L’idée aurait pu être bonne, et ce qui aurait dû en découler était inscrit dans un projet plutôt social – si tant est que l’on ne colle pas à ce mot le mot “national”.
Prora, à l’origine, c’est une langue de sable recouverte de bruyère, un site exceptionnel en bordure de la Mer Baltique. Pourtant, Prora résonne d’une toute autre manière. C’est un site que les Allemands se sont évertués à détruire consciencieusement en y construisant un complexe de béton, entre 1936 et 1939, long de près de 5 kilomètres. Prévu pour accueillir vingt-mille familles de travailleurs allemands en villégiature au bord de la mer, les huit bâtiments constituant le complexe sont non seulement d’une laideur sans nom, mais en plus n’ont jamais été utilisés comme tels.
La moitié des bâtiments est aujourd’hui à l’abandon et commence à se délabrer de manière inquiétante. Ce qui est non moins absurde, c’est que l’ensemble “architectural” – terme à utiliser avec des pincettes – a reçu lors de l’Exposition Universelle de 1937 le Grand Prix de l’Architecture. On croirait rêver.
Via Anarchitecture.
Fabienne et moi avons décidé de vous emmener dans un tour du monde virtuel. Vous pouvez suivre les étapes de ce voyage sur Google Maps.
c’est laid en effet, mais ces bâtiments répondaient à une certaine vision du socialisme et, comme tu le précises, à la villégiature de masse. malheureusement, ces constructions ne sont pas beaucoup plus ratées que les cités-dortoirs des années 60-70 ou que certains hôtels cheap construits sur des bords de mer, en Italie et ailleurs
Non bien sûr qu’elles sont pas si ratées que ça, surtout si on compare avec les barres de la Grande Motte ou de Cap d’Agde… Par contre, c’est un coup bas à l’orgueil des nazis qui pensaient en faire un modèle d’architecture… On peut penser dans un autre style à l’aéroport de Tempelhof qui lui par contre est une grande réussite puisque c’est sur son modèle qu’ont été construit par la suite pas mal de terminaux.