Nous sommes au mois de novembre, le soleil n’est pas très loin mais déjà il fait froid et la pluie, hier, a recouvert le sol de milliers d’étincelles dans lesquelles on voit se refléter les lumières de la ville. Les vacances d’été paraissent déjà lointaines et tout ce qui en reste, ce sont quelques photos prise ça et là, d’endroits que je connais et où j’aime retourner à cause de leur familiarité. Ils me procurent la sensation d’être chez moi ailleurs que chez moi, de me sentir bien ailleurs que là où je vis. C’est comme ça, je n’y peux rien. Je suis comme la bernique, je m’attache au premier rocher que je trouve.
Les feuilles ne se ramassent plus à la pelle, mais au souffleur à essence. C’est une ritournelle que j’aime écouter.
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Peu importe le temps que ça prendra, j’ai envie de raconter cette histoire en parlant autour de mes photos. Rien d’imaginaire ni de mensonger, juste des moments que j’ai vécu, des lieux où un jour j’étais présent, des instants fugaces capturés dans le temps.
Premiers jours. La première chose à faire est de descendre à Pontrieux (Pontrev). On dit bien “descendre” car Pontrieux est une ville encaissée au fond d’une vallée et comme son nom l’indique, elle est figée sur le Trieux, petite rivière qui se jette dans le Grand Atlantique. Pour comprendre à quel point cette ville est encaissée, on n’y capte pas la radio et il est impossible d’y capter quoi que ce soit avec son téléphone portable.
Ville un tantinet bucolique, on peut se promener le long de la rivière et admirer les vestiges des anciens lavoirs, autrefois très utilisés et aujourd’hui encore en très bon état.
Ce jour là, c’est Brocante, comme souvent au mois d’août. La dernière fois, j’ai trouvé un lot de J&S (Jeux et Stratégie) pour 30 euros, alors je retente ma chance mais cette fois-ci, c’est mon fils qui sera l’heureux gagnant, nous repartons avec pleins de bidules qui resteront dans la maison de Plouëc (Ploueg an Trev).
Pontrieux est vraiment une petite ville, mais elle mérite bien son appellation de petite cité de caractère de Bretagne, ainsi que Tréguier (Landreger).
Pontrieux est également, de part sa situation, réputée pour ses carrières de graviers. Les carrières de Chateaulin sont un endroit fantomatique que l’on peut visiter le soir, lorsque le ballet des camions a cessé et que le calme est revenu dans la vallée.
Une autre ville incontournable lorsque nous arrivons, c’est Paimpol, célèbre port de pêche, patrie d’adoption de Pierre Loti. J’aime aller flâner sur le port, respirer les odeurs de fioul et poisson, c’est une des odeurs qui m’est le plus agréable au bord de la mer. Avec le bruit des clinquants le long des mats. Je vais tout de suite à la Librairie du Renard, celle où j’ai rencontré Orsenna, histoire de voir si quelque chose a changé.
Ce jour là, il faisait un temps triste, orageux et poisseux. Un coup d’oeil vers la mer, au delà du port, après les écluses. Lorsqu’on a l’habitude d’aller dans certains lieux, on en oublie parfois de regarder ce qui se passe autour. Au loin, la croix des veuves, en hommage à tous les disparus en mer. La baie forme un étrange croissant duquel la mer se retire complètement au jusant.
La lumière était extrêmement changeante, un casse-tête et un moment rêvé en même temps pour la photo. Les petites embarcations à moteur accrochées au quai dans l’attente de la marée, doucement drossées vers le mur de pierre prenaient alors des couleurs suaves et pimpantes.
Et ce billet aura une suite…