Jill Fehrenbacher

Jill Fehrenbacher n’est pas une inconnue dans le monde des blogs, puisqu’elle est la fondatrice d’Inhabitat, un blog dédié au design et à l’architecture “verts“.
Tandis que je naviguais sur BLDGBLOG sur un sujet qui ne m’intéressait absolument pas, j’ai été interpelé par les photos qui illustraient un sujet prétendant que “certaines hallucinations architecturales associées à des expériences de mort imminente – telles que les lumières vives au bout de longs couloirs ou tunnel – peuvent être en réalité le résultat de troubles du sommeil.” Personnellement, ça ne me parle pas du tout, mais les photos ne pouvaient m’échapper.
Les photos de Jill Fehrenbacher ne sont pas uniquement tournées vers ces couloirs, des photos hypnotisantes, parfaitement construite, d’une symétrie troublante et cadrée sur une perspective tantôt fuyante, tantôt arrêtée, mais c’est également un travail sur la surface, la réflexion des lumières, dans des compositions parfaites qui personnellement m’ensorcèlent.

jf.jpg

PS: J’essaie de retrouver un billet sur lequel je parlais de ces photos de couloirs, mais pas moyen. Voilà, c’est ici.

PPS: Apparemment, quelques soucis d’affichage sur la page Fine Art où les diaporamas ne sont pas disponibles après le 3ème du groupe. Je contacte l’auteure pour en savoir plus.

Les doigts dans la porte

Highway

Il fait lourd. Une énorme chape de béton au-dessus de la tête. D’un gris sombre et menaçant.
Je n’ai pas réussi à me plonger dans mon livre. Quelque chose me retenait. Une sombre pensée. Les vitres sales. Mal assis. L’esprit qui vagabonde. Lorsque je sors de la gare, quelques gouttes fines et sans conséquences me tombent dessus. Il fait chaud.
Je fais prendre le bain à mon fils et je m’assieds à côté de lui, mais je ne suis pas vraiment là. Je le regarde, ses petites joues roses et ses cheveux mouillés en bataille. Le menton posé dans le creux de la main, je regarde le carrelage derrière lui. Je ne pense plus. Fatigué. Continue reading “Les doigts dans la porte”

Gimli, ou la métaphore douteuse

Il est court, lourdaud et épais comme un nain des mines de la Moria, mais il est aussi d’une précision et d’un confort que je connaissais pas. Gimli, c’est ainsi que j’ai surnommé mon nouvel objectif, un Sigma 10-20mm pour mon Canon EOS 350D.
Il se trouve qu’après avoir visionné et revisionné mes photos de vacances – il me faut toujours un temps de maturation -, je me suis aperçu que la plupart de mes clichés avaient été pris en grand angle (18 mm), non pas par choix mais par contrainte, une contrainte que je me suis donnée afin de simuler un travail avec une focale fixe, ce qui impose de travailler le cadrage et la position. Une fois revenu, je me suis dit que j’allais conserver le 18-55mm pour les photos prises à la volée, mais que désormais, je devais travailler avec une focale fixe. Et c’est pour cette raison que finalement, je ne me suis pas décidé pour une focale fixe, mais pour un zoom extra grand angulaire.
Ici, avec un 10-20mm, je me trouve dans une dimension que je ne connaissais pas. Le premier réflexe lorsque j’ai introduit la baïonnette dans le boitier, a été de tester la vue en 20mm et de tourner la bague pour me retrouver en 10mm. Un monde magique, étonnant… Tout à coup, je me suis retrouvé avec un angle de vue impossible à percevoir pour un humain. En effet, le champs de vision humain correspond plus ou moins à une focale de 43mm, l’angle d’observation étant d’à peu près de 60°. Ici, l’angle maximal est de 102.4°, autant dire, une aberration, mais c’est précisément là que c’est intéressant, même si je n’ai pas encore mesuré l’étendue de toutes ses possibilités.

