Sous les semelles il y a le béton, il y quelques étages et aussi quelques obstacles ; autant de choses qui empêchent d’aller plus loin. Entre le béton et les semelles, une douce analogie qui ne me laisse pas de marbre et qui en dit plus que je ne le pensais à l’origine. Aujourd’hui, je pensais acheter deux livres qui me font énormément envie. Le premier est un inédit de Bouvier. Lorsque je l’ai vu en rayon, je me suis dit que comme j’avais chez moi son Quarto Gallimard, je l’avais forcément, mais apparemment, ce sont ces carnets inédits. Le second est un livre que j’ai vu vendredi à la bibliothèque, un livre d’Amina Okada sur le Gange, un de ces livres superbes et lumineux qui donne envie de s’asseoir au milieu du rayon et de ne partir que lorsque quelqu’un daignera me foutre dehors ou lorsque la nuit tombera.
Finalement, je suis reparti sans ces livres, mais en ai acheté quatre, flinguant en une salve désordonnée mon budget culture du mois. Un Depardon (Le tour du monde en 14 jours, 7 escales, 1 visa), un collectif au petit Mercure de France (le goût de l’Abyssinie), un Pierre Loti rare et sublime pour en avoir déjà lu quelques pages (L’Inde sans les Anglais) et une encyclopédie du Bouddhisme payée un prix dérisoire.
Bien évidemment, je n’avais pas besoin de ces livres, mais le besoin s’en est fait ressentir et pour rien au monde je n’aurais pu ressortir de cette librairie sans le quart de la moitié de ces pages. Aussi, en franchissant le seuil les bras chargés de ces opus, je me suis senti comme dépité et me suis dit que définitivement, ce n’était pas comme ça que je pourrais partir en voyage sur les traces de ces hommes aux semelles de vent (Loti a plus voyagé en son époque que la plupart des grands voyageurs de nos jours). Tu choisis mon Romuald, dépense ton argent en livres ou bien pars.
Décidément, j’en ai encore sous les semelles…
n° 24 Sous les semelles
« You see what I mean » comme une affirmation, ou comme une question, une question qui amène une réponse à l’autre bout du monde, ou plutôt deux questions qui interrogent le monde et par lequel on répond avec l’œil du spectateur au travers de l’objectif. C’est le défi auquel nous nous plions Fabienne et moi, une fois par semaine autour d’un thème choisi d’un commun accord. L’orientation choisie, nous nous faisons la surprise de l’image avec notre personnalité, notre regard, notre sensibilité, pour donner naissance à de nouvelles perspectives qui étonneront certainement autant les visiteurs curieux que les auteurs.
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