Le catch revient à la mode, je l’avais pressenti. Le fait est que lorsqu’il n’y a rien à la télévision, rien ne vaut quelque chose d’un peu excitant comme un bon match de catch. Les nostalgiques ne s’y trompent pas, ils ont leur propre blog. Une grande vertu libératoire. Via La Grange.
Nostalgie Catch.
Arte et sa voix
Il y a des années qu’elle enchante la petite chaine sans pub avec sa voix si douce… Elle s’appelle Sylvie Caspar et laisse songeur… Elle parle d’elle, sans images, sans fard, mais avance à pas de velours sous son masque pour préserver le mystère… On n’en saura guère plus…
Unstandard 8
The doom generation
Ce film trainait dans mes archives depuis quelques mois, peut-être même des années, il fallait que je finisse par le visionner. Dans mes années étudiantes, j’avais assisté à la sortie de Nowhere, un OVNI cinématographique coincé dans l’univers littéraire de Bret Easton Ellis très certainement et les soap-operas pour adolescents des années 90, dans lequel on retrouve pèle-mèle des acteurs de séries dans des rôles à contre-emploi, comme Shannen Doherty (Berverly Hills), Christina Applegate (Marié deux enfants), Jeremy Jordan (acteur de porno gay), Jaason Simmons (Alerte à Malibu), Traci Lords (qui a du passer par toutes les séries pré-citées), Rose McGowan (Scream et Charmed), ou encore Staci Keanan (la blonde pénible de Notre belle famille). Sans parler de Chiara Mastroianni dont on ne sait pas très bien ce qui a pu l’amener ici. Quel beau linge ! Délectable, trash, pimpant et flippant à souhait…
Nowhere était à l’époque un film qui n’est sorti que dans les salles d’art et d’essai, un film poubelle que personne ne voulait diffuser et qu’aucun public ne voulait voir parce que la plus horrible des décadences des ados américains y était montrée sans fard. Mais je l’ai vu, un peu par hasard, et j’en suis ressorti à moitié groggy, nauséeux.
Je voulais donc voir The doom generation de Gregg Araki, sorti en 1995 soit deux ans avant Nowhere. The doom generation, c’est un faux film sur une fausse génération déglinguée, c’est une satire, une pantalonnade dans laquelle les personnages sont tellement grossiers (épais) que plus rien ne les rend crédibles, et c’est tant mieux.
Dans ce monde d’une génération qui n’attend rien – on ne sait d’ailleurs même pas d’où elle vient tellement le trait est forcé – on trouve deux adolescents (qui arrivent quand même dans les premières années de l’âge adulte), Jordan et Amy, embarqués dans une cavale infernale à cause de Xavier, un bagarreur loser branleur beau mec fouteur de merde. Tandis que les morts jonchent leur chemin à coups de membres arrachées, de têtes coupées qui continuent de parler deux heures après, qu’Amy se fait rattraper par des sex-amoureux éconduits et psychopathes, dans ce monde, tout coûte 6,66 US$. Les morts, c’est moche mais c’est comme ça, mais quand Amy shoote un clébard sous les roues de sa voiture, le monde s’écroule, la mort c’est dégueulasse et injuste et le toutou à qui on a ôté la vie a le droit à sa petite tombe au beau milieu du désert.
Le monde de The Doom Generation, c’est le monde violent de l’Amérique de tous les jours, avec ses nazillons improbables, ses services secrets paranoïaques et parfaitement à côté de la plaque, mais c’est également la vie de jeunes adultes bercés par une perte totale des repères. Cette cavale infernale ne signifie plus rien pour personne, en devient absurde ; simplement la vie de tous les jours revient hanter leur nouvelle vie faire de sexe et de drogue, par un simple “Mes disques me manquent”.
Bret Easton Ellis aurait pu écrire ce film, mais l’auteur c’est ici Gregg Araki, certainement un des plus grands réalisateurs d’aujourd’hui, même s’il reste confiné dans un paysage underground somme toute relativement malsain.