Very large angle1er essai Continue reading “Gimli, ou la métaphore douteuse”

Rares et précieux

Parce qu’ils sont rares, qu’on les voit peu et qu’on les entend encore moins souvent et parce qu’il n’y a rien de pire pour un mot que de ne pas être employé, voici une petite collection de mots rencontrés au fil des lectures, mots que je ne connaissais pas ou que j’ai rencontrés de manière tellement rare que j’en oublie le sens. A faire évoluer, grossir, à épancher comme de l’engrais dans une prairie.

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Moi, mais en mieux (pincer/replier)

˙ʇsǝno puɐɹƃ ǝl sɹǝʌ ǝʇnoɹ uǝ àɾép ıɐɹǝs ǝɾ ǝnbsɹol ǝnb ǝssıɐɹɐddɐ,u lı,nb ɹnod ɹǝʇɐp-ʇsod ǝl sıɐʌ ǝɾ ‘sıoɟ ǝun ɹnod ǝnbsınd ǝɹèılnɔıʇɹɐd ɹnǝʌɐs ɐl à ʇǝllıq un ‘sǝɔuɐɔɐʌ uǝ ʇɹɐdép ǝp ʇǝllıq lǝuuoıʇıpɐɹʇ uoɯ ıɔıoʌ
Euh… pardon
Voici mon traditionnel billet de départ en vacances, un billet à la saveur particulière puisque pour une fois, je vais le post-dater pour qu’il n’apparaisse que lorsque je serai déjà en route vers le grand ouest. Et puisque je ne fais jamais rien comme tout le monde, je me suis dit que c’était le bon moment pour moi, cette mi-année, de faire un petit bilan de mon année sur terre. Tous les ans, en janvier, je fais un peu le point, je me regarde en face, je me demande ce que j’ai fait depuis tout ce temps et j’essaie d’en tirer du positif. Et tous les ans, je me dis que l’année qui vient de s’écouler était décidément la plus merdique de tous les temps infinis, et que l’année qui va arriver sera meilleure, mais je crois qu’en 2007, j’ai touché le fond. Cette année aura été pour moi la pire de mon existence. L’annus horribilis totale (Et merde, pour une fois que j’essayais d’être sérieux).

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/Jo_Manji.mp3]

Pourquoi ça ? Parce que je vais de déceptions en déceptions, c’est un peu comme si j’avais la déception chevillée au corps comme quelque chose d’indéfectiblement lié à ma chair, un élément constitutif et inséparable. Un bloc de chair et de déception. Rien d’autre. Je me situe réellement et sans misérabilisme aucun comme un éternel abandonné, incapable de retenir les gens autour de moi…

Merde. Fait chier. J’ai du mal. Bon. Stop. Je n’arrive pas à me remettre de cette histoire, mais il va falloir que je vive avec. Même mal. Il va falloir que je change, que je m’endurcisse et que j’arrête d’être un gentil Romuald avenant et charmant et que sais-je encore. Un être de lumière ? Je me souviens que le roi des enfers portait ce nom là. Lucifer. L’ange déchu, celui qui portait la lumière. Ma vocation est peut-être de porter l’ombre sur mon visage. L’ange déchu… c’est peut-être ça après tout.

– Connard !!!!
– Oui ? C’est moi ! J’ai un survêt’ et un berger allemand…

1, 2, 3, soleil… Bernard Blier.

Nip/Tuck

Bon. Désolé, je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Voilà, je suis parti vers l’Océan, le Grand Océan, Mon Océan, maille ocheune. Je ne vous dit pas où je vais, ni combien de temps je pars sinon vous allez retirer le fil de mon blog de votre agrégateur. Mais je reviendrai, c’est certain, ne vous en faites pas pour moi – pourquoi je dis ça, who cares ?

Je suis donc parti, j’emmène avec moi quelques carnets, pour écrire, dessiner si j’ai le temps, j’emmène aussi quelques livres, Rabelais, Proulx, Maximilien Durand, Bryson, Hornby feront partie du voyage, plus certainement quelques autres, j’aime avoir le choix.

Je n’ai pas grand-chose d’autre à dire, si ce n’est que professionnellement parlant, je pars en vacances le coeur léger parce que j’ai appris une très bonne nouvelle, même si je suis quand même angoissé de tout laisser à mes petits collègues qui vont devoir gérer à ma place.

Euh… Voilà.

