All the piers

énormément de choses en retard ou qui restent en suspens comme empêtrées dans un marigot de la Louisiane rien n’avance et moi je mange mon bol de céréales dans le noir d’une nuit qui n’en finit pas alors que le vent souffle remue les arbres les fait plier et la pluie tombe de temps à autre frappant le sol avec une sorte de cliquetis métallique – oui je suis encore malade mais je fais tout pour ne pas me plaindre – engoncé dans un monde de silence qui fuit dans la nuit qui n’en finit pas encore qui traîne des pieds et je monte dans le train qui lui non plus n’en finit pas de s’arrêter je prends une place j’aime bien être assis surtout en ce moment le calme pour lire personne qui parle ce monsieur en face de moi l’air vénérable il lit un bouquin qui a défrayé la chronique avec sa belle barbe poivre et sel parfaitement taillée – sa peau brune et ses beaux yeux sombres l’élégance à l’état pur avec son écharpe en poils de chameaux et sa veste en tweed – et l’autre elle est toute fine de tous petites pieds de jambes toutes fines sous son pantalon elle me tourne le dos – je déteste qu’elles me tournent le dos – une femme sans visage n’existe pas pour moi – et le silence est rompu toujours les deux mêmes pies qui ne cessent de se raconter leur vie monotone et comment tu as fait pour avoir ton prêt et mon mari a voulu une nouvelle voiture elles doivent tout connaitre l’une sur l’autre c’est horrible – ça me fait peur et je descends dans le métro il fait bon il a de l’air qui circule et ça ne pue pas le bruit des freins et des rails est assourdissant mais je suis dans malade dans mon monde et sans rien autour dans la pharmacie aussi il fait bon et je demande un tube de vitamines pour me donner ce coup de fouet dont j’ai besoin – un café un verre d’eau et j’émerge tout doucement – le vent s’est calmé je ne l’entends plus déjà parti certainement vers d’autres horizons frapper d’autres côtes le vent mon élément- sur l’océan – je retourne dans ma prison

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