Bedtime Eyes, Eimi Yamada (Amère Volupté)

minePhoto © junku-newcleus

Un roman japonais d’une femme libérée qui ose écrire dans un Japon qui se refuse parfois à s’ouvrir. Je me demande ce qui a poussé la maison d’édition (en l’occurrence Picquier) à traduire le titre original en anglais “Bedtime Eyes” en “Amère Volupté“, mais c’est proprement injuste. Dans ses livres, il est question de sexualité, de racisme, des marriages mixtes, le tout dans un langage libre n’excluant jamais la vulgarité des personnages. Autant dire qu’elle va carrément à l’encontre de ce qui se fait ordinairement au Japon. Pourtant, moi qui m’attendait tout de même à être un peu secoué par ce livre que j’ai acheté en 97 (10 ans, c’est parfois le temps qu’il faut pour faire mürir un livre), j’avoue que j’ai plus été choqué par des gens comme Louis Calaferte ou Henry Miller, même si la parution de Bedtime Eyes a créé un véritable raz-de-marée critique à sa sortie.

Spoon est grand, noir, déserteur de l’armée américaine et dans sa poche se trouve une cuiller en argent. Elle, elle chante dans un cabaret de jazz. Tous les deux, ils s’aiment, ou plutôt ils baisent. Un secret viendra troubler leur relation dans une existence crasse et sans but. Ce secret perdra Spoon, tandis qu’elle sombrera dans une douce folie qui lui fera perdre son homme. Ecrit comme dans un accès de fureur, les mots se bousculent, les phrases courtes s’entrechoquent. Un joli brin de livre qui laisse, effectivement, comme un goüt amer dans la bouche.

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