Juste une chose. Ma rentrée sera compliquée. J’imagine qu’il n’y a rien d’autre à en dire.

Et pour finir, je garde à l’esprit ces mots de Laurent:

Tu as raison. C’est vrai qu’elle est magnifique.

Quant à savoir de quoi il parlait, trois points de suspension.

Toyo Ito, l'inventeur

Toyo Ito n’est pas n’importe quel architecte japonais, c’est le créateur de la Médiathèque de Sendai, un monument que j’ai découvert grâce à l’exposition Le mouvement des images. L’idée de Toyo Ito est de détruire complètement les conventions architecturales*, ce qui contraste clairement avec la forme simple du bâtiment, car ici tout change à l’intérieur.
La médiathèque est composée de trois éléments distincts. Des plateaux de 2500m² sont espacés à des hauteurs différentes pour s’adapter à d’éventuelles évolutions futures, des colonnes de taille différentes et au plan aléatoire destinées à faire circuler les énergies (eau, électricité, air, etc.) sont disposées de manière anarchique sur l’espace, et la peau, faite d’aluminium et de verre sert à apporter la lumière ou à la réfléchir, manipulant la transparence et les aspects en fonction des moments de la journée.
Il suffit de voir le bâtiment en coupe sur maquette pour comprendre le génie de la structure.

Toyo ItoPhoto © Médiathèque de Sendai

Les autres oeuvres marquantes de Toyo Ito sont la Tour des Vents de Yokohama, dont la vocation est purement industrielle, la Salle de spectacles de Matsumoto, un bâtiment caractérisé par la circulation de la lumière et des espaces, et l’exceptionnelle maison White U de Tokyo sur laquelle il faudra que je revienne.

Liens:

* Oui, je sais, c’est une obsession.

Node™ n°1

Forcément, comme souvent en ce moment il pleut, il pleut beaucoup, tout le temps, fort, peu, averses ou pas du tout quelques instants et puis ça repart doucement ou pas, ou fort et beaucoup, ça s’enchaîne, alors ce matin, quand je me suis levé, la première chose que j’ai faite c’est de regarder s’il pleuvait et oui, il pleuvait, comme un peu tous les jours depuis que Sarkozy est président, ce n’est pas de sa faute, mais ça joue certainement, on pourrait presque y croire mais je ne me suis pas laissé démonter, j’ai piqué le parapluie de mon fils, mais je suis quand même arrivé à la gare les pieds trempés, le bas du pantalon, c’est du ramie ça sèche vite, un coup de vitamines avec le café, histoire d’émerger un peu plus vite que ça s’il vous plait merci j’ai un train à prendre et puis j’ai passé une partie de ma nuit à bouquiner jusqu’à temps que le sommeil m’emporte le bougre, même pas le temps d’éteindre la lumière, espèce de criminel de la lecture qui lit jusqu’à plus soif tous les jours de la semaine, même ceux qui n’existent pas, voire même plus, alors nécessairement, pour se réveiller, c’est pas du Pink Martini qu’il faut se fourrer dans les oreilles, mais plutôt David Guetta, Love don’t let me go, voilà tout, faut écouter ça parce qu’on a beau penser ce qu’on veut du blondinet électrique, sa musique, elle est construite et c’est pas du beat sans raison, il y a du travail là dedans et c’est bon, surtout pour se réveiller, surtout pour passer devant les contrôleurs du matin, on est le 3, faut contrôler, et j’ai mon ticket, c’est suffisamment rare pour être remarqué, alors je passe tête haute, bêcheur, y’a pas de raison, et puis merde hein, je n’ai dormi que trois heures, certainement moins, criminel va !

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/Lovego.mp3]

juergen teller

Bon et puisqu’on est là, il est temps de parler un peu de Juergen Teller, un photographe hors norme et un peu branque, qui se plait à prendre en photo des célébrités dans des positions pas possibles – Björk s’est pliée à l’exercice, je ne vous dis que ça – , mais qui a aussi travaillé pour la publicité d'Yves Saint-Laurent mais qu’on croirait tout droit sorti d’une nouvelle de Bukowski, un travail désaxé autour de la lumière crue.

