A l’invitation de Got, voici mon desktop. Comme on peut le deviner en me connaissant un tant soit peu, pas de fantaisie, pas de couleurs, pas de choses inutiles, et surtout rien qui entrave le bon fonctionnement d’une machine, laquelle, selon mes exigences, doit fonctionner au maximum de ses capacités.
J’utilise donc un Windows XP Pro SP1 dont on peut voir qu’il est protégé par une vieille version de Kerio Firewall et un vieux McAfee VirusScan, la concession à la modernité se limitant à l’utilisation d’un OS stable et fonctionnel.
Quelques raccourcis utiles, mais pas trop, des icônes Quick Launch et c’est tout. Le fond d’écran est une photo de l’horizon embrumé sur la mer Egée, d’Hiroshi Sugimoto, une photo épurée et superbe.
J’ai une conception utilitariste d’une machine, et elle n’est face à moi que pour répondre à un ensemble de besoins.
Je passe la main à qui le veut…
C'est aujourd'hui !
C'est pas faux
– Romuald, je ne pensais que tu pouvais être un tel suiveur et faire la même chose que tout le monde.
– Parfois pour se distinguer, il faut savoir se fondre dans la masse.
Notez que ça fonctionne aussi dans l’autre sens.
La casserole
Lui ou moi
Lorsqu’en feuilletant les albums de photos de famille, il est normal qu’on trouve des ressemblances avec les gens qui constituent l’ensemble duquel on vient, a fortiori lorsqu’on retrouve des visages avec quelques dizaines d’années en moins.
Je savais que la ressemblance avec mon oncle était assez nette, mais pour le coup, j’ai été frappé de découvrir cette photo perdue parmi tant d’autres. J’ai eu l’impression de me voir, diffusé dans un décor que je n’ai jamais pu connaître* puisque la photo doit dater de l’année 1967. Troublant à souhait…
*Surtout que je n’ai jamais fait mon service militaire, uhuhu.
Moi, mais en mieux (pincer/replier)
˙ʇsǝno puɐɹƃ ǝl sɹǝʌ ǝʇnoɹ uǝ àɾép ıɐɹǝs ǝɾ ǝnbsɹol ǝnb ǝssıɐɹɐddɐ,u lı,nb ɹnod ɹǝʇɐp-ʇsod ǝl sıɐʌ ǝɾ ‘sıoɟ ǝun ɹnod ǝnbsınd ǝɹèılnɔıʇɹɐd ɹnǝʌɐs ɐl à ʇǝllıq un ‘sǝɔuɐɔɐʌ uǝ ʇɹɐdép ǝp ʇǝllıq lǝuuoıʇıpɐɹʇ uoɯ ıɔıoʌ
Euh… pardon…
Voici mon traditionnel billet de départ en vacances, un billet à la saveur particulière puisque pour une fois, je vais le post-dater pour qu’il n’apparaisse que lorsque je serai déjà en route vers le grand ouest. Et puisque je ne fais jamais rien comme tout le monde, je me suis dit que c’était le bon moment pour moi, cette mi-année, de faire un petit bilan de mon année sur terre. Tous les ans, en janvier, je fais un peu le point, je me regarde en face, je me demande ce que j’ai fait depuis tout ce temps et j’essaie d’en tirer du positif. Et tous les ans, je me dis que l’année qui vient de s’écouler était décidément la plus merdique de tous les temps infinis, et que l’année qui va arriver sera meilleure, mais je crois qu’en 2007, j’ai touché le fond. Cette année aura été pour moi la pire de mon existence. L’annus horribilis totale (Et merde, pour une fois que j’essayais d’être sérieux).
