Il y a des livres comme ça qu’on a envie de lire en une seule journée, dans un moment de solitude. Je regarde autour de moi dans mon appartement et je me demande si mon oppression serait moins grande dans plus petit. La question parait saugrenue, mais depuis ce matin, elle me taraude.
Sur mon étagère, il y a les lettres à un jeune poète de Rainer-Maria Rilke. Il me semble que c’est Michèle qui m’avait offert ce livre — je ne l’aurais pas acheté je pense — que je n’ai encore jamais lu. Aujourd’hui, c’est ce que j’ai envie de faire ; lire tous ces gens que par mépris, dédain, manque d’envie, paresse intellectuelle, je n’ai jamais osé lire ; Proust, Dumas, Chateaubriand, Rilke, Goethe peut-être (y a-t-il simplement un intérêt à lire Goethe ?). Les classiques m’intriguent. Hermann Ungar me regarde du coin de l’œil de Gustav Klimt. Proust me nargue terriblement. Et puis il y a tous les autres, les contemporains, les Selby Jr, Bukowski et autres DeLillo.
Paris, le 17 février 1903
Confessez-vous à vous-même : mourriez-vous s’il vous était défendu d’écrire ? Ceci surtout: demandez-vous à l’heure la plus silencieuse de votre nuit : « Suis-je vraiment contraint d’écrire ? » Creusez en vous-même vers la plus profonde réponse. Si cette réponse est affirmative, si vos pouvez faire front à une aussi grave question par un fort et simple : « Je dois », alors construisez votre vie selon cette nécessité.
Lettres à un jeune poète, Rainer-Maria Rilke
Les cahiers rouges, Grasset.
Traduit en 1937 par Bernard Grasset.
de Rilke, il faut aussi lire les poèmes (en allemand c’est encore mieux). Je te suis sur l’envie de lire les classiques: j’ai des envies de Montaigne, de Balzac… (et je les rêve en collection Pléiade, bien sûr, soyons fous !)
Alors lire en allemand, ça va pas être possible là tout de suite.
Moi je me contenterais bien de Quarto Gallimard 🙂