Andrei Tarkovsky signe son dernier film en 1986 avant de mourir. Le Sacrifice (Offret) est étrangement un film testament d’une oeuvre compliquée.
Ce film est avant tout, esthétiquement parlant édifiant. Dans un décor aux allures scandinaves, sous une lumière froide et argentée, c’est un film typiquement septentrional. La lumière y est magnifique et les personnages d’une gravité exacerbée. En s’imprégnant de l’ambiance, on pourrait se croire dans un film d'Ingmar Bergman. Le réalisateur russe nous offre une palette de personnages énigmatiques magistralement servis par Erland Josephson (acteur bergmanien s’il en est), Susan Fleetwood, Guðrún Gísladóttir et un petit garçon du nom de Tommy Kjellqvist, qui dans le film est simplement appelé Gossen, petit garçon. On y voit même apparaitre Valérie Mairesse.
Sur fond de guerre nucléaire, se déroule une cérémonie d’anniversaire sur les côtes suédoises. Le sacrifice sera celui d’Alexandre, le personnage principal, qui devra, pour sauver le monde accomplir un acte sacré. Rares sont les films autant imprégnés de gravité, de poésie sourde et rentenue et d’un sentiment prégnant de beauté presque métaphysique.