Jan Faßbender
Le travail de Jan Faßbender a ceci d’intéressant qu’il puise au coeur de la nature la vision déformée que nous pouvons en avoir. Chez lui, tout tourne autour de la transformation, de ce qu’il appelle l’architecture du paysage, et de l’empreinte de l’activité humaine sur la formulation du paysage, même discrète.
Un travail pointilliste et méticuleux…
Toute une vie au Tchoukotka
Même si on peut émettre des réserves quant au fait que vivre au Tchoukotka (ou Chukotka ou encore Чуко́тка) soit un des désirs les plus ardents qui sommeillent en nous, il faut tout de même admettre que les paysages sont magnifiques.
Sur Crooked Brains. A lire aussi, le billet que vient tout juste de rédiger Fabienne sur la politique d’acculturation.
Motrice n°16019
La plateforme était envahie du bruit monotone et régulier des roues métalliques sur les rails à grande vitesse – seul – la tête posée contre la vitre qui tremblait – je regardais les tampons exercer leur travail sous la pression du wagon contre la motrice, l’attelage qui grinçait sous le coup de la vitesse – sur les côtés et sous moi le paysage et le ballast défilaient à vive allure me donnant le vertige et exerçant sur mon regard la fascination des instants que je ne peux partager avec personne – en ce moment, toute mon émotion passe par le regard et la vue seule me procure le trop-plein de sensations dont j’ai besoin.
Je me mets à rêver des Voyages de Raymond Depardon (éditions Hazan), un livre de photos qui se lit comme un roman – même avec peu de textes – laconiques, jetés là comme pour faire bonne mesure.
L’Afrique au quotidien en tête de livre.
Mon regard vagabonde sur les éclairs laissées comme une route lumineuse par le pantographe sur le caténaire.
Je saute quelques pages pour retrouver ces photos d’une femme qu’il a aimé, une femme aux cheveux courts, au visage lisse et fermé. Elle me rappelle quelqu’un – à moins que ce soit moi qui cherche absolument à trouver une ressemblance.
Des photos au grain parfait, sensuel, des photos humaines où le cadrage parfait n’est parfois pas tout à fait droit – l’inclusion d’un peu d’humanité de l’autre côté de l’objectif.
Le train continue sa course en cahotant – mon regard reste fixé sur ces numéros peints en blanc sur la tôle rouge vif : 16019.
Gustav Gustafsson
Ce que j’aime chez les Scandinaves, c’est leur goût de la sobriété et de la simplicité, de la rigueur excessive. Pas du genre à s’embarrasser de détails superflus, Gustav Gustafsson se laisse aller, et j’aime beaucoup.
Photographier les rivières
Certaines personnes ont des marottes pour le moins étranges. Les trois projets dont il est question ici ont tous un point commun ; la rivière est leur élément.
Stephan Kaluza
Kaluza est un drôle de bonhomme, il s’amuse à photographier les berges des rivières et les colle bout à bout.
En ressort une série d’animations divertissante.
Rheinkilometer-Projekt
Le Rheinkilometer-Projekt est encore plus fou. Les berges sont toujours prises en photo depuis la rivière, mais avec un sujet en particulier, la borne kilométrique fluviale placée très exactement au coeur de l’image. Il y a possibilité de faire défiler les deux séries d’images, dans lesquelles on se rend compte que seul le paysage change, le point de vue central restant parfaitement présent.
Danube Panorama Project
Tout est dans le titre… Un peu lent à mon avis, mais intéressant.
Le tout, conduit par Hebig. Danke schön.
Wouter Stelwagen
Wouter Stelwagen saisit l’essence de la ville et de la campagne dans une démarche qui rapproche ces deux aspects diamétralement opposés. Une photographie simple et superbement mise en scène, montrant la ville dans ce qu’elle a de plus simple et de plus sobre…
Noguchi Rika
Une imagerie simple et dénuée de tout superflu, un monde lisse et lumineux fait d’à-plats très exposés, les oeuvres de Noguchi Rika sont pleines d’une poésie suave qui se déguste comme la mie du pain blanc, sans prétention et absolument magique.
Ses oeuvres exposées ici.
Via Ch’ng Yaohong.