Tandis que dans le ciel grondait le tonnerre

Jour d'orage

Le ciel soudain s’est obscurci, d’une couleur rare, tirant peut-être sur le taupe. Le vent s’est levé, on pouvait sentir d’ici les douces odeurs de terre et de pluie, des odeurs qu’on retrouve dans un verre de vin des plaines du Médoc. Et puis encore après, une couleur violette profonde, ondulant à la surface des nuages, au-delà des trouées de ciel encore un peu bleu ; le ciel s’est zébré de centaines d’éclairs claquant à retardement. Un peu plus tard, tandis que je regardais tranquillement sur mon balcon le spectacle dansant, la colline du fort a été masquée par une brume ou peut-être la pluie au loin, et avançant à grand pas, une grande masse sombre a tout recouvert, jusqu’aux peupliers d’en face.
Un spectacle de fin du monde, la soudaineté qui accule chez soi, et tout se termine en quelques minutes. Le calme revient, tout se passe comme si un gamin venait de faire un sale coup et s’en allait en sifflant, l’air distrait et innocent.

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