Seuthopolis

Dans une petite du centre de la Bulgarie, Kazanlak, a été découverte en 1940 l’ancienne ville Thrace de Seuthopolis dont les ruines, très bien conservées, remontent au 4è siècle avant J.-C. Située dans le creux d’une vallée, sa découverte arriva bien tardivement, car il était déjà prévu la construction du réservoir de Koprinka qui devait engloutir totalement les restes de cette civilisation aux origines encore obscures.

Pourtant, en ce début de siècle, l’architecte Zheko Tilev lance l’idée d’un projet grandiose ; construire un barrage autour de la cité antique pour la rendre à nouveau accessible, grâce à une structure isolant la ville du reste du réservoir. Il va même plus loin, car il projette également de reconstruire la ville à l’identique ; le but étant de pouvoir inscrire le site au patrimoine mondial de l’UNESCO et de développer le tourisme dans cette région pauvre de la Bulgarie.

Projet titanesque qui ne manque pas d’inventivité et d’audace, il laisse rêveur: un mur d’un diamètre de 420 mètres, situant la ville à 20 mètres au-dessous du niveau de l’eau et une bague lumineuse sur l’enceinte qui rendrait le site visible de l’espace (si tant est qu’on y aille un jour).

Via Pruned, où l’on peut voir le projet en images.

Fabienne et moi avons décidé de vous emmener dans un tour du monde virtuel. Vous pouvez suivre les étapes de ce voyage sur Google Maps.

Prora, ou la prétention nazie à maîtriser l'architecture

L’idée aurait pu être bonne, et ce qui aurait dû en découler était inscrit dans un projet plutôt social – si tant est que l’on ne colle pas à ce mot le mot “national”.
Prora
, à l’origine, c’est une langue de sable recouverte de bruyère, un site exceptionnel en bordure de la Mer Baltique. Pourtant, Prora résonne d’une toute autre manière. C’est un site que les Allemands se sont évertués à détruire consciencieusement en y construisant un complexe de béton, entre 1936 et 1939, long de près de 5 kilomètres. Prévu pour accueillir vingt-mille familles de travailleurs allemands en villégiature au bord de la mer, les huit bâtiments constituant le complexe sont non seulement d’une laideur sans nom, mais en plus n’ont jamais été utilisés comme tels.
La moitié des bâtiments est aujourd’hui à l’abandon et commence à se délabrer de manière inquiétante. Ce qui est non moins absurde, c’est que l’ensemble “architectural” – terme à utiliser avec des pincettes – a reçu lors de l’Exposition Universelle de 1937 le Grand Prix de l’Architecture. On croirait rêver.

Via Anarchitecture.

Prora

Fabienne et moi avons décidé de vous emmener dans un tour du monde virtuel. Vous pouvez suivre les étapes de ce voyage sur Google Maps.

Lost America

Portraits d’un grand pays sombre qui n’est pas épargné par la ruine et l’abandon. De superbes photographies de nuit, avec des poses longues révélant des couleurs surnaturelles, de zones militaires abandonnées aux villes fantômes, en passant par le simple bord de la route.
Images surprenantes de la déconfiture d’un pays maquillé au néon comme une fille de mauvaise vie.
Via Remarquez.

Lost America

Adrien Missika et Louis-Cyprien Rials

J’aime cette idée que la culture est une flèche que l’on tire, que l’on ramasse et que l’on retend sur l’arc, de manière à perpétuer le mouvement. C’est donc à la suite de mon précédent billet sur les Kōban (交番) que je vous emmène chez Adrien Missika et Louis-Cyprien Rials.
Le premier est né à Paris et vit à Genève où il a fait des études de photographie. Son travail est assez éclectique mais révèle un traitement de la couleur et de la lumière assez particulier que l’on identifie aisément d’une série à l’autre. Beaucoup de très bonnes choses.

Adrien Missika

Le second, on n’en sait pas beaucoup sur lui, si ce n’est qu’il adore les ruines et la ville dans ce qu’elle a de tentaculaire et de ténébreux, les horizons et les lieux déserts.

