“Tim is a monkey who lives in Tokyo“. En attendant, ce singe fait de superbes photos, d’un Japon moderne et sombre, un Japon de tous les jours, sans fioritures, presque effrayant à certains moments. Que ce soit pour les portraits ou un simple distributeur de boisson, on sent que ce type a du génie. Son blog, son compte Flickr et surtout son portfolio. J’en connais plus d’un qui vont aimer. Gros gros coup de coeur.
Carnets de l'Océan – version images
Au début, il y avait l’Océan, l’origine de toute chose, un tableau peint à la façon de Courbet dans un grand feu d’artifice coloré et sensuel de mots, l’Océan qui a tant inspiré les écrivains romantiques comme les peintres de la même époque, cet Océan là est dans mon coeur et dans mon corps, et comme disait Borges, je n’ai pas besoin de voir le monde car il est déjà en moi.
Un “déjà” qui n’est pas anodin ni exempt de hasards.
Cet Océan-là, je l’ai rêvé, je l’ai placé derrière mes paupières pour que dès que je ferme les yeux, je puisse le voir s’ébrouer, l’entendre gronder et le sentir vivre comme nulle autre chose sur Terre.
J’entends alors résonner en moi ces mots de Bouvier, auteur de l’impossible qui m’a accompagné tout au long de cet été maussade. Continue reading “Carnets de l'Océan – version images”
Soupe de nouilles
Vous connaissez tous ces petits sachets de nouilles instantanées déshydratées, accompagnées de leur petit sachet d’assaisonnement et d’huile épicée.
Eh bien vous en trouverez de toutes sortes sur ce blog dédié aux nouilles: Asian instant noodle soups.
Dommage qu’il ne soit plus alimenté (on n’a qu’à lui faire manger des nouilles !)
Node™ n°2
Version n°2 des Nodes™.
A présent, les Nodes™ seront publiés tous les samedi.
Et croyez-moi, y’a de quoi faire.
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Yonaguni, Arakawa Point
En navigant paisiblement sur Internet, je me suis arrêté sur le titre de ce billet. Que faire d’autre qu’être interpelé par un tel titre ? Un parfum d’Atlantide à la japonaise. En lecteur souvent confidentiel qui ne laisse de traces nulle part, je n’ai fait que m’arrêter, suivre le chemin et j’ai lu, j’ai parcouru les longues lignes. Et j’ai découvert cet endroit étrange situé à l’extrémité sud de l’archipel du Japon, au large de Taïwan et juste au sud de la petite île de Yonaguni. En soi, la petite île est déjà marquée par le fait qu’on y parle une langue endémique, le yonaguni.
Arakawa Point, est un endroit qui laisse songeur. A quelques mètres de profondeur, un plongeur a un jour découvert un ensemble de terrasses reliées par des marches, dans un ordre tel qu’on peut imaginer d’emblée une circulation possible et une route bordée d’un muret. Jusque là, rien de tellement surprenant si ce n’est qu’on est certainement face à une découverte archéologique majeure.
Rares et précieux
Parce qu’ils sont rares, qu’on les voit peu et qu’on les entend encore moins souvent et parce qu’il n’y a rien de pire pour un mot que de ne pas être employé, voici une petite collection de mots rencontrés au fil des lectures, mots que je ne connaissais pas ou que j’ai rencontrés de manière tellement rare que j’en oublie le sens. A faire évoluer, grossir, à épancher comme de l’engrais dans une prairie.
Ambiances sonores du Japon
Grâce à l’excellent blog de David (je souligne qu’un blog français sur le Japon est suffisamment rare pour être souligné, once again), j’ai découvert (plein de choses, entre autres) via un billet sur les hommes-sandwiches des rues, un site regroupant des ambiances sonores du Japon, dans les rues, au restaurant…
Vraiment dépaysant.
Et puis pendant qu’on y est, un très beau billet sur Heian Jingu Shrine, un lieu réellement magique et un autre sur les pêcheurs.
