Presque rien sur presque tout

un roman

Il n’y a pas si longtemps que ça j’ai repris quelques notes que j’avais prises dans un carnet et quelques autres textes que j’avais écrit sur mon blog et puis ailleurs également il y avait des mots et des phrases harmonieux une sorte de courant fluide qui passe et file entre les doigts avec la douceur d’un savon et rien d’autre et bien suffisant. J’ai tout relu et j’ai aimé ce que j’avais écrit et lorsque je relis ces longues phrases je ne peux faire autrement que de repenser aux circonstances qui ont projeté ces mots à l’extérieur de moi à tout ce fatras qui a jalonné les différentes étapes de ma vie alors…
J’ai repris mes petits carnets sans rien écrire dedans parce qu’écrire en ce moment fait partie du domaine de l’insupportable comme la douleur sourde qui émane d’un objet vibrant sur l’émail des dents. C’est comme ça et ça fait un mal de chien. Deux lignes et ça saigne encore plus fort. C’est comme ça et ce n’est pas vraiment grave. Hier soir j’ai terminé un des livres que j’avais sur le feu, un livre écrit à l’origine en suomi la langue qui chante depuis les profondeurs de la taïga enneigée. Ce matin j’ai repris les œuvres complètes de Nicolas Bouvier et c’est comme ça c’est de la lecture et rien ne fait partie en ce moment ne fait partie du domaine de l’écriture je n’écris rien c’est tout et c’est comme ça.
J’ai bien conscience que ça ne peut pas durer comme ça éternellement ça fait déjà trois mois que c’est comme ça c’est tout simplement impossible parce que je risque de m’effondrer. J’ai donc repris mes petits carnets et je vais bien finir par tout accoucher tout coucher tout transcrire j’ai repris toutes mes notes que j’ai pris le temps de consigner pour raconter des événements sans importance juste pour retrouver le goût de l’écriture le goût de ce qui finalement me fait espérer un peu que ma vie peut consister en autre chose que ma simple présence au monde. Je ne suis pas fait pour rester les bras croisés assis sur un rocher en regardant l’océan son flot et son jusant.
Il y a autre chose.

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