Le spectacle futile

Ici on ne parle pas de devoir de mémoire.
On ne parle pas non plus des problèmes cruciaux pour la société comme «alors, c’est un gamin ou une classe entière qui devra faire un dossier sur un enfant victime de la Shoah ?».
On ne parle pas non plus de mariages princiers entre un Goebbels-like et une mannequin chanteuse croqueuse d’hommes et de diamants.
On parle pas non plus des luttes intestines pour la candidature à la Présidence de la France à la mairie de Neuilly-sur-Seine, plus importante et plus représentative ville de France.
Je n’en parle pas parce que je m’en fous que je me dis que la France doit aller merveilleusement bien pour qu’on s’intéresse à d’aussi futiles sujets.

On se serait cru au théâtre, et la similitude était encore accentuée par les silhouettes fantomatiques de ces hommes et femmes couverts de poussière blanche, groupés sous les orangers, et applaudissant le choix de Saumarez comme s’ils assistaient à un spectacle. Je n’ai jamais rien vu d’aussi peu anglais de ma vie.

Rudyard Kipling, Fausse Aurore in Simples Contes des Montagnes

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