Toyo Ito, l'inventeur
Toyo Ito n’est pas n’importe quel architecte japonais, c’est le créateur de la Médiathèque de Sendai, un monument que j’ai découvert grâce à l’exposition Le mouvement des images. L’idée de Toyo Ito est de détruire complètement les conventions architecturales*, ce qui contraste clairement avec la forme simple du bâtiment, car ici tout change à l’intérieur.
La médiathèque est composée de trois éléments distincts. Des plateaux de 2500m² sont espacés à des hauteurs différentes pour s’adapter à d’éventuelles évolutions futures, des colonnes de taille différentes et au plan aléatoire destinées à faire circuler les énergies (eau, électricité, air, etc.) sont disposées de manière anarchique sur l’espace, et la peau, faite d’aluminium et de verre sert à apporter la lumière ou à la réfléchir, manipulant la transparence et les aspects en fonction des moments de la journée.
Il suffit de voir le bâtiment en coupe sur maquette pour comprendre le génie de la structure.
Photo © Médiathèque de Sendai
Les autres oeuvres marquantes de Toyo Ito sont la Tour des Vents de Yokohama, dont la vocation est purement industrielle, la Salle de spectacles de Matsumoto, un bâtiment caractérisé par la circulation de la lumière et des espaces, et l’exceptionnelle maison White U de Tokyo sur laquelle il faudra que je revienne.
Liens:
- Vue d’ensemble de son oeuvre
- Toyo Ito, la quête de fluidité
* Oui, je sais, c’est une obsession.
Serpents et piercings, Hitomi Kanehara
Tokyo, les bas-quartiers, Shinjuku, voici le décor d’une jeunesse apparemment en perdition. Serpents et piercings, (Hebi ni piasu) est l’oeuvre d’une toute jeune romancière japonaise née en 1983, Hitomi Kanehara, enfant terrible de la scène underground ayant vendu près de deux millions d’exemplaires de son livre écrit en anglais, déjà couronné par le prestigieux prix Ryûnosuke Akutagawa.
Photo © Kaidohmaru’
Serpents et piercings, c’est l’histoire d’un trou, un trou dans la langue, celui que s’est fait Ama, son copain, avant de se la sectionner et d’en faire une langue fourchue. C’est ainsi qu’on fait la découverte d’une toute jeune femme, Lui, qui ne désire plus qu’une seule chose, se faire trouer la langue et avoir elle aussi une langue de serpent. De sa rencontre avec Shiba-san, le tatoueur punk sadique, naîtra l’envie de se faire tatouer un dragon enlacé avec un Ki-Rin. Les trois personnages s’enlacent eux aussi telles les volutes des Malboro Menthol qu’ils fument à longueur de journée et impriment sur Lui leur empreinte. Un trio infernal et pas si désespéré qu’il en a l’air, oiseaux de nuit imbibés d’alcool, de sexe et de mort. Lui s’autodétruit, dit d’elle qu’elle a toute l’intelligence et le sens moral d’une gueunon, tandis qu’Ama ne cesse de veiller sur elle, la couvant comme un oiseau couve sa nichée et cela malgré la désinvolture avec laquelle elle le traîte. Shiba-san, lui voudrait se marier avec Lui, même si au bout du compte, il ne désire qu’une seule chose, qu’elle lui demande de la tuer, certainement pour atteindre la jouissance après laquelle il court désespérément. Derrière l’apparente crasse morbide des punks se cache en fait un monde stérilisé, stérile, duquel ne peut rien naître, pas même un amour et où finalement seuls les secrets et les désirs ont leur place.
Photo © junku-newcleus
Un livre grandiose et sombre, dans la pure lignée d’un Akutagawa inspiré, moins désespéré qu’un Ryū Murakami, et dont toute la superbe tient dans ce style sans entrave, à dix mille lieues de la rudesse japonaise. Oeuvre authentique d’une future prix Nobel de littérature ?
Ryu Itadani
Ryu Itadani est un illustrateur qui n’hésite pas à utiliser la couleur pour mettre en valeur le quotidien de la vie japonaise. Lieux de passage, objets, tout est prétexte à colorier. Un travail de précision et d’harmonie que j’aime beaucoup.
Ryu Itadani via かまわない