Les vikings et la tronçonneuse

Les Championnats du monde de tronçonneuse de précision 2008 sont terminés. C’est merveilleux, je ne m’y attendais pas. C’est ce qu’on annonce avec fierté sur le site officiel de Husqvarna.
Husqvarna, c’est une marque avec pignon sur rue, dont les produits phares les plus connus sont des tronçonneuses dont peuvent s’enorgueillir nombres de jardiniers, paysagistes et autres artisans horticoles du monde entier. Alors, on le sait un peu moins, mais Husqvarna ce sont également des machines vouées à la construction – personnellement je trouve que ça correspond plutôt à de la déconstruction – avec des lames énormes et qui j’imagine doivent produire un paquet de décibels ; disqueuses en tout genre, à carrelage, à bitume, à béton, bref, de la grosse machinerie pour des hommes qui travaillent en débardeur et avec un casque anti-bruit, odeurs d’aisselles et poils sur les bras à la clef.

Là où je suis plus circonspect, c’est quand je vois (je le savais déjà depuis quelques temps) que cette marque fabrique également des machines à coudre sous la marque Husqvarna Viking. A en croire le site qui nous raconte l’histoire de la marque, en 1689, le Roi de Suède fonde une manufacture d’armes royale à côté des superbes cascades de Huskvarna. En 1872, quelques artisans de l’usine sont passés des armes à feu à la production de biens beaucoup plus pacifiques – les machines à coudre.
Je suis passablement étonné que ce soit la même entreprise qui fabrique à la fois des outils tranchants et d’autres destinés à assembler, coudre, recoudre. Il y a quelque chose de profondément vain et contradictoire dans cette histoire. Et puis d’accord, on ne peut peut-être pas faire la guerre avec des machines à coudre, mais rien ne peut empêcher qui que ce soit à se battre violemment à coup de tronçonneuse ou de disqueuse. Logique.

6 Replies to “Les vikings et la tronçonneuse”

  1. En fait, dans le bâtiment, ils appellent tronçonneuses les grosses disqueuses qui servent à couper le béton, les tuyaux en fonte et tout ça.

    Du coup, ce soir, en fouinant, j’ai découvert que je possédais une tronçonneuse. Une grosse disqueuse de marque Makitta, et puis deux petites, de marques Bosch et Ryobi, et deux “verticales” façon scie circulaire, Black et Decker et Bosch.

    Mais pas de Husqvarna, ce qui amène un douloureux dilemme: acheter encore une autre tronçonneuse, ou essayer d’inventer une histoire compliquée pour justifier cette absence.

    Enfin bon, Romuald, à toutes fins utile, je possède également deux assortiments de palmes tubas et masques jaune fluo de marque Tribord, qui, à mon avis, iraient remarquablement bien avec des Husqvarna roses à garde corps en moumoute. Bien sur, les palmes ca ralentit un peu, mais le masque c’est bien pratique…

  2. Moi je dis, dans le bâtiment, ils sont pas nets et du coup l’adage quand le bâtiment va, tout va, ben là rien ne va plus. Pourquoi appeler tronçonneuse une disqueuse alors que c’est une tronçonneuse ? Voilà un bel exemple de glissement sémantique paranormal.
    En tout cas, je suis rudement impressionné par cet arsenal. Toutefois, la disqueuse verticale est peu pratique en mode portatif.
    Alors c’est marrant que tu parles de tubas, parce que quand j’étais même, j’avais un tuba bleu que j’avais du hériter de mes oncles, en fait, c’était un masque avec un tube recourbé intégré et au bout du tuba, une balle de ping-pong. Je me suis toujours dis que le type qui a créé ça était un génie. Associer en une seul objet le tennis de table et la plongée, je trouve que ça participe de l’élévation spirituelle la plus élaborée.
    Je vote également pour le masque, mais pas pour les palmes.

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