[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/Jo_Manji.mp3]
Pourquoi ça ? Parce que je vais de déceptions en déceptions, c’est un peu comme si j’avais la déception chevillée au corps comme quelque chose d’indéfectiblement lié à ma chair, un élément constitutif et inséparable. Un bloc de chair et de déception. Rien d’autre. Je me situe réellement et sans misérabilisme aucun comme un éternel abandonné, incapable de retenir les gens autour de moi…
Merde. Fait chier. J’ai du mal. Bon. Stop. Je n’arrive pas à me remettre de cette histoire, mais il va falloir que je vive avec. Même mal. Il va falloir que je change, que je m’endurcisse et que j’arrête d’être un gentil Romuald avenant et charmant et que sais-je encore. Un être de lumière ? Je me souviens que le roi des enfers portait ce nom là. Lucifer. L’ange déchu, celui qui portait la lumière. Ma vocation est peut-être de porter l’ombre sur mon visage. L’ange déchu… c’est peut-être ça après tout.
– Connard !!!!
– Oui ? C’est moi ! J’ai un survêt’ et un berger allemand…
1, 2, 3, soleil… Bernard Blier.
Bon. Désolé, je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Voilà, je suis parti vers l’Océan, le Grand Océan, Mon Océan, maille ocheune. Je ne vous dit pas où je vais, ni combien de temps je pars sinon vous allez retirer le fil de mon blog de votre agrégateur. Mais je reviendrai, c’est certain, ne vous en faites pas pour moi – pourquoi je dis ça, who cares ?
Je suis donc parti, j’emmène avec moi quelques carnets, pour écrire, dessiner si j’ai le temps, j’emmène aussi quelques livres, Rabelais, Proulx, Maximilien Durand, Bryson, Hornby feront partie du voyage, plus certainement quelques autres, j’aime avoir le choix.
Je n’ai pas grand-chose d’autre à dire, si ce n’est que professionnellement parlant, je pars en vacances le coeur léger parce que j’ai appris une très bonne nouvelle, même si je suis quand même angoissé de tout laisser à mes petits collègues qui vont devoir gérer à ma place.
Euh… Voilà.
Juste une chose. Ma rentrée sera compliquée. J’imagine qu’il n’y a rien d’autre à en dire.
Et pour finir, je garde à l’esprit ces mots de Laurent:
Tu as raison. C’est vrai qu’elle est magnifique.
Quant à savoir de quoi il parlait, trois points de suspension.
Un empire de poussière II
Voici la suite de “Un empire de poussière“.
Dans cette enveloppe, il découvrit une lettre à l’écriture ronde insérée dans une carte, une icône qui devait parler d’amour. A n’en pas douter, c’était une écriture de femme dans laquelle il pouvait déceler de la fébrilité, quelque chose d’indéfinissablement tendu et surtout, de sensuel. Sans prendre la peine d’en lire le contenu, il monta quatre à quatre les escaliers en bois, frappant les marches avec une telle force qu’il lui sembla faire trembler tout l’immeuble. On aurait dit un gamin à qui l’on a demandé d’attendre d’être dans sa chambre pour ouvrir son cadeau, même si la vraie raison était plutôt d’ordre sentimental; il était pressé de se retrouver seul pour goûter à l’abri des regards indiscrets ce moment qu’il devinait exceptionnel. Une fois la porte de son appartement claquée, ses affaires jetées sur le canapé, il s’assit sur sa veste et lut sa lettre. Elle lui était indiscutablement adressée : Continue reading “Un empire de poussière II”
Meditatio ab nihilo
Première méditation
Deux quais de métro, les gens se font face. On dirait deux armées prêtes à se jeter l’une sur l’autre. Des visages haineux, des peaux de bêtes sur le corps, d’étranges armes et boucliers à leur côté. Ils se toisent.
Dehors, il fait froid, un vent pas possible, le soleil à l’est, tout est normal, engoncé dans mon caban, j’ai les yeux dans le vague et je me surprends à ne penser à rien.
– Bonjour Romuald, tu as l’air bien pensif…
– …
Seconde méditation
En lisant tous les mots qui passent à proximité, je me rends compte que j’ai cette prodigieuse capacité de tout absorber, tandis que parfois je ne comprends même pas ce que je lis. J’arrive même souvent à comprendre l’exact contraire. Ma perception est faussée, je le sais, depuis longtemps. Vie en décalé.