Hajj
Lorsque les foules prennent d’assaut le lieu saint, les corps dessinent d’étranges courbes et créent des symétries ondulantes. De superbes photos du pèlerinage de la Mecque, le Hajj (حَجّ) sur Big Picture, le très beau site tout en images du Boston Globe. Via le talentueux Rasbaille.
What lies beneath the surface
La photographie de paysage est un véritable art à part entière. L’art de Guy Sargent a ceci de particulier qu’il représente la nature comme quelque chose de foncièrement organique dont la charge émotionnelle est forte. Entre les Cornouailles et l’Italie, en passant par Londres ou Paris, la représentation qu’il nous donne à voir est un monde à la fois lisse et rugueux, une nature qui saigne par tous les pores de sa surface comme si elle n’était qu’une immense peau.
Europa Film Treasures
Moins riche que l’INA mais établi dans une optique un peu moins vaste, Europa Film Treasures présente des petites raretés jamais très longues à regarder mais qui ont l’intérêt de sortir des chemins tout tracés. Classés par cinémathèque, période ou encore par nationalité, on y trouve de très belles choses, beaucoup de représentations militaires aussi, des documents ethnographiques pas tout récents qui ont l’intérêt de faire resurgir un passé équivoque. Un petit faible pour ce documentaire finlandais de Holger Harrivirta de 1947 sur le sauna. A noter que les sous-titres peuvent être affichés dans des langues différentes. Etonnant aussi ce petit film érotique américain datant de 1948.
Un petit trésor. Europa Film Treasures.
Le monde du canapé est un monde immuable
A mon avis, généralement parlant, la dignité humaine d’une personne transparaît dans sa façon de choisir un canapé – c’est peut-être un préjugé de ma part, mais j’en suis quand-même persuadé. Le monde du canapé est un monde immuable dont on ne peut transgresser les lois. Mais seuls les gens élevés sur de bons canapés sont à même de comprendre cela. C’est comme d’être élevé en lisant de bons livres, ou en écoutant de la bonne musique. Un bon canapé engendre un bon canapé, un mauvais canapé ne peut engendrer que de mauvais canapés. C’est comme ça.
Photo © Sacha Fernandez
Je connais des gars qui roulent dans des voitures haut de gamme, mais n’ont chez eux que des canapés de deuxième ou troisième classe. Je n’ai guère confiance dans ce genre de gens. Certes une voiture chère a sa valeur propre, mais il ne s’agit jamais que d’une voiture chère. N’importe qui peut l’acheter à condition d’avoir l’argent. Mais l’achat d’un bon canapé nécessite la perspicacité, l’expérience et la philosophie correspondantes. Il faut aussi de l’argent, mais ça ne se limite pas à une question de moyens. Sans une image bien arrêtée de ce qu’est un vrai canapé, il est impossible d’acquérir le canapé parfait.
Haruki Murakami, la fin des temps.
Kim Høltermand
De ceux qui parcourent la ville à la recherche de lumières particulières et qui prennent la ville pour un terrain de jeu sur lequel on trouve à profusion de nouvelles formes, de nouvelles lignes de fuite, un florilège de couleurs passées, d’ambiances nordiques…
Kim Høltermand.
Helvetica et les autres
L’histoire d’Helvetica dans le métro, de céramique, de fer ou de mosaïque… 9 pages passionnantes.
Sur Aiga.org.
Piscines, salles de théâtre, parcs d’attraction délabrés. On se croirait dans le voyage de Chihiro… ou dans Orange Mécanique.
Sur Web-Urbanist.
Sur Pruned, deux articles intéressants. Le premier est un condensé de tous les éléments qui composent ce qui représentera une catastrophe écologique majeure ; The Palms de Dubai. La côte chez Pruned. Et un autre article sur les traces des anciennes voies, et une église qui change d’orientation.
Mathieu Gasfou travaille autour de la surface. Une œuvre éclatante et surprenante. Via Iain Claridge.