Veronica et Mr Catch

Photo © M. Mylonas / 20minutes

La télé est pauvre, ou alors elle est plutôt appauvrissante. Elle est comme un cadre dans lequel il ne se passe rien et auquel on se raccroche pour ne pas sombrer dans l’ennui. C’est une activité par défaut et lorsque j’entends que c’est honteux de passer ce qui passe à la télévision parce que sa vocation première est pédagogique, je me révolte. Non, la dernière fois que la télé s’est montrée sous ce visage, c’était le jour, je m’en souviens encore, où Arte – ah la folie des Monty Python… – a ouvert ses portes. La fois d’avant, ça devait être du temps de l’ORTF. Non, la vocation de la télévision – la publique comme la privée – est d’être un support publicitaire, un panneau de 4×3 miniaturisé, un espace de vente pour les « cerveaux qu’on veut rendre disponibles ». Des lieux communs après tout, parce que la télé, ce n’est pas que ça, la télévision, c’est aussi des moments d’exception lorsque le corps et l’esprit réclament de la légèreté, de l’insouciance, et parfois, elle remplit parfaitement ce rôle. La télévision est quelque chose qu’on doit se réapproprier en choisissant drastiquement ses programmes, en jouant de la zappette avec circonspection pour aller là où le vent nous porte. C’est au hasard de ces découvertes qu’on trouve parfois des pépites. Dernièrement, par des hasards incontournables je me suis découvert des alternatives intéressantes après les longues journées harassantes ; ça évite parfois de se taper des merdes infâmes qu’on oserait pas faire regarder à des porcs déjà engraissés. Ma première option, c’est Catch Attack, qui passe sur une chaîne de la TNT. Catch Attack est contrairement à ce qu’on pourrait croire au premier abord une bonne émission, premièrement parce que c’est du catch, et le catch plus la télévision, c’est un grand moment. On est en plein dans le spectacle. Les types ne sont pas là pour gagner des combats de boxe (Cassius Clay a raccroché les gants depuis pas mal de temps) ni pour se prendre au sérieux, mais juste pour exhiber leurs muscles en se déguisant de manière ridicule – mon préféré, c’est le rajah – et grimacer à s’en faire péter la mâchoire. On est dans le spectacle pur de gaillards qui sont là pour amuser la galerie et se faire plaisir. Là, j’adhère complètement et ça me détend pour de bon, objectif réussi. Et puis la petite dernière, c’est Veronica Mars, la petite étudiante impertinente qui chausse ses bottes de détective aux côtés de son père. Elle est belle, sexy, brillante, jeune et surtout loin d’avoir les yeux dans sa poche. Petite espiègle qui lutte contre la corruption dans sa ville, résout des enquêtes que même son père ne comprend pas, elle est l’icône parfaite de la petite sainte à qui tout réussit, c’est un peu Buffy mais pas contre les vampires, plutôt contre les méchants notables corrompus, leur transperçant le cœur à coup d’enregistrements piratés ou de photos prises au téléobjectif. Ah vraiment Veronica, tu es tellement parfaite et jolie que tu illumines mon petit écran, même si la plupart du temps, je préfère aller me balader ou m’endormir comme une larve dans le canapé. On ne peut pas gagner à tous les coups et puis surtout, de temps en temps, rien ne vaut une bonne grimace et des bons gros muscles moulés dans un justaucorps à paillettes.

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