et lui lâche la main…

Autre moment étonnant à Fort Hood, dans la plus grande base militaire américaine. face à un major, un grand gaillard qui instruit ses nouvelles recrues, il n’hésite pas à vanter les mérites de sa petite Bonnie et la fait essayer au militaire qui, comme un gamin s’amuse en se marrant. Il faut dire qu’ici, personne n’a jamais vu de Motobécane. Rachid promet qu’à la fin de son voyage, il lui donnera sa mobylette. L’autre lui fait la confidence qu’il part bientôt pour l’Irak et que ça ne l’enchante vraiment pas.

Un reportage haut en couleurs au pays des fous, rien de tel pour aller se coucher en paix.

Jour 6

Les feuilles qui tombent en automne, c’est un peu comme les tartines de confiture. Elles tombent toujours face contre terre. Seules quelques unes sont au-dessus du lot et tombent à l’endroit.

9 novembre

Jour 5

Il fait beau dehors. Il fait frais, le vent souffle. Je suis à moitié endormi, malade au point de ne pas pouvoir me bouger. J’ai besoin de changement.

8 novembre

Jour 4

7 novembre

Je lui rétorquais: « Il n’y a que le geste qui compte, le style! »
Il me tournait le dos et grommelait: « Pauvre con. »
Jean-Paul Dubois, Parfois je ris tout seul

Jour 3

6 novembre

Lumières crues aux abords d’un stade sous les gigantesques projecteurs…

à vendre: 8 années Bush

Le feu d’artifice a été tiré, les visages se sont tordus, grimaçant d’allégresse et de pleurs et aujourd’hui que la liesse est un peu retombée, il va falloir attendre de voir ce qui va se passer.
Mon souhait le plus cher c’est qu’Obama revienne sur huit années de mépris de la dignité humaine dans ce qu’elle a de plus simple (Georges W. Bush avoua lui-même devant les caméras que le terme de dignité était très vague…), huit années pendant lesquelles les lois ont été détournées – se basant sur des textes internationaux modifiés à la demande de Staline en personne – pour piétiner avec joie la Convention de Genève de 1949 sur le droit international humanitaire.
Parce que mon premier souhait est que tout ceci s’arrête : Continue reading “à vendre: 8 années Bush”