Dans la rue Anatole France, il y a un camion violet qui est là pour nettoyer la cuve à graisse du tabac d’en face, le nettoyage de la cuve à graisse, c’est quelque chose, il faut avoir vécu ça de près pour savoir à quel point ça schlingue la graisse, ça pue pire que la mort, la graisse, peut-être même pire que la merde, parce qu’au moins, la merde, on sait ce qu’il y a dedans, et là pour la coup, dans la rue humide, ça sent mille fois la graisse transvasée, c’est littéralement infâme, et comme aujourd’hui j’ai une grosse forme de type qui n’a dormi que trois heures, je vais m’attaquer aux bases de données, je suis à bloc là. (03 juillet)

Depuis que j’ai écrit ces mots, il s’est passé beaucoup de choses, des choses pas gaies du tout, des renoncements, des hésitations, des fractures, des pas en avant, des pas en arrière, j’ai complètement lâché l’écriture, je me suis retiré du monde, j’ai tenté de sourire, je me suis dit qu’il fallait que j’arrête de bloguer au vu du nombre considérable de commentaires que je n’arrive plus à gérer, je me suis pris pour John Cage, j’ai eu envie de mourir, mais pas longtemps, j’ai eu une réunion de service, je me suis battu contre le département Communication pour exprimer mon point de vue (oui, je sais, on s’en fout), j’ai pris une photo de mon chat, j’ai enfin parlé à Laurent, je me suis surpris à rire avec des gens que je détestais, j’ai été dans une colère dingue, je me suis calmé, je me suis senti rejeté, alors j’ai rejeté, je me suis dit que j’allais effacer mon blog, j’ai dit merde à mon père, j’ai vu mon téléphone sonner et je n’ai pas pu répondre parce que j’étais déjà en ligne, j’ai enragé, j’ai fulminé, j’ai mal dormi, très mal dormi, je me suis senti à deux doigts de péter un câble, je me suis calmé, j’ai eu envie d’appeler une vieille amie, et mon amie m’a appelé parce que je l’avais appelée sans m’en rendre compte, une voix chaleureuse et tendre, j’ai fait de l’aérophagie, j’ai sauté un repas, je n’ai pas sniffé de colle parce que je ne me drogue pas (le café ça compte pas), j’ai été contacté par un extra-terrestre chinois, j’ai terminé de publier mes derniers moleskines, lesquels ont toujours autant de succès (suffisamment rare pour être signalé), j’ai mangé une pizza, j’ai vécu la guerre grève, les bagarres dans le RER, les flics qui déboulent, les tickets de métro qui ne passent pas dans les tourniquets, je me suis noyé dans un ruisseau, enfin je crois, je ne passerai pas à la télévision, je ne suis pas allé à Paris-Carnet, j’ai eu un cadeau, la saison 1 de Magnum en DVD, j’ai vu le Lauréat, j’ai fait une machine de couleur, j’ai passé l’aspirateur dans la chambre, je suis allé faire des courses, j’ai rendu mes livres à la bibliothèque, j’ai rêvé d’Adolfo Bioy Casares, je me suis rendu compte que j’étais pétri de ténèbres, j’ai beaucoup pensé, mais j’ai eu aussi beaucoup la tête complètement vide, je me suis demandé si je n’allais pas m’acheter un nouveau nom de domaine, laisser tomber mon blog, repartir de zéro, j’ai étrangement passé une très bonne semaine au boulot, et comme pour faire bonne mesure, j’ai essayé de chialer un bon coup comme pour faire sortir toutes les scories qui me polluent l’existence mais rien ne sort, complètement à sec, alors je me suis imaginé allongé dans un lit aux draps couleurs expresso et les yeux fermés, j’écoutais le bruit de l’océan.

Rio de Janeiro, capitale provisoire

En une longue énumération qui va à l’essentiel, Blaise Cendrars dépeint une ville qui vit, dont le coeur palpite dans la poitrine de l’Amérique du Sud aux abords de l’Amazonie, face à l’Océan. Je me suis plu à illustrer ce billet avec une photo d’Iko, qui nous a ramené de beaux souvenirs de son tour du monde. En bonus, une vidéo musicale qui rappellera certainement des souvenirs à certains d’entre vous, par Chico Buarque.