Louis-Cyprien Rials

Abandonnés

Ça pourrait être n’importe où, c’est presque vide, abandonné, mais on y ressent encore une certaine présence, une vie passée et chargée. Abandoned School par Tod Seelie.
Un peu plus loin, un magnifique portfolio, Places.

Abandonned school

De l’autre côté du Pacifique, pour faire bonne mesure, Uryevitch, en anglais, annonce la couleur: “Abandoned is a photo base of abandoned plants, unfinished buildings, industrial sites. Most of them are situated in Russia.
I will do my best to update this photo base with a lot of other objects and sites which exist somewhere in the world.”
Tout un programme…

Abandoned

A voir également sur English Russia, un portrait désarmant de la réalité russe d’aujourd’hui.

Je ne pouvais pas non plus passer à côté de ce sujet que j’ai trouvé sur plusieurs blogs et qui pour le coup, va à l’encontre de l’abandon évoqué ici. Il s’agit en fait d’une vaste tromperie, une base aérienne américaine qui, comme par enchantement, a disparu de la carte du ciel de Burbank, Californie. Les ingénieurs se sont creusé la tête et ont finalement résolu le problème en peu de temps ; une immense bâche peinte en trompe l’oeil, des constructions factices reproduisant les contours insipides d’une petite ville de banlieue et le tour est joué. L’explication en image chez Crooked Brains.

visual-archaeology

Je viens de trouver également un site nommé Visual Archaeology, sur lequel on découvre un ensemble de photos prise à Brooklyn, montrant le délabrement de ces quartiers abandonnés, placés sur une carte. Ce quartier de Williamsburg a été dévasté, reconstruit et ne reste que le souvenir grâce à ces photos qui ont quelque chose de nostalgique. Un très beau travail qui manque malheureusement un peu de finesse au regard de la qualité des clichés.

Post-modernisme et histoire

Drugs

Day off #1 + Day off #2 + Day off #3 + Day off #4

Nous ne connaissons qu’une seule science, celle de l’histoire. L’histoire peut être examinée sous deux aspects. On peut la scinder en histoire de la nature et histoire des hommes. Les deux aspects cependant ne sont pas séparables ; aussi longtemps qu’existent des hommes, leur histoire et celle de la nature se conditionnent réciproquement. L’histoire de la nature, ce qu’on désigne par science de la nature, ne nous intéresse pas ici ; par contre, il nous faudra nous occuper en détail de l’histoire des hommes : en effet, presque toute l’idéologie se réduit ou bien à une conception fausse de cette histoire, ou bien à en faire totalement abstraction. L’idéologie elle-même n’est qu’un des aspects de cette histoire.

Karl Marx & Friedrich Engels
L’idéologie allemande

La rhétorique de la seconde néo-avant-garde est plus situationniste que située et fait écho aux déclarations visionnaires et souvent machistes des modernistes. Notre époque est dépourvue d’un sentiment d’imminence de la révolution ; elle a été suffisamment tancée par les critiques que les féministes adressent au langage révolutionnaire et par les arguments post-coloniaux ; elle a été suffisamment mise en garde conte le caractère exclusif non seulement des institutions artistiques, mais aussi des discours critiques.
L’art postmoderniste est allégorique non seulement pour sa prédilection pour les espaces en ruines et les images fragmentaires (comme lorsqu’il s’approprie des fragments tant de l’histoire de l’art que des mass média) , mais surtout pour son besoin impulsif de bouleverser les normes stylistiques, de redéfinir les catégories conceptuelles, de remettre en question l’idéal moderniste de la totalité symbolique – bref, par son désir d’exploiter l’écart entre le signifiant et le signifié.

Hal Foster
Le retour du réel

Citations en exergue du livre de Jordi Vidal,
Servitude et simulacre en temps réel et flux constant

Multilog

On ne le sait peut-être pas, mais la tendance est à la réduction de l’espace et à la simplification de l’habitat.

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Un univers envoûtant, celui des ruines fictives de mondes fictifs. Trouvé sur BLDGBLOG.

fictional-ruins-from-fictional-worlds

L’architecture très spontanée et volontairement déconstruite de Siteenvirodesign pour Best. Via Andreas Angelidakis.

best

Havaleena, un bouquet de lampes très design, très reposant, par Tayo, via MoCo Loco.

havaleena