– Romuald ? Tu comprends ce que je te dis ?
– …
Troisième méditation
Y a-t-il quelqu’un ? Je me sens seul, impression de soliloque. Les mots se perdent dans le vent et je ne garde entre les doigts que des grains de sable… des morceaux de présent et d’avenir sans vie me filent entre les doigts. Comme la marée qui recouvre le sable et ne laisse plus rien des traces qu’on y a laissé.
– Romuald, je te sens bien solitaire…
– …
Quatrième méditation
Le silence est affaire de mesure. Lorsque le bruit devient trop présent, on n’aspire qu’au calme, mais lorsque le silence prend le pas, ça devient tout de suite assourdissant. La calme absolu est désespérant. Je n’arrive jamais au juste équilibre.
– Romuald, dis quelque chose, je t’en prie…
– …
Cinquième méditation
Il fait noir ici. Nuit noire terrifiante et asphyxiante. Plein de ténèbres lourdes et moites. La moindre petite lumière ne pénètre pas. Il n’y a pas d’interstice. Pourtant, c’est un peu mon élément, un environnement familier, un berceau nourricier. Je m’y sens bien uniquement parce que j’y suis habitué.
– Romuald, allume la lumière…
– …
Sixième méditation
Une chose m’a été apprise par la vie. On n’obtient que très rarement ce qu’on veut, même en sacrifiant beaucoup de choses. C’est certainement une loi universelle et je ne sais pas si j’y échapperais.
– Romuald, tu as l’air triste…
– …
[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/04-04-After%20the%20rain.mp3]
Diana
Quand Romu m’a dit qu’il allait faire dans le retour aux sources et qu’il allait se mettre à faire quelques photos avec un Diana, j’ai froncé les sourcils en me disant “mais qu’est ce qu’il me raconte encore ?”. Diana, je ne connaissais pas et je lui ai demandé de quoi il me parlait. Il m’a alors aiguillé vers divers liens et j’ai découvert le roi des appareils photos en plastique, une “merdouille” autrefois distribuée dans Pif Gadget mais qui a ses inconditionnels. Au delà de l’aspect anecdotique de la chose, il y a vraiment un esprit “Diana” comme il y a un esprit “Holga”. Pour en savoir un peu plus voici quelques liens à découvrir:
- Le manifeste du Diana par Jean-Pierre Sutto.
- Les photos de Justin Hankins.
- Kai Yamada / dianacamera.com
- Le Pool Flickr
- Et bien évidemment, les photos de Romu (pas moi, hein, l’autre – moi c’est Romuald) sur qui je compte pour éventuellement apporter d’autres sources)
Photo © On dirait le sud
Un 27 mars
Cherchez le caban ! Cherchez le caban ! Cherchez le caban !
Non. Aujourd’hui Romuald* ne porte pas son caban mais sa veste en cuir. Agneau.
Et aujourd’hui je vais faire ça. Etre doux comme un agneau.
Même avec cette folle qui parle tout fort dans le train, ses cinq centimètres d’épaisseur de fond de teint sur les joues et son air de poupée de porcelaine défraichie.
Même avec Benjamin qui tous les jours de la semaine me demande comment ça va ? et à qui je réponds bien et toi ? et qui me dit invariablement “comme un (jour de la semaine, faites votre choix)”.
Même avec la chinoise du café d’en face qui décidément est vraiment aimable comme une porte de prison.
Par contre, si vous lisez un quotidien sportif, ne me demandez pas d’être gentil, et sortez de mon champs de vision. Ça, je peux pas. (quand je pense qu’on a cru me vanner en me sortant que le PSG était je sais pas quoi, non mais vraiment, ça me fait une belle jambe).
* (tiens, d’ailleurs, comment dit-on ? Romuald ou Romu-Ald ?)