Photo © l’ami Iko

Avec ses deux millions d’habitants, ses aérogares et ses terrains d’aviation aménagés dans les remblais et démolitions du Morro do Castello, ses quatre-vingt seize kilomètres de plage, de la Vermelha à la Gávea, soigneusement équipées et pourvues de piscines, de salons de beauté, de cinémas et de bars, ses casions, ses boîtes de nuit, ses mornes à macumbas tout vrombissant de tam-tams dans la nuit du vendredi saint, ses golfs, son Yacht-Club, ses gratte-ciel, ses quartiers résidentiels au bord du Guanabara et de l’océan, ses vieilles propriétés de famille dans les collines qui surplombent les rouleaux de l’Atlantique, ses couvents, San Bento, ses églises, la Candelaria, Notre-Dame de la Penha qui est comme ferveur le pendant de Notre-Dame de la Garde à Marseille, ses boulevards, ses tunnels, ses avenues où roulent à toute vitesse les automobiles de luxe, ses hôtels, le Copacabana, le Gloria, le Quintandinho d’hyper-grand-luxe, le Catteté, le palais du président de la République, le Sénat, la Chambre des députés, le quartier des ambassades, L’Académie, la bibliothèque de Dom Pedro II, les musées de peinture moderne, fauve, cubisme, art abstrait, le Théâtre municipal où triomphèrent durant et au lendemain de la guerre mondiale Louis Jouvet et Jean-Louis Barrault, Maracana, le plus grand stade du monde (160000 places assises), sa banlieue impériale, Petrópolis et Teresópolis, la quinta de l’Empereur, la Mangue et autres quartiers chauds, la Tijuca, le Pain de Sucre, illuminé la nuit par des rampes électriques plus nombreuses que les colliers de perle au cou d’une déité hindoue, le Corcovado avec son Christ géant qui ouvre les bras pour accueillir tous les pèlerins de la planète (comme la Chine, le Brésil pourrait contenir 400 millions d’habitants!), l’île Paquetá, ce paradis polynésien, l’île Villegaignon, ancien refuge huguenot, trou à chicane, aujourd’hui et comme par tradition le siège tatillon de la Direction des Douanes, le Chôrô-Chôrô, la fontaine sacrée des Tupis qui s’égoutte dans une tuyauterie de plomb, Rio de Janeiro, la métropole la mieux éclairée du monde, mieux que Paris, la Ville Lumière, Rio de Janeiro, la seule grande ville de l’univers où le simple fait d’exister est un véritable bonheur, Rio de Janeiro la reine de Tropiques, Rio… Eh bien ! Rio de Janeiro n’est qu’une capitale provisoire.

Blaise Cendrars,
in Trop, c’est trop.
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L'océan comme seul horizon

Est-ce que quelqu’un aujourd’hui peut appréhender une scène exactement comme pouvait la voir un homme préhistorique ? C’est en substance dans cette unique question que se trouve la justification, si tant est qu’il y ait besoin d’y en avoir, de l’oeuvre des trois photographes que je viens de découvrir. Hiroshi Sugimoto nous dit que le moindre lieu sur terre a changé, ne serait-ce qu’à cause des accidents de terrain, et que la topographie a forcément évolué, sans aller jusqu’à parler de la prégnance de l’être humain sur son environnement. La seule chose qui n’évolue pas – y pense t-on seulement parfois ? – c’est l’horizon que donne à voir la mer. Voici la seule chose qui ne change pas.

Aussi on pourra s’étonner de voir de telles photos qui posent de réels problèmes sur le plan esthétique car ici les règles volent en éclats, ce n’est plus ici que le règne de la lumière et de la couleur, de la brutalité de la nature et d’un dépouillement excessif. Voici les oeuvres de Hiroshi Sugimoto, Michael Wesely et Robert D. Phillips. Un grand merci à Heading East pour m’avoir fait découvrir ces photographies superbes. Et comme une agréable découverte ne vient jamais seule, MoonRiver dévoile les oeuvres de Lee Jung Jin.

Hiroshi Sugimoto

Hiroshi Sugimoto

Michael Wesely

Michael Wesely

Robert D. Phillips

Robert D. Phillips

Lee Jung Jin

Lee Jung Jin

Expérience de re-socialisation, phase 1 (Paris Carnet XLVIIe)

Un Paris-Carnet et une soirée d’anniversaire en deux semaines, me voici resocialisé pour six mois au moins. J’ai vu plus de monde que je ne pourrais en voir en un an. Mais quel monde !!! Le gratin ! La crême ! Que dis-je, l’élite – tout bonnement – de la société blogosphérique parisienne…

Tout d’abord, je tiens à signaler que si je suis arrivé si tard, c’est que je me suis arrêté devant la passerelle des Arts, passablement intrigué par tout ce monde qui se trouvait assis dessus. Oui, on s’en fout. Et puis je me suis paumé un peu aussi. Ça aussi on s’en fout. Et j’ai pas trouvé de place pour me garer. On s’en tape ? OK. Je continue.

J’ai toujours une petite angoisse quand j’arrive à ce genre de réunion parce que j’ai l’impression que tout le monde me regarde, et en fait, ce n’est pas qu’une impression. Tout le monde en terrasse me regardait l’air de se dire “Mais c’est qui ?” ou alors “Est-ce que je ne l’ai pas déjà vu quelque part ?” ou bien même “Pourvu qu’il ne vienne pas nous les briser ce maudit inconnu…”. En fait, je crois surtout que tout le monde s’en foutait. Alors j’ai avisé les quelques visages que je connaissais, Romu, Kowalsky et pas très loin Goon, sur son 31, beau comme un coeur dans son costume noir. J’étais assis à côté d’un garçon primo-paris-carnettiste, peut-être Brad Pitt, je ne sais pas trop et puis j’ai commandé une Guinness avant de tomber sur Charles Liebert qui ne voyait pas, mais alors pas du tout qui j’étais (l’ingrat qui a utilisé ma plus belle réalisation en terme de design!!). Et puis j’étais super content parce que pour la première fois, j’ai approché de près celui qui m’a fait découvrir le Moleskine, en la personne de Joaquim. Un peu timides tous les deux, mais le courant est bien passé. A ma table, il y avait un garçon bizarre, ou plutôt un garçon avec un ticheurte bizarre sur lequel il était inscrit “in tartiflette we trust“, c’était Ppc avec sa jolie Ppcette et son lomo qui faisait de la lumière rouge.

Le Canonet de Joaquim

En me dirigeant vers les toilettes, j’ai vu un monsieur qui essayait son nouvel appareil, un certain Franck-Paul. Tous les deux, on avait l’air de deux beaux timides, on ne savait pas trop quoi se dire, mais ça va finir par venir, la prochaine on s’assiéra autour d’une godet et on papotera comme si ça faisait 20 ans qu’on se connait. Mel est venu nous rejoindre à table, elle non plus ne m’a pas reconnu, mais c’est pas grave, j’encaisse… Et puis y’avait le Capitaine évidemment. Alors j’ai pas trop compris, parce que j’ai l’impression qu’il a passé sa soirée avec plein de monde sur les genoux, certainement dans l’accomplissement d’un certain rituel occulte. En tout cas, il est venu me serrer la pogne avec sa pipe (et non pas le contraire) et il m’a dit qu’il avait enfin compris pourquoi Brindilles ! Parce que je ne suis pas bien épais. A la suite de quoi il a allègrement regardé mon cul. Si si Laurent, ne démens pas.

J’ai vu aussi de loin Hellgy, Anne, Eolas (honnêtement je ne le voyais pas comme ça du tout du tout) et puis il parait qu’il y avait Shaggoo et Labosonic (il paraitrait qu’on a une connaissance en commun) mais je suis infoutu de mettre un nom sur un visage (ou le contraire) et puis y’avait pas d’Ambiome qui fait la tête, Val qui a carrément oublié, Manue et Got absents (ben ?) et Cey en vacances. Non mais je te jure. Pas de Kerlu non plus, dommage, j’aimais bien ses histoires de cloches du Kremlin.

Bon voilà. Je vais cuver ma Guinness et je reviens.

Toutes les photos sont ici sur Flickr.

Séance de mitraillage (Romu)